042.

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Chapitres 42













𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁.
8 𝗮𝗻𝘀 après la tragédie.
𝘙𝘢𝘳𝘦 𝘌𝘻𝘦𝘬𝘪𝘦𝘭 𝘔𝘤𝘭𝘢𝘯𝘨𝘭𝘦𝘺.



La maison est complètement vide. À cette heure-ci, tout le personnel est déjà rentré chez lui. J'allume la lumière principale et commence à traverser les pièces une à une, à la recherche de mes enfants. Habité
dans un manoir immense, c'est prendre une demie
à retrouver une personne tellement il y a de pièces...
Ils doivent sûrement être dehors. J'ouvre la porte
qui mène au jardin et, immédiatement, je les entends accourir vers moi.

Je m'abaisse, riant de leur enthousiasme débordant.

     Oui, papa est là, dis-je en caressant chacun d'eux.

Ils sautent sur moi avec tant d'énergie qu'ils manquent de me faire basculer en arrière.

     Doucement, ris-je.

Je me redresse puis les emmènes avec moi à l'intérieur.

    Vous avez faim ?

Light aboie, sautant d'excitation comme s'il comprenait chaque mot. Je pénètre dans la cuisine,
les suivant du regard, puis commence doucement à leur servir à manger. Quand c'est fait, je les regarde silencieusement manger, tentant de me distraire du fait qu'elle soit dehors dans un club entouré d'hommes
que je ne connais pas.

Je ne sais même pas pourquoi je fais tous ces efforts avec elle. Je sais que je ne l'apprécie pas vraiment. C'est juste que je suis possessif et, pour être honnête avec moi-même, je m'ennuie aussi. Le baiser, chez elle, ce n'était pas prévu. Mais quand je l'ai vue dans cette robe, quelque chose s'est déclenché en moi. Elle m'attire, c'est clair. Seulement, je n'arrivera jamais à trouver plus jolie que Sloane.

Je secoue la tête.

Faut que j'arrête de penser à elle. On s'est promis de
se laisser du temps et d'avancer chacun de notre côté mais de mon côté ça devient difficile. C'est elle que mon cœur réclame, personne d'autre. Mais, je sais qu'elle a besoin de temps sans que je sois autour d'elle alors je lui laisse.

Le claquement du verrou de la porte d'entrée me tire brusquement de mes pensées. Les chiens relèvent la tête de leurs bols et se précipitent vers l'entrée. Je les suis, traînant des pieds. Knight les accueille d'un léger sourire, mais ne prend pas la peine de me saluer ou même de me regarder. Il traverse la maison sans un mot. Je le fixe, silencieusement, alors qu'il s'éloigne.

Ça fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vu. Je sais
qu'il m'évite, tout comme je l'évite. Être dans la
même pièce que lui ravive des souvenirs que j'essaie désespérément d'oublier. Je ne lui en veux pas, du moins, je me répète ça souvent. Je sais que rien de ce qui est arrivé n'est sa faute. Pourtant, je ne peux m'empêcher de lui en vouloir de ne pas avoir continué à me chercher, de ne pas avoir insisté. S'il avait fait plus d'efforts, peut-être qu'il m'aurait retrouvé. Et je n'aurais pas eu à traverser tout ça, à survivre à cette vie.

Je me suis senti abandonné par celui pour qui j'aurais donné ma vie sans la moindre hésitation. Et pourtant, je l'aime plus que tout. Il reste mon frère, la seule personne qui a toujours cru en moi, qui m'a soutenu. Mais il y a cette petite voix, cette part de moi qui le déteste. Qui le rend responsable de tout. Et parfois, je laisse cette haine prendre le dessus.

Je suis désolé. Je ne veux pas lui faire de mal, mais c'est plus fort que moi. Après toutes ces années à laisser mes émotions me détruire, j'ai du mal à les maîtriser. Je sais qu'il me déteste pour ce que je lui fais subir, et cette idée me ronge. La culpabilité, la honte... elles m'empêchent de rester dans la même pièce que lui, de le regarder dans les yeux.

Silent after the storm Où les histoires vivent. Découvrez maintenant