57. Ces corps qui nous entourent

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La grande porte vitrée s'ouvre en silence. Nous la traversons avec de grandes enjambées. Devant nous se trouve une camionnette noire, qui ne comporte aucune inscription afin que nous puissions passer inaperçu une fois sur le terrain. Natasha et Steve montent à l'avant, tandis que je m'engouffre dans le coffre avec Tony.

Je sens finalement un regard me transpercer le corps. Je croise les yeux de Tony qui affiche un air compatissant.

Tony: On va la retrouver petit, ne t'en fais pas.

Ces mots finissent de briser le dernier rempart qui me permettait de garder mon sang froid. Je renifle en coin, les yeux rouges et légèrement gonflés.

- Vous ne comprenez pas. Je vous l'assure. Vous n'avez pas vu que ce que j'ai vu. Vous n'avez pas vu toutes ces... Ces blessures qui recouvraient son corps. Ces bleus, ces ecchymoses et ces... Ces...

Ma respiration se coupe, et une remontée me prend aussi soudainement que le souvenir de l'état de son corps me revient. Je tente de me reprendre, mais les larmes ne veulent plus s'arrêter de dévaler mes joues.

- Elle avait des tas et des tas de ces points noirs. Et je... Je n'en avais jamais vu des comme ça auparavant. Sa peau était violette tout autour, et ses veines... Oh mon dieu ses veines. Elles étaient totalement noires elles-aussi.

Je tourne la tête vers lui en un énième sanglot. Mes yeux s'ancrent dans les siens.

- Ils lui ont fait quelque chose Mr. Stark. Et je ne sais rien du tout de ce qu'elle peut bien ressentir en ce moment, si ce n'est qu'elle agonise à un point de m'appeler à l'aide et je-

Je perds le fil de ma pensée en reniflant plusieurs fois.

- Et je sais que c'est entièrement de ma faute. Je- j'aurais dû rester avec elle, je m'en veux, tellement. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point.

Tony: Tu ne pouvais pas le savoir. Nous ne le savions pas nous-même.

- Mais moi j'étais là, d'accord ? J'étais avec elle depuis tout ce temps, et je... je n'ai absolument rien remarqué de ceux qui la suivaient.

J'inspire profondément, tentant vainement de reprendre mon calme avant que l'on soit arrivés.

- J'étais allé la voir le même jour où cet homme est entré chez elle. Je l'ai vue... sur le toit, je savais qu'elle m'attendait. À ce moment là je me suis senti heureux, parce que j'avais l'impression d'être enfin important aux yeux de quelqu'un. Et je ne sais pas ce qu'il m'a prit, mais j'ai eu une sensation bizarre, un frisson dans le dos. J'étais persuadé que quelqu'un nous regardait. Alors j'ai essayé de trouver quelque chose pour m'éloigner de cette sensation, je lui ai proposé de faire un tour, mais elle a refusé, et elle m'a dit qu'elle comptait rentrer. Je pensais qu'elle serait tout autant en sécurité à l'intérieur qu'avec moi, et je suis parti en la laissant seul.

Je laisse tomber ma tête dans mes mains.

- Et voilà où ça nous a mené. Quelqu'un est entré chez elle et Dieu seul sait ce qu'il lui a fait.

Il pose sa main sur mon épaule.

Tony: On va la retrouver, ne t'en fais pas.

- Mais c'est déjà trop tard!

Je retire sa main en me redressant d'un coup sec.

- On ne peut plus réparer ce qu'ils lui ont fait subir! Je vous l'ai dit, ils lui ont fait tellement de choses que j'ai même peur de la retrouver et de voir de mes propres yeux l'état dans lequel elle se trouve. Je n'aurais pas la force de la retrouver si je continue de revoir cette image encore et encore. Je n'en peux vraiment plus, Mr. Stark.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant