Chapitre 18 - Winston

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 Ils leur restaient encore un jour au gnouf, et ils étaient enfin libre. Comme chaque matin avant de partir dans les champs, Newt leur apportait leur petit-déjeuner. Et pour la première fois depuis ces cinq jours enfermés dans ce trou, Rhys récupéra son repas sans passer par l'intermédiaire de Thomas. Elle avait une question à poser au blondinet.

 Elle attrapa sa poire – pas d'œufs et bacons pour les prisonniers – et saisie le poignet du sarcleur d'un geste vif, légèrement brutal. Newt sursauta.

Hé ! Lâche-moi, c'est demain matin que tu sors.

 Rhys ne lui prêta pas attention, tirant un peu plus son bras à travers les barreaux pour examiner sa peau. Hormis les restes d'ecchymoses et de rougeur de leur nuit au labyrinthe, la peau du garçon était blanche. Ce qui était étrange puisqu'il travaillait tous les jours sous un soleil ardent.

 Elle le relâcha et le laissa partir, comme si c'était lui le prisonnier, et elle la geôlière.

Il n'a jamais plus, en deux semaines, depuis que je suis arrivée, nota la jeune fille à l'adresse de son compagnon de cellule.

 Celui-ci finit de mastiquer son fruit avant de lui répondre.

Alby m'a dit qu'il n'y a jamais eu une averse depuis qu'ils sont coincés dans le bloc. Mais la rivière ne s'est jamais épuisée, et qu'ils étaient toujours approvisionné en eau. Donc il ne s'est pas inquiété pour ce détail.

 Rhys observa le ciel par-delà les barreaux du gnouf. De là où elle était, elle ne parvenait pas à voir le soleil, brillant au-dessus du bloc, rythmant les journées des blocards.

 Elle se remémora sa nuit dans le labyrinthe, quand elle était allongée à même le sol, son regard s'élevant vers la voute céleste. Elle avait reconnu la constellation du scorpion, qui veillait à deux ou trois section de celle où elle se trouvait, bien qu'elle avait ressenti une intuition étrange à son sujet. Comme si les étoiles étaient à l'envers.

 La blocarde finit par abandonner ses réflexions, savant pertinemment que cela ne la mènerait nulle part. Elle se tourna vers son ami, qui avala la dernière bouché de son petit-déjeuner, et l'invita à reprendre leur entrainement.

 Quand elle franchit la porte de bambou, elle aurait aimé sentir une brise lécher sa peau, ainsi que des rayons lumineux réchauffer sa chair. Un élément de l'atmosphère qui marquait son changement d'état ; de prisonnière à libre. Mais l'air autour d'elle était aussi sec et vide que celui dans le gnouf, avec en moins, l'odeur de terre.

On fait quoi maintenant ? demanda-t-elle à Alby, qui venait de les libérer, elle et Thomas.

Tu retournes bosser si tu veux pouvoir manger ce soir.

D'accord, mais où ? Je choisie mon maton ou je fais quelque chose que je n'ai pas encore essayer.

Fais comme tu veux, tête de pioche. Quand à toi, reprit-il en se tournant vers le garçon à la cheville toujours foulé, tu es en convalescence. Tu ne peux pas retourner courir dans le labyrinthe, mais ça ne veut pas dire que tu peux te la couler douce.

Oui chef, plaisanta Thomas en effectuant un salut militaire.

 Alby lui donna un coup amical dans le dos avant de retourner à ses occupations.

Bon. Bah au boulot, lâcha Rhys en se dirigeant vers l'abattoir.

 De tous les postes à occuper dans le bloc, Thomas n'aurait jamais cru que Rhys aurait choisi celui de trancheur. Lui en gardait un très mauvais souvenir de son expérience.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant