Chapitre 16 - Le Gnouf

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 Les blocards étaient dotés d'une demi-cervelle, et encore, Rhys était clémente. Après les avoir jugé indigne de confiance, Thomas et elle, ils avaient décidé de les enfermer tous deux dans le gnouf, au moins pour une semaine. L'endroit idéal pour comploter sans être déranger. Bien que Rhys n'avait rien à dire à Thomas, et que Thomas n'avait rien à ajouter non plus.

 Elle s'était laissée glisser contre la paroi de terre et grattait la terre avec ses doigts pour occuper ses mains. Une semaine de repos n'étais pas de refus. Mais une semaine d'ennuie était une pure torture. Elle avait l'impression d'avoir déjà vécu ça, auparavant. Prisonnière de sa propre solitude, avec pour seule compagnie ses tristes pensées. Elle essayait tant bien que mal de voir le bon côté des choses ; après la rude nuit de l'autre jour, une semaine d'inactivité lui permettrait de se reposer et ses blessures, de cicatriser. De plus, elle pouvait également se concentrer sur ce puzzle que constituait le mystère de leur présence ici. En fait, tandis que ses doigts se noircissaient de terre sèche, ses neurones bouillaient d'une activité cérébrale intense, cherchant à tout prix à trouver un sens à ce qui lui arrivait. Et puis une question lui vint en tête, qu'elle avait oublié de poser lors de son procès.

C'est quoi, les trois règles ? demanda-t-elle à son seul et unique interlocuteur, avachis à l'autre bout de la prison.

 Ses mains étaient occupées à jongler avec un caillou tandis que son regard se perdait au-dessus du toit, vers ce ciel limpide et parfait. Thomas ouvrit la bouche, mais ce ne fut pas sa voix qui répondit à sa question.

Ne va jamais de l'autre côté, pas de glandeur, ne frappe jamais un blocard, tout est basé sur la confiance.

 Le visage enfantin de Newt apparut entre les barreaux de bambou.

Je croyais que c'était ''soyez machos, sexiste et idiot'', ironisa Rhys toujours prête à faire valoir son humour sarcastique.

Je vous ai apporté de quoi manger.

 En effet, les portes s'étaient refermées il y a peu, et les blocards s'étaient réunis autour des rondins de bois et des tables de pique-nique pour diner. Le blondinet tendit deux bols à travers la grille de bambou. Thomas se leva pour récupérer son repas, mais Rhys ne bougea pas d'un cil. Elle cessa simplement de gratter le sol et s'essuya les mains sur son pantalon. Newt l'observait, las de son comportement rebelle. Thomas prit le bol destiné à la jeune fille et le déposa à ses pieds avant de retourner auprès de son ami.

Ils sont toujours remonté contre nous ? demanda-t-il au blondinet.

 Newt n'eut pas le temps de répondre, Rhys leva la voix ;

Vous êtes partis démonter les pattes des Griffeurs ?

 Alors que les yeux du blondinet s'étaient posés sur son ami, ils dévièrent vers la jeune fille.

Ça ne te concerne plus.

 La blocarde se redressa et s'avança vers les deux garçons. De ses mains, elle agrippa les bambous et planta ses iris vert bonbon dans ceux du blocard boiteux.

C'était quand même mon idée. Et c'est grâce à moi que vous avez des armes digne des Griffeurs.

 Newt était plus qu'agacé de l'attitude vaniteuse de Rhys. Cependant, il éprouvait une once d'admiration pour elle ; malgré tout, elle continuait à se battre la tête haute. Il finit par céder face à ce regard perçant.

Les coureurs sont partis ce matin dans la même direction. Ils ont réussi à arracher des pattes et les ont cachés près des entrées. Les Griffeurs n'ont pas ramasser leur congénères morts lors de la nuit dernière, mais ils peuvent toujours récupérer les membres déboités.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant