- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 34 - Nuit tourmentée

 Deux visages étonnés et confus le dévisagèrent avec de grands yeux. Newt plissa les siens en remarquant la proximité de ses deux amis, mais Rhys se mit déjà à trottiner vers la sortie.

 Elle voulait voir ce qui se passait de ses propres yeux.

 Une fois dehors, il n'était pas difficile de deviner la panique recouvrir le bloc tel des coups d'éclairs dans l'air. Autour d'elle étaient édifiés quatre grands murs, percés d'une entrée chacun en son centre. Elle ne possédait pas de montre à la différence de Thomas, mais elle imaginait facilement qu'à cette heure-ci, les portes auraient dû être fermé.

 Les deux garçons la rejoignirent devant la ferme, s'immobilisant de chaque côté. Les autres blocards, quant à eux, s'affairaient à préparer la rude nuit qui les attendaient... Notamment les bâtisseurs, qui semblaient boucher les entrées avec des obstacles rudimentaires.

– Qu'est-ce qu'ils font ? demanda-t-elle en désignant le groupe éparse des bâtisseurs qui s'activaient aux quatre coins du bloc.

– Ils barricadent l'accès, lui répondit Newt.

 Elle eut un vertige. À en voir les matériaux, planche de bois et tuile en aluminium, les murailles ne tiendraient pas une seconde devant les monstres habitants le labyrinthe. Ils n'avaient jamais affronté un Griffeur. Ils ne s'étaient jamais retrouvés en face de l'un d'eux, et se sentir déjà mort avant même qu'il ne lève une patte. Ils ne les avaient pas vu grimper aux murs, écraser tout ce qui se trouve sur leur passage, même leur propre congénère...

 Les bâtisseurs perdaient du temps et de l'énergie à essayer de boucher les trous. C'était inutile. Perdu d'avance.

– Vous savez que les Griffeurs vont écraser ça comme un champ de pâquerette ?

 Elle avait employé un ton détaché, mais sa voix avait déraillé, trahissant son angoisse. À sa gauche, Newt était blafard.

– Je sais. Mais au moins ça les occupe au lieu de paniquer dans tous les sens et d'engendrer le chaos.

 À peine eut-il finit sa phrase qu'un garçon débarqua derrière eux. Ils se tournèrent vers lui. Rhys fronça les sourcils devant la mine affolée de Poêle-à-frire. Elle ne l'avait jamais vu exprimer autant de peur en une expression facial.

– Siggy ?

– Y'a plus d'électricité ni d'eau.

 Comme si ce n'était pas suffisant.

– Attends, tu paniques plus pour ça que pour les Griffeurs ?

 Poêle-à-frire lui lança un regard très sérieux.

– Comment veux-tu que je cuisine dans ces conditions.

– Bah, on sera peut-être tous morts d'ici demain matin, pas besoin de se faire autant de soucis, intervint Newt.

 La jeune fille n'avait jamais entendu le sarcleur employer un timbre aussi flegmatique pour une remarque aussi sarcastique.

 En face, Alby se dirigeait vers eux d'un pas rapide et préoccupé. À peine eut-il rejoint le petit groupe qu'il leur donna des ordres.

– Rhys, va aider Chuck à préparer les couchettes dans la ferme. Thomas, Minho t'attends dans le cabanon. Newt et Siggy, donnez un coup de main aux bâtisseurs.

 Ils se dispersèrent devant l'entrée pour appliquer les injections de leur chef. Rhys trouva Chuck à l'orée de la forêt, en train de ramasser les sac de couchages afin de les déplacer dans la ferme.