63. Les neurones qui lui restent

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C'est bizarre...

Ça fait un moment que je me suis faite la remarque. Tout est devenu trop calme. Enfin certainement de mon point de vue. C'est depuis qu'ils m'ont ramené de ce laboratoire, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais je sais qu'il y a quelque chose qui a changé.

Je suppose que c'est parce que je suis trop habituée à être hyperstimulée en permanence depuis que je suis arrivée ici. C'est sûrement pour ça que je n'ai plus l'habitude d'être dans un environnement calme.

Peter: Tu viens (t/p) on va manger.

- D'accord j'arrive.

Je me lève lentement du lit sur lequel j'étais allongé et passe la porte de la chambre pour arriver dans la cuisine. Je vois May déposer une casserole chaude sur la table pendant que Peter place les couverts. Je vais me laver les mains à l'évier puis ouvre l'un des placards en hauteur pour chercher les verres et les déposer à mon tour sur la table. Peter est le premier à s'asseoir, je fais de même. May commence à nous servir.

May: Tu t'en sors à l'école (t/p)? Tu as réussi à rattraper ton retard?

- Oui, merci de t'en inquiéter.

May: Ah bah s'inquiéter ça oui, je ne te dis pas la frayeur que tu nous as faite à tous les deux. Peter était dans tous ses états tu aurais dû le voir.

Peter: Tante May!

May: Quoi ? C'est vrai non ?

Je remarque du coin de l'oeil que Peter baisse la tête pour reconnaître sa défaite. May surenchérit.

May: Pourquoi tu ne nous as pas prévenu que Tony Stark t'avait également proposé une offre de stage qui nécessitait que tu ailles dans une autre ville  Tu pensais qu'on allait t'empêcher d'y aller?

- Non, je suis désolée. Je n'ai pas réfléchis plus que ça et... et une fois là-bas je me suis rendue compte que j'avais oublié mon téléphone, donc je n'ai pas pu vous prévenir.

May: Encore moi je peux comprendre que tu ne m'aies rien dit, mais Peter.

Elle pose l'une de ses mains sur son épaule.

May: Vous avez le même âge, vous êtes des adolescents, si vous pouvez informer quelqu'un de vos plans d'évasion, de jour comme de nuit, sans répercussions, c'est bien entre vous que ça doit se faire !

Je lui adresse un regard à moitié interrogateur.

Elle est clairement en train de m'inciter à m'enfuir à nouveau là, non ?

J'entame enfin la première bouchée de mon assiette en profitant du moment de répis dont je dispose, aussi court soit-il.

C'est moi ou ça n'a pas de goût ?

J'adresse un regard à Peter qui semble aussi l'avoir remarqué. Il se racle la gorge de manière assez bruyante pour que May m'oublie et puisse l'écouter.

Peter: Tante May, tu peux nous faire passer le sel s'il-te-plaît ?

- Et le poivre aussi s'il-te-plaît.

May: Bien-sûr

Je tends le bras pour récupérer le poivre dès qu'elle les pose au millieu de la table, mais m'arrête une demi seconde avant de prendre également le sel pour le mettre entre nous deux. Je sursaute en sentant la main de Peter toucher la mienne, il fait de même.

Peter: Oups, pardon c'était pas fait exprès je voulais juste récupérer le sel je pensais que tu n'allais pas le prendre vu que t'as demandé le poivre, je n'ai pas pensé que tu en voulais aussi parce que c'est moi qui ait demandé le sel en premier mais tu peux très bien mettre du sel et du poivre dedans, je veux dire, il y en aurait presque besoin...

Je remarque du coin de l'oeil que May s'offusque en entendant de telles remarques sur sa cuisine de la part de Peter, et elle essaie de lui faire comprendre de se taire. Sauf qu'il est bien trop concentré sur ses explication pour s'en rendre compte.

Peter: Ce que j'essaie de dire c'est que je n'essayais pas du tout de te prendre le sel des mains, tu peux l'utiliser, il est tout à toi. J'en aurais juste besoin quand tu auras fini.

 J'émets un léger rire gêné, sentant le regard de May transpercer le corps de Peter.

- Je voulais juste te le donner, je ne comptais pas l'utiliser.

Peter: Ah d'accord, oui c'est assez logique quand on y pense, pourquoi tu aurais pris les deux ensemble ? Ce serait bizarre de mettre le sel et le poivre en même temps dans l'assiette, il faut suivre un ordre dans lequel les mettre sinon on ne peut pas être sûr qu'ils ont été correctement répartis dans toute l'assiette et qu'il y en a assez pour masquer le goût de la nourriture mais pas trop non plus pour ne pas avoir que ça en bouche, enfin quoique même trop ce serait meilleur je crois.

Je serre les dents en voyant le chemin vers la mort de Peter devenir de plus en plus proche en face de lui. Je tente de lui faire des signes discrets pour capter son attention, mais il ne s'apperçoit de rien. Je lui donne finalement un coup de pied dans le tibia pour qu'il s'arrête de parler.

Peter: Aïe ! C'était pour quoi ça ? Si tu as changé d'avis et que finalement tu veux quand même que je te passe le sel, il te suffit juste de demander, pas besoin d'en arriver à de tels extrêmes.

Je lance des regards vers May à répétition pour qu'il comprenne, et les neurones qui lui restent semblent enfin se connecter entre eux dans son cerveau.

Peter: Aah... Non mais quand je dis qu'il faut du sel et du poivre je veux pas dire que c'est infect ou quoi hein, c'est juste qu'en général il faut mettre du sel et du poivre dans tes plats pour que ça ait plus de goût parce que-

Je lui donne un nouveau coup pour lui faire comprendre de se taire, ce qu'il intègre immédiatement. Le silence envahit alors la pièce pendant de longues secondes. Ni moi ni Peter n'osons bouger le moindre cil. La tension entre à son apogée.

Bon bah on va mourir tous les deux, c'est clair. Déjà, je sais que s'il meurt, je serais forcément un dommage collatéral. Et il y a des chances pour que tout soit redirigé vers moi par défaut puisqu'on parlait de ma "fuite", bon plutôt un kidnapping pour le coup mais passons, avant que Peter ne change de sujet pour me sauver mais en empirant la situation globale.

Y'a des moments où je me demande sérieusement s'il est vraiment si intelligent que ça. Il sait que rien que d'être à côté l'un de l'autre un moment est compliqué à vivre pour tous les deux, et il ne réfléchit pas plus avant de-

Attend...

Il ne s'est rien passé après qu'il ait touché ma main. Je n'ai rien ressenti du tout. Je me disais bien que c'était trop calme ces derniers temps. Alors c'était pour ça... Je ne m'en étais même pas rendue compte.

Depuis que je me suis réveillée en dehors du laboratoire, cette attirance a totalement disparue.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant