- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 43 - Sombres Souvenirs

– Are you, are you coming to the tree? Where they strung up a man, they say who murdered three.

 Un sourire se dessina sur les lèvres de Thomas. Il aimait bien l'entendre fredonner cette chanson quand il travaillait.

– Strange things did happen here, no stranger would it be, if we met at midnight in the hanging tree.

 À force de l'entendre chanter, il en connaissait désormais les paroles par cœur. Mais il préférait écouter sa voix les prononcer, admirant ses lèvres articuler cet bulle d'air purifiante.

 Rhys se tenait debout, analysant les documents apportés par le Dr Paige. De profil, ses long cheveux tombaient de part et d'autre de ses joues. Une fois, Rhys lui avait confié qu'elle détestait ses cheveux longs. Thomas aimait bien cette coiffure. Elle était si douce ainsi. Presque vulnérable. Innocente. Alors qu'avec les cheveux courts, elle ressemblait à une puissante guerrière prête à tout pour défendre ses convictions, et son regard glacial pouvait faire trembler n'importe qui.

 Rhys termina de fredonner le dernier couplet et sa voix mourut dans la pièce.

– Recommence, la supplia-t-il presque.

 Elle leva son visage vers lui et lui offrit un tendre sourire.

– Que si tu chantes avec moi.

 Il accepta, et alors qu'ils reprenaient tous les deux le refrain, il baissa le timbre de sa voix pour n'entendre que la sienne.

 Allongé dans son lit, Thomas avait du mal à trouver le sommeil. Il se retournait dans ses draps, encore et encore, son corps cherchant la position adéquate pour se reposer. En vain. Il avait trop chaud dans cet endroit froid.

 Au début, il pensait que c'était sa nouvelle chambre qui l'empêchait de dormir. Après sa rencontre avec la fille, on l'avait conduit dans cette partie du bâtiment. Il ne comprenait pas pourquoi on l'avait déplacé. Surtout que son quotidien ressemblait plus à celui d'avant. Les cours, les leçons, les tests, les médecins, etc. Il n'avait même pas revu la fille depuis leur discussion dans la salle grise. Pourtant, il savait que sa chambre se trouvait dans ce même couloir, à quelques mètres.

 Thomas finit par se redresser sur son lit et fixa la porte. Il se leva et tourna la poignée. Elle céda.

 Avant, on l'enfermait constamment dans sa chambre. Maintenant, il était libre de ses mouvements. Un frisson d'excitation et de peur le parcouru. Que risquait-il à simplement sortir dans le couloir et rendre visite à une amie ?

 Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

 Il poussa la porte et passa la tête dans l'entrebâillement, vérifiant si la voie était libre. Les lieux étaient plongés dans une douce lumière tamisée, qui contrastait avec la lueur aveuglante des néons en pleine journée. Thomas risqua un pas dehors. Puis deux. Il finit par extirper son corps entier de sa chambre et attendit quelques secondes. Rien ne se passa. Alors il referma la porte derrière lui et se dirigea vers la chambre de Rhys.

 Il toqua à sa porte une première fois et patienta. Comme elle semblait dormir à point fermé, il réitéra l'expérience, tambourinant un peu plus fort en espérant ne pas attirer l'attention d'autres personnes. Il colla son oreille contre la cloison et entendit un frêle mouvement de l'autre côté. Encouragé par ce bruit, il déclina son identité à travers la serrure.

– Rhys ? C'est Thomas. Ouvre-moi.

 Thomas finit par croire que c'était le fruit de son imagination, et que Rhys ne l'avait pas entendu, toujours en train de dormir dans son lit. Il se demanda si sa porte était également déverrouillée, mais n'osa pas débarquer dans sa chambre pour autant. Il était sur le point de faire demi-tour, quand une voix féminine lui répondit.