- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 8

 Le souvenir du baiser qu'il avait échangé avec Rhys le hantait. Il n'arrivait pas à la comprendre. Un jour, elle l'apprécier. L'instant d'après, elle le repoussait. Quelques heures plus tard, elle l'embrassait, pour finalement de nouveau l'ignorer. Avant de revenir vers lui, pour disparaitre juste après.

 Thomas ne parvenait pas à déchiffrer le comportement de son amie. Et cela le hantait. Allongé sur son lit – un vrai lit, depuis combien de temps n'avait-il pas dormi sur un matelas aussi confortable ? – il rejouait la scène de leur dernier baiser. Elle était venue vers lui, et avait déposé ses délicates lèvres sur les siennes. C'était un baiser d'adieu, de courage, de terreur.

 Au petit-déjeuner, Thomas ne trouva pas le visage de Rhys parmi les adolescents. Pourtant il scrutait chaque personne, au point d'en oublier de manger. Ils s'étaient installés à la même table qu'au diner, et les garçons de la veille les avez rejoint. L'un s'appelait Frank, et l'autre Jacob, nota-t-il d'une oreille déconcentrée.

– Vous savez où ils ont emmené Rhys ? demanda Thomas à ses amis tout en remuant les œufs brouillés dans son assiette.

– Rhys ? C'est qui ? demanda celui qui devait être Frank (il avait retenu leur prénom, mais ne savait pas qui était qui).

– C'est une fille qui était avec nous dans le labyrinthe.

– Vous aviez une fille avec vous ? Petits veinards. Lui là-bas, c'est l'inverse. Il était le seul garçon au milieu d'une cinquantaine de filles.

 Newt, Minho, Thomas et les autres suivirent la direction indiqué par Jacob. Ou Frank. Une table dans un coin du réfectoire était occupée par un jeune homme. Il y avait un plateau en face de lui, probablement celui d'une amie qui était partie au petit coin. Cependant, il semblait maussade. Capuche sur la tête, il ne touchait pas à son assiette. Il avait l'air pensif.

– Tous les jeunes passent par le sanctuaire, n'est-ce pas ? Il n'y en a aucun qui part directement au refuge ? demanda Thomas aux garçons.

– Normalement oui. Votre amie devrait ici.

 Minho remarqua l'anxiété sur le visage de Thomas.

– Tu devrais pas t'en faire pour elle. Je te rappelle qu'elle est revenue d'entre les morts une fois. Et qu'elle a survécu une nuit au milieu des Griffeurs. Cette fille est immortelle. Elle sait se débrouiller toute seule, tenta-t-il de le rassurer.

 Thomas fixa son assiette sans répondre. Il finit par capituler, oubliant son angoisse pour se concentrer sur ses œufs.

 Rhys avait perdu la notion du temps. Il n'y avait pas de fenêtre dans sa chambre, ni une vrai, ni une fausse. Elle estima avoir dormi quelques heures et s'était réveillée à cause d'un cauchemar. Les Griffeurs venaient la hanter, et le nom abstrait d'Etyca avait pris la forme d'un double maléfique d'elle-même. Elle ne disait pas être un ange, mais cette Rhys-Etyca était bien plus diabolique et terrifiante.

 À présent elle se retournait encore et encore dans sa couchette. Elle n'était nullement fatiguée. Étrangement, Rhys aurait apprécié revoir le garçon de la veille. Il lui avait paru étrange, mais un peu de compagnie lui ferait du bien. Elle pensa alors à Jeff, Winston, Thomas et les autres. Où pouvaient-ils être ? Elle ne les avait pas revu depuis les douches.

 À force d'ennuie, Rhys finit par se lever. Elle fit un brin de toilette dans la petite salle de bain adjacente, puis s'ennuya de nouveau. L'envie de se dégourdir les jambes et de visiter l'endroit lui apparut comme la meilleure des solutions pour le moment. Et peut-être que dehors, elle trouverait une horloge pour savoir l'heure.