039.

725 70 7
                                        











Chapitres 39










𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁.
8 𝗮𝗻𝘀 après la tragédie.
𝘙𝘢𝘳𝘦 𝘌𝘻𝘦𝘬𝘪𝘦𝘭 𝘔𝘤𝘭𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘺.




    Je te reconnais plus, dit-il avec une pointe de douleur dans la voix, ses yeux me scrutant comme si j'étais un étranger.

      Peut-être que tu ne m'as jamais vraiment connu, mes mains signent sèchement.

      Bien sûr que si. Je te connais mieux que personne, insiste-t-il.

       Connaissais, le corrigeai-je froidement. J'ai plus seize ans. Passe à autre chose.

Il ne dit rien, mais son regard sur moi reste figé dans l'incompréhension. Je le vois chercher dans mes yeux, comme si j'étais un problème à résoudre, un total inconnu.

    Qu'est-ce qui t'es arrivé pour que tu deviennes... comme ça ? Demande-t-il, la voix brisée.

    La vraie question c'est : qu'est-ce qu'on ne m'a pas fait?

Il se redresse, visiblement touché par ma réponse.

     Parle-moi. Dis-moi qui t'a fait du mal, supplie-t-il.

Un sourire amer se dessine sur mes lèvres, teinté de moquerie.

      C'est trop tard pour ça, lâchai-je.

      Pourquoi tu me dis rien ? Pourquoi tu fermes tout ?

        On tourne en rond, Knight. Signé-je avec une certaine brutalité. Arrête de faire comme si ça t'intéressait vraiment de savoir où j'étais ces quatre dernières années.

Il se fige, l'expression de son visage tombe complètement.

Quoi ? Il s'exclame, confus par mes propos. Non, je...

T'as jamais essayé de me retrouver. T'avais qu'une obsession : récupérer le poste de papa. Comme toujours.

C'est faux ! S'écrie-t-il, visiblement atteint par l'accusation.

Je souris, secouant la tête face à son ridicule.

Tu me connais, Rare. Tu sais que je suis pas comme ça.

Et pourtant, c'est exactement ce que t'as fait. T'as préféré ta carrière. T'as choisi d'être le meilleur plutôt que de me chercher, accusé-je, le regard plein de rancœur et dégoût.

Son visage se décompose, il semble sur le point de craquer.

J'ai essayé de te retrouver, Ezekiel ! S'écrie-t-il. J'ai cherché partout. J'ai contacté toutes les organisations possibles, j'en dormais plus la nuit. J'ai tout fait !

Mais t'as fini par abandonner, avoue-le, dis-je avec un regard froid. 

Il baisse les yeux, incapable de me répondre directement.

— Je... j'ai cru que... J'ai cru que je te retrouverais jamais, murmure-t-il, ses yeux brillants de larmes retenues. Je trouvais plus de solution.

Je voudrais le croire. Je voudrais que ses mots m'apaisent, mais la douleur est encore là, tapie au fond de moi. C'est une blessure ouverte, un mal qui ne disparaît pas, celui de l'abandon.

Silent after the storm Où les histoires vivent. Découvrez maintenant