Chapitre 25

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 Sa besace sur l'épaule, Thomas secoua légèrement l'épaule de Rhys, mais rien ne se passa. La jeune fille continuait à dormir, inconsciente de la frêle agitation qui palpitait entre les blocards. Il y avait quelques minutes, Jorge et Brenda les avaient réveillé à coup de torche en pleine figure, l'index sur la bouche pour les intimer de rester silencieux. Il ne fallait pas réveiller les fondus, dormant dans d'autres locales de l'immeuble, afin de partir le plus discrètement possible.

 Alors que les derniers réveillés bouclaient leurs affaires, Thomas remua de nouveau la medjack.

Elle dort comme un loir, chuchota Minho en le rejoignant.

 Il braqua sa petite lampe sur le visage de la fille. L'intensité de la lumière ne semblait pas la perturber dans son sommeil.

Au pire, porte-la.

 Thomas considéra la proposition. Derrière eux, Brenda leur faisait des signes pour les inviter à se dépêcher.

 Le coureur fini par retirer la couverture qui la couvait, puis il glissa un bras dans son dos et un autre sous ses genoux. Avant de sortir la pièce, il demanda à Newt de porter le sac de la fille.

 Dans un silence feutré, dérangé par le bruit de leur semelle et leur respiration, le petit groupe quitta le bâtiment. Thomas se demandait ce qu'il se passerait si les hommes de Jorge leur tomberaient dessus. Après tout, leur chef comptait les abandonner, comment le prendraient-ils ? Est-ce qu'ils les tueraient tous ? Certains en profiteraient-ils pour prendre le pouvoir ? Thomas détourna ses interrogations vers des pensées plus utiles. Il n'avait pas besoin de s'encombrer de ces préoccupations futiles qui ne le concernait aucunement. Sauf si les fondus remarquaient leur absence et se mettaient à les suivre pour les tuer.

 Dehors, le ciel palissait, vomissant une couleur rose-orange. C'était la première fois qu'il s'engageait dans la rue depuis leur arrivée en ville. L'extérieur paraissait aussi vétuste que le hangar de Jorge. Des déchets de toutes sortes jonchaient les chaussées. Des voitures éventrées ne restaient plus que les carrosserie contorsionnées. Mais pire que le spectacle, ce fut l'odeur qui lui retourna l'estomac. La puanteur de la mort se promenait le long des rues tel un ruban s'enroulant entre les bâtisses. Des cadavres en décompositions s'amoncelaient en petite montagnes au milieu des routes.

 Cependant, ils ne croisèrent pas un être-vivant. Pas un fondu, ni une brindille d'herbe solitaire.

 Alors que la chaleur s'intensifiait et léchait leur peau avec toujours plus de voracité, ils s'enfoncèrent dans les profondeurs de la terre, empruntant un escalier creusé dans le trottoir.

 L'ombre et l'humidité rafraichirent leur corps. Thomas suivit docilement Brenda jusqu'à une porte grillagée. Il déposa Rhys au sol quand celle-ci se mit à gigoter.

 Avant d'émerger de son sommeil, Rhys sentit un liquide chaud au senteur de rouille couler de son nez et s'étaler sur ses lippes. Confuse, elle s'obligea à ouvrir les yeux et porta une main sous ses narines. Ses doigts étaient intactes. Gêné par cette étrange sensation qui continuait de la chatouiller, elle se frotta le nez dans la manche de son t-shirt avant de réaliser où elle se trouvait.

 Le dortoir où elle s'était endormie la veille avait considérablement rétrécie, et s'était même allongé. Les assemblages de bois, les coussins moisies, tout avait disparu. Mais les blocards se trouvaient bien là. Une volée de marche apportait avec elle les rayons de soleil du jour naissant. La lueur lui permit de détailler ce que trafiquaient ses amis.

 À tour de rôle, Jorge et Brenda entraient et sortait d'un petit local enfoncé dans le mur, transportant avec eux des dizaines de boites de conserves et des bouteilles d'eaux qu'ils distribuaient aux garçons. Thomas déchargea d'ailleurs la jeune fille et se dirigea vers la medjack.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant