Chapitre 40 - Jamais

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 Ils étaient piégés comme des rats dans le bloc. Entourés de quatre murs, ils ne pouvaient pas aller bien loin. Rhys n'osait pas s'enfuir dans le labyrinthe. Elle avait peur d'y croiser d'autres griffeurs ou de se perdre dans une impasse, sans Newt pour lui indiquer le chemin.

 Pour le moment, le seul échappatoire qu'elle envisageait était de courir. Les Griffeurs étaient rapides, mais ils mettaient du temps à rattraper leur retard. Cependant, Call et elle finiraient bientôt par se retrouver acculé contre un mur. Mais elle continuait à courir, parce que c'était ce qui la maintenait en vie.

 Comme avant, quand elle courait à travers les couloirs de la société, pourchassée par Thomas, fuyant la morosité de leur vie et la pression de leur rôle.

 Elle devait vite trouver une solution, sinon ils étaient foutus.

 Elle apercevait le bleu du coin de l'œil, courant à grande enjambé de son côté. Soudain, il trébucha et s'écroula au sol, roulant sur quelques mètres sur le côté. Rhys dévia sa trajectoire pour le rejoindre.

Call ! hurla-t-elle en s'en déchirer les cordes vocales.

 Allongé sur le dos, il grimaçait de douleur. Rhys s'agenouilla au niveau de sa tête et prit son visage dans ses mains. Il était barbouillé terre.

Tu t'es bien mangé le sol. Tu t'es pris pour une chèvre ?

 Call tordit ses lèvres dans une sorte de sourire, avant de retrouver son sérieux.

Va-t'en. Sauve-toi avant qu'ils n'arrivent.

 Le sourire de la jeune fille mourut sur ses lippes.

Non.

 Un sentiment fraternel jaillit en elle. Le bourgeon qu'elle couvait dans son cœur depuis l'arrivée du blocard se déploya enfin en un chèvrefeuille, symbole de cet amour. Elle en était sûre maintenant. Il était venu pour elle, à son tour de le sauver.

Je n'irai nulle part sans mon frère.

 Le crie d'un Griffeur les réveilla de leur bulle. La medjack sortit un couteau de sa poche et le lança sur le monstre. La lame rebondit sur la surface métallique avant de disparaitre dans l'herbe.

 Cet appellation fut comme un regain d'énergie pour Call, lui offrant la force nécessaire de se relever, aidé par sa petite sœur. Accroché l'un à l'autre, ils se remirent à courir. Mais les griffeurs étaient déjà derrière eux. Le plus proche abattit une patte sur le crâne de la jeune fille, et l'envoya valdinguer sur le côté, la séparant de la seule famille qu'il lui restait. Call se précipita vers elle, mais une autre monstruosité se jeta sur lui.

 À plat ventre contre l'herbe, sonné par le coup, Rhys avait la tête en vrac. Elle se sentait partir entre deux monde, comme si ses cellules se détachaient pour s'éparpiller un peu aux hasard dans deux univers parallèle.

 Quand elle ouvrit les yeux, la pelouse verte laissa place à une vitre transparente.

 Une voix féminine lui soufflait des mots dans l'oreille, son intonation rassurante couvant la réalité malsaine de ses propos. Enfin, c'était comme ça qu'elle les entendait, car elle était enfermée dans une cuve remplit d'eau.

Tu vas sauver le monde, Etyca. Tu es l'espoir. Tu es l'humanité.

 L'air commençait à lui manquer. Rhys se mit à frapper contre la vitre, signalant qu'elle n'avait plus de souffle, mais personne ne vint lui ouvrir. Elle se mit à marteler plus fort, ses mouvements entravés par l'eau, dans l'objectif de briser le verre. En vain. Elle s'épuisait pour rien.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant