Cette nuit non plus, elle ne fit aucun rêve. Cependant, elle se réveilla en sursaut. Quelqu'un avait plaqué un main sur sa bouche pour l'empêcher de crier.
Rhys crut d'abord que c'était encore Newt, venu l'agresser de bon matin, mais elle croisa le visage de Gally penché au-dessus d'elle.
– C'est bon t'es calmée ?
Elle hocha la tête.
– Viens, suis-moi.
Il lui tourna le dos et s'éloigna de la forêt sans l'attendre. Rhys sortit de son sac de couchage et enfila ses chaussures. En jetant un œil autour d'elle, elle remarqua que tous les autres garçons dormaient encore. Elle plissa le nez, suspicieuse.
Seulement, sa curiosité prit le dessus, et elle rattrapa Gally.
– On va où ? demanda-t-elle alors qu'ils se dirigeaient droit vers un mur.
Elle remarqua qu'il tenait dans ses mains un marteau et un piquet en métal.
– Où est-ce que tu m'entraines, Gally ? commença-t-elle à s'inquiéter.
Ils s'arrêtèrent au pied de l'imposant mur. Rhys observa la paroi. Elle était gravée de dizaines et de dizaines de noms. La jeune fille lut en premier celui de Thomas. Le bâtisseur lui tendit ses outils.
– Bienvenu au bloc, la bleue.
Rhys réceptionna les objets mais marqua un temps avant de faire ce qu'elle avait compris.
– Pourquoi certains sont barrés ?
– On a connu des jours difficiles avant d'en arriver-là.
Il lui donna une accolade sur l'épaule avant de la laissa seule face au mur. Rhys entreprit de graver son nom dans la pierre, imaginant tous ceux qui étaient passés par cet étape avant elle.
Alors que son ami se baladait et cherchait des réponses dans les couloirs du labyrinthe, Rhys était coincée au jardin avec Newt. Quelle plaie ce garçon ! Il l'insupportait. Rien que voir sa tête de gamin innocent l'agaçait. Pourtant elle devait avouer qu'elle lui trouvait un air mignon avec son visage de bébé et son sourire de travers. Et puis comment est-ce qu'une brindille pouvait avoir une musculature aussi finement dessinée au niveau des bras ? Ses cheveux blond flottaient sur son crâne comme l'auréole d'un ange. C'était ce qui irritait encore plus Rhys. Elle haïssait ce garçon sans raison apparente – si elle oubliait le fait qu'il avait ses mains sur son corps à son réveil et qu'il l'avait agressé derrière une hutte à l'orée de la forêt, même si elle l'avait cherché ce jour-là – Newt avait tout de ce gentil garçon bon et généreux. Elle le voyait dans son regard. C'était quelqu'un de bien.
Ils passèrent ainsi la journée à ramasser les mauvaises herbes, retourner la terre, planter des graines, cueillir les légumes mûrs pour les apporter à Poêle-à-frire et arroser les plantations. Pour alimenter sa rancune, et surtout pour s'accorder des pauses, Rhys lui jetait des regards furtifs, noir et sévère. Newt accusait le coup. Il la trouvait un peu excessive, mais il n'osait pas lui faire la remarque, trop las de supporter une avalanche de colère et de sarcasme.
Le lendemain, Rhys suivit le maton des bâtisseurs, Gally, qui la guidait vers la ferme. Elle se retrouva au milieu des garçons les plus âgés du bloc, entre quinze et dix-sept ans, tous arborant des airs fières et une allure imposante. Il fallait dire que les travaux pratiques leur avaient valu quelques muscles en récompense. Alors qu'ils vaquaient à la consolidation d'un mur, Gally croisa les bras sur sa poitrine à la manière d'Alby. Mais contrairement au chef des blocards, il ne la toisait pas d'un œil suspect.
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- Le Labyrinthe - Fanfiction -
FanfictionVous connaissez tous l'histoire, vous venez de la lire, ou de la regarder. Ou bien vous l'avez lu ou regardé il y a longtemps, et vous êtes nostalgique de cette époque. Je vous invite à replonger dans cette univers tout droit sorti du génie de James...