- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 27

 Rhys remarqua qu'il manquait beaucoup de dents à ce sourire jaune et nauséabond.

 Son corps réagit aussitôt à la menace. Dans un réflexe, elle asséna profond un coup de lame au visage déjà défiguré de l'homme. Il porta la main à sa blessure et recula, le temps qu'elle s'extirpe en totalité de sous le bureau.

 Derrière elle, elle sentait Thomas et Brenda se dépêcher de sortir pour lui venir en aide.

– Tu veux mon blair ? cracha-t-elle en direction du fondu. Viens le chercher.

 Il n'en fallut pas plus à l'homme pour se jeter sur elle. Mais son élan fut stoppé par la main de Thomas qui attrapa sa cheville. Le fondu se débarrassa du garçon d'un coup de pied à la tête avant de reprendre sa course.

 La panique gagna subitement Rhys et englua son corps. Elle tenta une fuite sur le côté, mais il attrapa ses cheveux et tira violement dessus, pour un homme qui avait des brindilles à la place des bras.

 Maudit cheveux ! Elle aurait dû les couper quand elle en avait encore l'occasion.

 Avec son autre main, le fondu griffa son visage, cherchant à arracher son nez.

– Je veux juste ton nez. Je veux juste ton nez, répétait-il.

 Elle lui flanqua un coup dans les côtes. Il réagit à peine. Brenda vint à son secours. Munit d'un petit couteau, elle l'enfonça à plusieurs reprise dans le dos de l'homme. Elle hésitait à s'attaquer au petit bonheur la chance à la figure de l'homme, mais elle ne voulait pas risquer de blesser Rhys. La medjack suivit son exemple, tout en essayant d'éviter les coups du fondus lancés à l'aveuglette.

 Thomas reprit connaissance et assista au spectacle qu'offrait les filles. Il se redressa aussitôt, prêt à leur venir en aide, mais il ne savait comment intervenir sans blesser ses amies par inadvertance.

 Brenda lâcha son arme de fortune en poussant un cri de douleur. Il s'était brusquement retourné et avait saisis son poignée afin d'enfoncé ses ongles si profondément dans sa chair qu'elle avait cédé. Comme elle avait baissé sa garde, il en profita pour lui asséner un coup dans l'estomac qui bloqua son souffle.

 Rhys avait une vue sur la nuque du fondu. Elle n'avait que quelques secondes pour réagir, mais ne savait quoi faire. Continuer à lui asséner des coups jusqu'à le tuer ?

 Ce dernier commença à prendre la fuite, réalisant probablement qu'il n'avait aucune chance à un contre trois.

 Brenda cria :

– Ne le laissez-pas s'enfuir !

 Thomas bondit sur ses pieds et renversa le fondu. Ce dernier s'agrippa au coureur pour l'entrainer dans sa chute. À terre, l'homme envoya un uppercut à Thomas. Il roula au sol en gémissant.

 Brenda prit aussitôt la relève en coinçant l'homme entre ses cuisses. Elle le maintint par les épaules.

– Le couteau ! Thomas, prends le couteau et tu-le !

 Le brun resta en suspend quelques secondes qui s'étirèrent comme du miel. Il avisait l'arme dans son champ de vision, mais il était incapable d'esquisser le moindre geste pour la récupérer. Pas à cause de la douleur. Il était tout simplement... paralysé. Sonné par l'ordre de Brenda.

 Dans le regard de Thomas, Rhys comprit qu'il n'y arriverait pas. Ou du moins, tuer cet homme tuerait quelque chose de précieux en lui. Rhys voulait lui épargner cette peine, et protéger son innocence.

 Au moment où le coureur sortit de sa transe, la medjack le devança et s'empara du couteau. Elle retourna vers Brenda, et, sans une once d'hésitation, planta la lame dans la poitrine du fondu. Un mouvement sec et glacial.

 Des gerbes de sangs lui explosèrent au visage.

 L'homme fut secoué de spasme. Il gigotait dans tous les sens alors que Brenda desserrait son emprise sur lui à mesure que la vie s'évaporait de sa prison de chair.

 Mais Rhys n'en avait pas fini. Une authentique lueur de rage dansait dans ses yeux. Ce n'était plus le fondu qui se trouvait à la merci de son couteau. C'était le Wicked. Rhys tourna la lame à l'intérieur du corps dans un bruit mouillé. Les faire souffrir jusqu'à leur dernier souffle. Il n'y avait qu'un mot qui hurlait dans sa tête. La vengeance. Leur faire payer pour la famille qu'ils lui avaient fait miroiter. Pour la vie de tous ces jeunes garçons, brisée à jamais. Pour abandonner des gens malades à leur propre sort.

– C'est bon Rhys. Il est mort.

 La soudaine intervention de Brenda sortit la medjack de sa torpeur. Sa voix si douce contrastait avec la brutalité qui habitait la jeune fille. La brune attrapa son poignet pour lui prendre le couteau. Rhys se rendit compte qu'elle avait enfoncé cette lame dans le torse du défunt à de maintes reprises.

 Alors que Brenda aidait Thomas à rassembler leurs affaires, Rhys observa ses mains, couvertes de sang noir. Elle ferma les yeux afin d'apaiser sa respiration et de calmer ses pensées.

 Il y avait un monstre en elle, qui prenait diverses formes. Le mensonge. La trahison. Le meurtre.