- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 10 - Griffeurs

 Quand elle vit le reflet métallique briller dans le noir derrière Newt, elle attrapa son poignet et se mit à courir.

 Elle avait franchi les portes avec une idée fixe dans la tête ; venger Thomas, et tous les autres garçons coincés dans ce labyrinthe depuis deux ans.

 Elle avait vu les griffeurs dans ses rêves, et une voix lui avait soufflé une partie de la solution.

 Elle avait élaborer toute sorte de plan pour les arrêter.

 Pourtant, à présent qu'elle se trouvait face au monstre, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas le temps d'appliquer ses méthodes. Tout ce qu'il lui restait à faire était de courir, et de prier.

  Newt avait raison, elle était complétement irresponsable.

 Elle bifurqua à l'angle d'une allée et se rendit compte trop tard que le mur mouvant allait se refermer juste sous leur nez.

 Impossible de faire marche arrière, le Griffeur bifurquait déjà au coin du couloir. Elle évaluait à une dizaine de mètres la distance qui les séparaient de la mort.

 De son côté, Newt avait le visage crispé de douleur. Si sa jambe lui avait fait souffrir en courant vers la sortie, ce n'était rien comparé à maintenant. Sa patte folle ne l'avait jamais autant élancée. Et voilà que le monstre roulait vers eux, faisant claquer ses pinces à chaque pas.

 Rhys observait la bête avancer vers eux, réfléchissant à un de ses plans à toute vitesse. Elle se souvint alors d'un mot. Etyca. Elle ne savait toujours pas ce que ça voulait dire, et elle comptait le découvrir maintenant.

 Sans perdre une seconde, elle se lança en sens inverse, courant vers le danger. Le Griffeur en parut ravie, car il s'arrêta, ouvrant ses pinces, prêt à la cueillir. Mais Rhys se servit de son élan pour accrocher une liane. Elle prit tout de même une milliseconde pour prier le ciel que celle-ci tienne sous son poids. Si le griffeur avait un visage, il aurait exprimé de la surprise. Il sembla beuguer un instant, se demandant où était passer sa proie. Puis les caméras de ses yeux globuleux capturèrent le petit corps de Newt adossé contre le mur du fond. Il se remit en marche, ses roues butant contre le gravier, le faisant tressauter et le rendant ainsi plus diabolique que jamais.

 Tout ce temps, Rhys l'avait passé à prendre de la hauteur. Quand elle fut satisfaite de sa position, elle se stabilisa et tenta d'arracher une liane à main nue. Ses doigts moites et meurtri par la montée ne firent que glisser sur la tige. Elle aurait pu s'aider d'un couteau, mais elle n'avait plus le temps. Le griffeur passait presque sous elle, trop concentré sur un Newt ébahit pour la remarquer. Quand le sol disparut de son champs de vision, remplacé par le corps poilue de la bête, elle lâcha ses prises des lianes et se jeta dans le vide. Elle allait le louper, c'était sûr. Elle allait s'écraser contre le sol et se fracasser le crâne. Ou pire, elle allait se faire empaler par l'un des bras du monstre et mourir en quelques soubresauts de gerbes de sang.

 Mais une masse molle et gluante amortie sa chute. Elle sortit aussitôt ses couteaux de son sac, et planta les lames dans la surface visqueuse. Une odeur d'huile et d'essence s'en dégagea. Déjà que le Griffeur s'agitait depuis qu'il l'avait cueillit en plein saut, à présent, il convulsait presque, ses dizaines de pattes s'agitant au-dessus de lui. Rhys trouvait cela incroyable qu'il était conçu pour s'auto faire du mal, car les armes au bout de ses jambes manquaient sans cesse de la toucher. Elle continua de poignarder le monstre, évitant tant bien que mal les lames et scies qui s'agitait dessus de sa tête. Elle poussa un hurlement terrifiant quand quelque chose s'enfonça dans sa chair, et l'adrénaline de la douleur la poussa continuer. Allongée à plat ventre sur le dos du griffeur, elle rampât jusqu'à la forme qui lui servait de tête. Avec toute la force qui lui restait, elle martela l'intersection entre le corps et la tête de coup de couteau, espérant atteindre ses fonctions vitale.