97. Je t'ai attendu

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J'ouvre les lentement yeux, aveuglée par la lumière qui semble être juste au dessus de moi. Après une dizaine de secondes pendant lesquelles je tente de m'y habituer, je finis par me lever pour regarder autour de moi.

Il est encore là.

Je fais quelques pas pour m'asseoir sur le canapé à côté de mon père, comme la dernière fois. Mes yeux se posent dans le vide, sentant son regard sur moi. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment. Mes doutes se confirment, puisqu'à peine quelques secondes de silence plus tard, il finit par prendre la parole, pour dire la chose que je redoutais le plus.

Papa: Je ne pensais pas que tu le découvrirais aussi vite.

Il soupire, visiblement non content qu'il n'ait pas réussi à tenir la mascarade plus longtemps, alors que mes yeux s'écarquillent et que ma bouche s'ouvre légèrement sous le choque. Pourtant, je ne dis rien.

Papa: Je croyais avoir plus de temps avant de te revoir, mais on dirait qu'il est déjà l'heure.

Je remarque que mes lèvres commencent à trembler sous le choc. Je tourne lentement la tête vers lui.

- Non, tu ne m'as pas fait ça ? Vous... Vous ne m'avez pas fait ça, n'est-ce pas ?

Je sens les larmes me monter aux yeux alors qu'il ne me donne pas la réponse que j'aurais voulu entendre. Il se met simplement à sourire en évitant mon regard. Je réitère ma question.

- Pitié, dis-moi que ce n'est pas vrai.

Papa: Cela fait longtemps que je t'attends, alors ce n'est pas grave si tu ne veux pas me voir pour le moment. Mais saches que ma porte est ouverte, et que je serais très content de te revoir après tout ce temps.

Ma respiration commence à devenir difficile. J'ai l'impression que ma cage thoracique écrase mes poumons et mon cœur. Lui, au contraire, n'a pas l'air d'être affecté de la même manière, puisqu'il se met à rigoler gaiement, se permettant même de plaisanter.

Papa: Mais ne me fait pas non plus trop attendre, je pourrais peut-être réellement mourir entre-temps.

J'ai l'impression qu'une boule énorme s'est formée dans ma gorge, mais les mots ont malgré tout besoin de sortir.

- Tu m'as dit que tu étais mort. Pourquoi tu m'as dit ça si c'était faux ? P- pourquoi tu m'as menti si c'était pour quand même me révéler la vérité à la fin ? A quoi ça te servait que je te pense mort ?

Il fixe le sol pendant un moment, laissant ma question en suspend. Je le regarde, incapable de bouger, incapable de prononcer le moindre mot supplémentaire, attendant simplement qu'il mette fin à mon supplice. Mais il n'en fait rien. Il n'ose toujours pas m'adresser le moindre regard.

Papa: Je suis désolé, je ne pouvais pas faire autrement.

Mon corps me hurle de lui répondre, de lui crier dessus s'il le faut, d'obtenir à tout prix une explication. Mais je n'en fait rien. Je suis tétanisée, trop choquée pour continuer à essayer de comprendre la raison qui aurait bien pu le pousser à faire une chose pareille. Et puis j'ouvre les yeux, et il disparaît de mon champ de vision.

Peter: Ah, tu es réveillée. Est-ce que ça va ?

Je fixe le vide, incapable de sortir de mes pensées. Je ne veux pas lui répondre. Je ne veux pas lui parler. Je ne veux parler à personne. Je veux juste rentrer chez moi, m'enfermer dans ma chambre et me mettre à pleurer toute la journée, pour remettre encore une fois toute ma vie en question, et me demander si mon existence a vraiment un sens.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant