76. Avoue tout

205 18 16
                                    

Je sens une goutte de sueur perler lentement sur mon front. Devant moi, retournée sur sa chaise, mon interlocutrice se penche en avant tout en s'accoudant sur ma table, ses yeux plissés témoignant de sa suspicion.

MJ: Avoue tout, vous êtes ensemble, toi et Peter?

Son ton me fait comprendre que c'est plus une affirmation qu'une question. Elle n'attend qu'à ce que je confirme ses dires. Je lève un sourcil en perdant rapidement mes yeux dans le vide.

- Comment tu le sais ?

MJ: Pfft, c'est évident. Tout le monde le sait.

Elle hausse les épaules en désignant du menton les autres élèves autour de nous dans la salle de permanence.

- Encore ? Ils s'acharnent sur nous ma parole.

MJ: C'est pas comme si tu étais apparue avec son pull en plein milieu de la journée, au self qui plus est, alors que tout le monde dans le lycée avait eu le temps de le voir le porter pendant toute la matinée.

Je baisse les yeux pour éviter son regard, la honte m'envahissant petit à petit.

MJ: T'aurais dû voir ton sourire, même un aveugle l'aurait remarqué. Ned m'a lancé un regard qui voulait tout dire à la seconde où tu es entrée. Il a déjà dû le demander à Peter à l'heure qu'il est, lui aussi.

- C'est à ce point ?

MJ: Oui

Elle hoche fermement la tête pour donner du poids à ses paroles. Un léger silence s'installe, me laissant le temps de me triturer les doigts. Elle se redresse finalement sur sa chaise en reculant.

MJ: Enfin bref, c'est cool pour toi. Ça fait déjà un moment que vous vous tourniez autour.

Elle se retourne sur son siège et reporte son attention sur son livre qu'elle avait posé à côté d'elle et reprend sa lecture en silence. Je la regarde sans rien ajouter.

Est-ce qu'elle fait vraiment semblant ?

...

Trois semaines. Cela fait maintenant trois semaines que nous venons presque tous nos week-ends et nos après-midi au complexe des Avengers pour lire ces foutus documents de mes deux. Les allers-retours incessants finissent de m'épuiser mentalement. Il faut dire que les laisser là-bas reste le moyens le plus sûr. Je sais déjà que je rirais noir si jamais les dossiers étaient volées.

Cela fait trois semaines que, plus j'en apprends, moins j'en sais. Trois semaines entières à me remémorer des moments dont je n'aurais pas voulu me rappeler, à savoir d'autres personnes être torturées, sans m'oublier bien évidemment. Le plus éprouvant reste de revoir sans arrêt les visages des scientifiques au sourire satisfait devant tant d'horreur.

C'est aussi trois semaines à me rendre compte du vide que m'a laissé mes parents que j'avais si facilement oublié par le passé. Et pourtant il n'ont pas été mentionné à nouveau, et je n'ai pas non plus revu d'autre souvenirs avec eux. C'est peut-être pour cette raison que je me sens comme ça.

Peut-on être aussi mélancolique de ce qu'on ne se souvient même pas ?

Je tourne la feuille pour regarder son verso et continue de lire. Des soupirs me prennent par moments. Parfois il me faut du temps pour digérer des informations et une sortie à l'extérieur est nécessaire pour m'aérer l'esprit. Là, je ne suis même plus étonnée.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant