35. Tim

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Je m'arrête devant l'immeuble dont l'adresse est notée sur le post-it et souffle pour me détendre. Je vois mes bras trembler tant je suis nerveuse.

Quelqu'un doit m'ouvrir, ce qui veut dire qu'il y a potentiellement quelqu'un qui habite ici. Ce qui veut dire que je peux à tout moment me retrouver dans la même situation que quand Liz est partie si il ou elle décide de déménager.

Je rentre à l'intérieur et commence à trembler de plus en plus en montant les escaliers. Je tente de me calmer en faisant des exercices de respirations mais ça ne marche pas. Au contraire, je finis même par hyperventiler, ce qui me cause un profond mal de crâne qui s'intensifie de secondes en secondes.

Pitié faites que ce soit une étudiante qui ne compte pas déménager.

J'arrive finalement au bon étage devant le bon apparemment alors que je sens jusqu'à mes jambes trembler. Une fois avoir réussi à reprendre un semblant de respiration, je toque à la porte. Cette dernière s'ouvre, laissant d'abord place à une large épaule, puis à une silhouette masculine.

C'est Peter.

Je reste immobile sous le choque.

Non il a pas fait ça ? C'est ça qu'il savait sur moi? C'est pour ça qu'il venait souvent me voir dans son costume en prétendant m'avoir aperçu pendant sa patrouille ?

Peter: Salut.

Il ose m'afficher un sourire gêné, non mais je rêve! C'est à cause de lui que je tremble depuis que je suis devant le bâtiment? Alors, ce n'était pas parce que je stressais mais parce que je sentais sa présence, ou peut-être les deux...

Peter: Ça va? Désolé je lui ai dit de ne pas te le dire parce que sinon tu ne serais peut-être pas venue.

Pas peut-être. Je ne serais pas venue. J'ai déjà du mal à tenir 8 heures à côté de toi, si maintenant je dois aussi supporter cette sensation la nuit je ne vais pas survivre mentalement.

Je peine à respirer, ne sachant pas si je dois détaler en courant ou entrer dans l'appartement. Je le vois finalement se racler la gorge et se décaler de la porte, me faisant comprendre qu'il m'invite à entrer. Mais voyant que je ne bouge toujours pas, il soupire et se passe la main dans ses cheveux.

Peter: Écoute, je suis vraiment désolé, mais je ne voulais pas te laisser dormir toute seule dehors alors qu'il fait nuit noire. Ça me stresse de ne pas te savoir en sécurité, car je ne peux pas te la garantir en permanence. Tu sais pas quel genre de types se baladent dans cette ville! Alors s'il-te-plaît, rentre à l'intérieur.

Je m'avance en silence dans l'appartement, ne sachant pas quoi lui répondre.

...

La petite cloche retentit au contact de la porte. La salle semble très calme, je remarque que peu de personnes sont assises à des tables. Je m'avance jusqu'au comptoir et appuie sur la sonnette qui retentit dans une note soprano. Des talons claquant sur le sol se font entendre et une femme sort de la cuisine.

Suzanne: Bonjour, que puis-je faire pour v- (t/p)?!!

- Salut, comment ça va?..

Suzanne: Je me demandais si tu comptais toujours revenir!

- Oui, j'ai été très occupée ces derniers temps au lycée, il s'est passé beaucoup plus de choses que je n'aurais pu imaginer.

Suzanne: Voyons c'est pas grave, tu es là maintenant. J'imagine que je n'ai pas besoin de te rappeler à quelle heure on ferme? Tu peux m'attendre à une table j'ai bientôt fini.

Je hoche la tête en lui adressant un sourire et me dirige vers une table vide. Je sors mon téléphone pour passer le temps. Après environ une vingtaine de minutes, les derniers clients passent la porte du magasin. Je vois Suzanne sortir de dernière son comptoir en fermant la caisse. Un homme en tablier apparaît derrière elle.

Tim: Suzanne, j'ai finis de ranger la vaisselle, je vais partir.

C'est Tim, le serveur. Je pense que depuis que je suis partie ils travaillent tous pour deux personnes. Tim fait le service et la plonge, tandis que Suzanne fait l'accueil, et aussi le service quand Tim est à la plonge. Ils ont tous les deux l'air exténués. Ça me fait un peu de la peine de savoir que je les ai laissés en plan pour aller me rapprocher de spiderman...

Je baisse la tête vers mon téléphone et l'éteint quand Suzanne vient s'asseoir sur une chaise en face de moi. Elle pose ses coudes sur la table pour soutenir sa tête.

Suzanne: Alors, comment ça va pour toi le lycée?

- Ça va, je m'en sors. J'ai vu que vous n'étiez que deux en service, vous n'avez pas réussi à embaucher quelqu'un ?

Suzanne: Hahah, t'as remarqué ? On a quelqu'un mais il n'est là que la semaine, et il part vers 16h, donc ça nous laisse quand même le service du soir et le weekend tous seuls. Ça nous soulage quand même un peu mais les weekends je vais pas te cacher qu'on galère beaucoup.

- Je comprends mieux... Ah, je ne t'ai pas dit, j'ai très récemment déménagé. La fille avec qui j'étais en colocation est partie à cause de problèmes familiaux.

Suzanne: Oui, sa mère m'en a rapidement parlé. J'avais peur que tu ne puisses pas trouver de logement mais je ne savais pas où tu étais. Ça me fait plaisir de te revoir.

- Moi aussi.

Je me perds rapidement dans mes pensées avant que je ne remarque Suzanne se lever non sans soupirer. Elle commence par prendre la chaise sur laquelle elle était assise quelques secondes auparavant et la retourne pour la poser sur la table. Je me lève et fais de même par politesse alors que la conversation continue pendant que les dernières chaises sont rangées et le sol du magasin nettoyé. On sort finalement toutes les deux du restaurant alors qu'à l'extérieur il fait déjà nuit noire.

Suzanne: Il faut que je rentre, si j'ai de la chance mes petits bouts de chou seront encore éveillés. En tout cas ça m'a fait plaisir de te voir. Tu peux revenir quand tu veux, tu seras toujours la bienvenue.

- Merci. À une autre fois.

Je salue Suzanne de la main et me met à marcher. Une chose est sûre, je n'ai pas envie de rentrer.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant