- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 49 - Le Code

 Après avoir littéralement dévoré Alby, les Griffeurs, tâchés de sang et de chair, se tournèrent de nouveau vers les blocards.

 Et ils se mirent en route dans leur direction.

– Alby s'est sacrifié pour rien... On va tous y passer ! éclata une voix quelque part, brisé par la panique.

 Rhys était encore pantoise après cette scène morbide, mais elle refusait d'admettre qu'ils étaient fichu. Ils avaient encore une chance.

 Les Créateurs voulaient du spectacle ? Et bien Ils seront servis.

– Non ! hurla la jeune fille.

 Tous les garçons se tournèrent vers elle, surpris. N'ayant plus rien à perdre, ils n'avaient d'autre choix que d'écouter ce qu'elle avait à dire.

 De part et d'autre, les Griffeurs étaient à une dizaine de mètres.

– On savait que ça n'allait pas être facile. On savait qu'on allait devoir se battre. La flamme qui brule en nous est toujours d'actualité. C'est le moment de se transformer en cette incendie ravageur et mettre ces Griffeurs en pièce ! Faisons en sorte que le sacrifice d'Alby ne soit pas vain.

 Elle ne savait pas si parler en métaphore adoucissait la réalité, mais une nouvelle ferveur anima les blocards.

 Les trois hordes de monstres-machines n'étaient plus qu'à sept mètres.

 À côté d'elle, Minho prit le relaie.

– Le plan tient toujours. On ouvre une brèche pour Rhys, elle va taper le code, et les Griffeurs s'éteindront.

 Aussi simple comme bonjour, pensa Thomas en déglutissant amèrement. Il leva le bras en l'air, tenant fermement une lance fabriquée quelques heures plus tôt, et poussa un cri de guerre. Derrière lui, tous les adolescents se joignirent à son cri. Même Rhys hurla toute sa rage dans un sourire, en fixant son ami dans les yeux.

 L'heure venait de sonner. Tout le monde se jeta en avant, braquant leurs armes de fortune et les anciennes pattes des Griffeurs, se ruant vers les monstres qui les avaient piégé jusqu'à maintenant.

 Rhys vit le crâne bouclé de Chuck passer sous son nez. Elle le stoppa dans son élan en l'attrapant par le col arrière de son t-shirt. Il se tourna vers elle incrédule, lui offrant son visage pétrie de terreur.

 Son cœur se serra. Elle ne survivrait pas à l'idée que ce petit garçon innocent finirait comme Alby.

– Tu viens avec moi, décréta-t-elle d'une voix ferme. J'aurai besoin de quelqu'un pour surveiller mes arrières quand je taperais le code.

 Chuck acquiesça rapidement et ne discuta pas cette décision.

 Du coin de l'œil, alors que les premiers rangs percutaient déjà les Griffeurs dans un concert de hurlements, de crissements métalliques et de rugissements de moteurs, elle aperçut Winston se baisser pour ramasser l'arc laissé par Alby. Il interpella Rhys et lui confie le carquois et son arc.

– Tu sais mieux t'en servir que nous, dit-il en faisant référence aux fois où elle avait brandit cette arme, avant de se joindre à la mêler.

 Rhys resta quelques secondes interdite, jusqu'à ce que Chuck la sorte de sa torpeur en tirant sur la manche de son t-shirt.

– Ils ont ouvert une brèche.

 La jeune fille n'hésita pas. Elle glissa le carquois sur une épaule et, poignard et arc dans une main, et elle serra de l'autre la paume du garçon.