꧁• Chapitres 5 •꧂𝐏𝐚𝐬𝐬é
𝘙𝘢𝘳𝘦 𝘌𝘻𝘦𝘬𝘪𝘦𝘭 𝘔𝘤𝘭𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘺
16 ans et demi.Faut absolument que je montre ça à Knight ! J'ai eu un A+ à mon dernier contrôle comme promis. Je cours le long du manoir causant les hurlements des employés de maisons qui me disent se ralentir. Je n'écoute pas
et continue mon marathon jusqu'à sa chambre ; je pénètre à l'intérieur pensant le trouver mais celle-ci est vide. Je regarde dans les pièces à côté mais aucune trace de lui. Le manoir est gigantesque c'est presque mission impossible de retrouver quelqu'un une fois que tu perds la personne.Je monte en haut mais rien non plus. Je m'apprête à faire demi-tour dans ma chambre mais un bruit court et grave m'interrompt en chemin. Je suis presque sûr que ça provient du bureau de père . Je me retourne donc, m'avance doucement vers la porte légèrement entre ouverture en étant le plus silencieux possible. J'avance ma tête afin d'avoir une meilleure vision, et suis surpris de trouver à l'intérieur, Knight debout, droit comme un arbre face à papa tenant une batte de baseball à la main.
Knight reste stoïque, le visage impassible.
— Je vous ai posé une question ! Gronde père.
Knight sursaute légèrement avant de secouer la tête et de répondre :
— Non. Je le sais bien, mais j'avais besoin de souffler, se justifie-t-il, la voix tremblante. C'est bien la première fois que je vois Knight aussi peu confiant.
Papa rit fort, un rire dénué de tout humour.
— "Souffler", répète-t-il avec moquerie. Vous croyez que les meilleurs se permettent de souffler pour devenir numéro un ? Vous pensez être en position de souffler quand vous n'êtes encore personne ?
— Non, répond Knight doucement, baissant la tête vers le sol.
— À genoux.
Knight hésite moins d'une demi-seconde avant de suivre les ordres. Il s'agenouille devant lui tel un subordonné, et père fait ce que je redoutais le plus : il attrape la batte avec ses deux mains, prend de l'élan puis l'écrase sur le torse de Knight. Un cri de choc s'apprête à sortir de ma bouche, mais je l'étouffe avec ma main. Mes yeux s'écarquillent face à cette scène horrifique. Le plus étonnant, c'est Knight qui n'émet pas un bruit, pas une plainte ni un gémissement de douleur. Son visage reste neutre, comme s'il n'avait pas été frappé avec la batte. Il frappe une première fois, puis une seconde, et une troisième avant que Knight ne tombe à terre. Et même là, pas un son ne s'échappe de sa bouche. Il est silencieux, acceptant son sort sans broncher.
ੈ✩‧₊˚
Terrifié, je me suis précipité dans ma chambre et me suis enfermé, encore sous le choc de ce que je venais de voir. Jamais, au grand jamais, je n'avais imaginé que Knight pouvait vivre quelque chose d'aussi horrible. À présent, une culpabilité écrasante s'empare de moi, me rappelant toutes les fois où je l'ai réprimandé pour avoir mis ses obligations avant nos moments fraternels. Toutes ces fois où je me suis plaint qu'il ne sortait jamais, sauf pour des événements importants, préférant passer son temps à étudier plutôt qu'à s'amuser. Je pensais qu'il choisissait délibérément cette vie mais
je me rends compte à quel point j'avais tort.Chaque souvenir revient me hanter : les journées où je le suppliais de venir jouer dehors, les soirées où je le taquinais pour son sérieux excessif, et les moments où je l'accusais d'être trop distant, trop rigide. Je n'avais jamais compris la pression insupportable qu'il subissait, ni la violence qui se cachait derrière ces portes closes.
Allongé sur mon lit, les larmes aux yeux, je revois son regard stoïque et sa posture rigide, acceptant les coups sans un mot, sans un cri. Je dois faire quelque chose, je dois trouver un moyen de l'aider.
— On m'a dit que tu me cherchais, dit Knight en entrant dans ma chambre, un sourire aux lèvres, comme si notre père ne venait pas juste de le frapper avec une batte de baseball.
Je le regarde, et mes larmes commencent à couler sans que je puisse les retenir. Il doit terriblement souffrir, je n'imagine pas la douleur des coups, et pourtant, il me sourit.
— Pourquoi tu pleures ? Demande-t-il, confus, en s'approchant de moi.
— Rien, dis-je en essuyant précipitamment mes larmes.
— T'es sûr ?
Je hoche la tête et, pour changer de sujet, je me lève et lui montre ma feuille de contrôle. Il l'attrape et la lit, un sourire fier aux lèvres.
— T'es un génie, dis-moi, rit-il.
— Je crois bien.
Son expression change soudainement, devenant plus sérieuse.
— Je sais que je t'ai promis que je sortirais avec toi si tu réussissais, mais je ne pourrai pas. J'ai plein de choses à réviser.
Habituellement, je me serais mis en colère, mais cette fois, je suis même soulagé. Si cela permet à notre père de ne plus s'en prendre à lui, alors, il peut rester enfermé ici toute la vie.
— Ce n'est pas grave, je souris. J'irai avec les garçons.
— Tu ne fais pas ta crise habituelle ?
Je lève les yeux au ciel.
— J'ai grandi.
Knight me fixe, cherchant une explication dans mon regard, mais je détourne les yeux. Je ne veux pas qu'il sache que j'ai vu ce qu'il endure. Je veux lui épargner la honte et la douleur supplémentaires de savoir que son petit frère est témoin de sa souffrance.
— Je suis vraiment fier de toi, dit-il doucement, posant une main réconfortante sur mon épaule. Continue de travailler dur.
Je hoche la tête, sentant un mélange de fierté et de tristesse. Knight a toujours été mon modèle, et le voir ainsi me déchire le cœur. Mais je me fais une promesse silencieuse : je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger et le soutenir, comme il l'a toujours fait pour moi.
— Tu vas y arriver, Knight, murmuré-je, la voix tremblante. Un jour, tout ira mieux.
Il me regarde, surpris par mes paroles, mais il ne pose pas de questions. À la place, il me tire doucement vers lui et m'enlace, une rare démonstration d'affection.
— Merci, petit frère, dit-il simplement. Merci d'être là.
6 🂦.
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Silent after the storm
Romance𝘙𝘢𝘳𝘦 𝘌𝘻𝘦𝘬𝘪𝘦𝘭 𝘔𝘤𝘭𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘺 𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘫𝘦𝘶𝘯𝘦 𝘮𝘦𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘥𝘺𝘯𝘢𝘴𝘵𝘪𝘦 𝘭𝘢 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘱𝘶𝘪𝘴𝘴𝘢𝘯𝘵𝘦 𝘥'𝘈𝘮é𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦, 𝘭𝘦𝘴 𝘔𝘤𝘭𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘺, 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘳𝘪é𝘵𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘙𝘏É𝘈 𝘌𝘓𝘌𝘊𝘛𝘙𝘖�...