95. Un message

85 7 48
                                    

Une voix résonne dans mon crâne. J'ouvre les yeux et regarde autour de moi. Tout est noir.

Pas encore par pitié... D'où est-ce que je vais essayer de me jeter cette fois ?

Mes yeux s'arrêtent sur un mince faisceau de lumière qui semble provenir d'un trou de serrure. J'hésite un moment, ne sachant pas si ce serait une bonne idée de me mettre à marcher encore une fois vers un endroit inconnu, sachant très bien que je risque de me retrouver en plein milieu de la rue en pyjama. Et pourtant, mes jambes se mettent à avancer toutes seules. Je fais un pas, puis un autre, et encore un autre, avant de me retrouver à hauteur de la porte qui empêche davantage de lumière de passer.

Je prends une grande inspiration, sentant de l'anxiété monter en moi au moment où ma main entre en contact avec la poignée, puis j'expire tout l'air de mes poumons d'un coup pour me donner du courage. Une lumière aveuglante me force à fermer les yeux un moment. La pièce dans laquelle je me trouve est entièrement blanche- enfin c'est ce qu'il me semblait avant de rouvrir les yeux. Je reste immobile un certain moment, les sourcils froncés, avant de me frotter les yeux à plusieurs reprises.

Un bruit sourd se fait entendre: le grésillement constant qui retentit lorsqu'il n'y a pas de connexion à une chaîne, et que l'écran de la télévision est recouvert de pixels de différentes teintes de gris. Je fais un nouveau pas en avant, la bouche ouverte, tentant de prononcer quelque chose, le moindre son qui pourrait manifester ma présence, mais rien ne parvient à sortir. Je fixe désespérément la silhouette assise sur le canapé alors qu'une floppée de souvenirs et de sons me reviennent en tête sans prévenir.

Et puis soudainement je me revois à mes 4 ans, tenant d'un côté la main de ma mère, et de l'autre celle de mon père, marchant de manière insouciante sous le soleil de midi, ne sachant pas où nous nous dirigeons, mais arborant pourtant un sourire qui me tire tous les muscles du visage. Une voix retentit au dessus de moi, je lève la tête et croise le regard de ma mère, comme si j'étais retourné dans le corps que j'avais à cette époque.

Maman: Nous sommes bientôt arrivés. Très bientôt tu pourras aller faire du tobogan dans ce parc que nous avons vu sur la route.

- C'est vrai ?! Tu es la meilleure maman du monde ! Pas vrai papa ?

Je sens mes pieds décoller du sol sans prévenir, et pourtant la joie ne fait que s'intensifier en moi, comme si j'avais à nouveau 4 ans et que c'était la première fois que cela m'arrivait. Je croise le regard de mon père qui me porte désormais dans ses bras.

Papa: Juste maman ? Et moi dans tout ça ? C'est moi qui lui ai dit qu'on avait le temps de s'arrêter par ici avant d'aller à notre nouvelle maison.

- C'est vrai ?!

 Papa: Bien sûr que c'est vrai. Alors, je ne suis pas le meilleur ?

Un rire enfantin me prend. Il se met à résonner dans mon crâne pendant un moment, me rappelant celui que j'avais entendu quelques jours plus tôt. Mes yeux se portent sur mon père alors que mon doigt est posé sur sa joue.

- Mais si, maman c'est la meilleure maman du monde, et papa c'est le meilleur papa du monde !

Un frisson me parcourt alors que je semble reprendre connaissance. Pourtant, je suis toujours dans mon rêve, puisque la silhouette n'a pas quitté son siège, et fixe toujours sans bouger la télévision qui grésille. Je fais un pas en avant, incapable de respirer pendant au moins 5 longues secondes, et finis par m'asseoir à côté de lui sans prononcer le moindre mot, tentant vainement de comprendre la situation dans laquelle je me trouve.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant