59. Pourquoi maintenant

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- Mais ça va pas? Tu te rends compte de ce qu'un bout de salive a fait à nos corps? Et tu veux quand même que je lui donne de mon sang?!

KAREN: Je comprends que la décision soit difficile à prendre, mais je vous conseille de reconsidérer votre avis. C'est le seul moyen de pouvoir la garder en vie pour traverser le portail.

Je prends une grande inspiration.

- D'accord. Comment je m'y prends?

L'hologramme d'une carte apparaît devant mes yeux. Une ligne bleue se dessine au fur et à mesure qu'elle parle pour m'indiquer le chemin à suivre.

KAREN: Il y a une salle qui contient le matériel médical qui était utilisé pour des expériences. Elle se trouve à 1 kilomètre devant vous.

Je ne m'étais pas rendu compte que ce laboratoire était si grand.

KAREN: Vous devriez vous dépêcher de vous y rendre. Ses pulsations cardiaques n'ont fait que de baisser depuis la sortie de la salle.

Je marmonne dans ma barbe en recommençant à marcher rapidement.

- Ouais et la faute à qui si on a perdu du temps...

J'accélère le rythme autant que je le peux. Son corps est presque immobile, il n'y a que ses faibles respirations qui font légèrement bouger sa cage thoracique.

Allez, plus vite!

J'entends des bruits dans le couloir. Je regarde autour de moi en crispant tous mes membres, mais je ne vois personne. Je ne prends pas le temps de m'arrêter et accélère encore un peu. Le stress me monte à la tête. J'entends de nouveaux bruits, et cette fois-ci je localise son origine. Ils sont derrière moi. Ils le sont tous.

Accélère merde !

Je serre davantage le corps meurtri de (t/p) entre mes mains et continue d'avancer de plus en plus vite. J'entends des bruits d'électricité.

Putain ces enfoirés aussi ont des tasers! Mais ils ne vont jamais nous laisser !

- KAREN, COMBIEN DE TEMPS ENCORE ?!

KAREN: Vous y êtes presque. Au bout du couloir, vous devez tourner à gauche, et ce sera la deuxième porte qui se présentera à vous, toujours vers la gauche.

Un nouveau bruit d'électricité se fait entendre, et je ressens soudainement une atroce douleur dans ma jambe, qui se paralyse pendant une seconde assez longue pour me faire manquer un pas et tomber à la renverse. Je me retourne rapidement pour atterrir sur le dos et éviter que (t/p) ne soit blessée davantage. J'en profite pour regarder le visage de mes agresseurs et les graver dans ma mémoire, au cas où ils auraient un jour le malheur de recroiser ma route, et tire une toile en direction de la personne qui tient le taser qui m'a touché, et qui d'ailleurs envoie toujours une tension électrique dans ma jambe. Une fois le taser en ma possession, je l'écrase d'une main et les foudroie du regard, avant de me rendre compte que j'ai toujours mon masque sur la tête et que cela ne sert à rien. Je chuchote doucement, pour qu'ils ne m'entendent pas.

- KAREN, tu peux faire le truc avec les yeux du masque où ils se rétrécissent ? Tu sais, quand ça ressemble à un froncement de sourcils.

KAREN: Tout de suite.

Elle s'exécute et les hommes émettent un mouvement de recul. J'en profite pour me relever à la seule force de mes jambes en serrant toujours la fille mourante dans mes bras et me remets à courir. De nouveaux cris retentissent.

??: ARRÊTEZ-VOUS ! CE QUE VOUS TENEZ EST LA PROPRIÉTÉ DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS !

Ah bah elle rigolait pas quand elle disait que c'était la France dans son monde.

Je crispe ma machoire.

La propriété du gouvernement, évidemment. Un laboratoire d'une envergure pareille ne pouvait pas être indépendant de l'Etat. Et dire que leur gouvernement accepte de sacrifier des êtres humains au profit de la science... Quels monstres.

J'arrive enfin à passer l'angle. Je continue de courir. Au bout de quelques secondes, l'hologramme me montre que je suis devant la bonne salle. Je donne un coup de pied dans la porte et entre à l'intérieur. Des pas retentissent dans le couloir. Je ferme d'un nouveau coup de pied et tire plusieurs toiles qui se collent entre la porte et le mur pour les empêcher de rentrer. Je les entends tambouriner à la porte.

??: OUVREZ LA PORTE ! VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE LA TOUCHER !

- JE LA TOUCHE SI JE VEUX D'ABORD ! Et c'est vous qui ne pourrez plus jamais toucher à un seul de ses cheveux !

Je la dépose sur une table en métal au centre de la salle et regarde autour de moi alors que les bruits résonnent toujours dans mes tympans.

- Je fais quoi maintenant ?

KAREN: Il y a de quoi effectuer une perfusion sur votre gauche.

Je regarde dans la direction qu'elle m'indique et observe les différents outils médicaux posés sur la table.

Je n'y aurais jamais cru. La première fois que je me fais ma propre prise de sang, c'est pour sauver la vie de quelqu'un.

- Est-ce que tu es sûre qu'on a le même groupe sanguin au moins ?

KAREN: Non. Mais les rapports de Mr. Stark semblent aller vers l'idée que puisque vous êtes liés, vous pourriez théoriquement vous partager votre sang sans trop de réaction de la part de vos anticorps.

- Théoriquement ? Parce qu'en plus tu ne sais pas vraiment si notre sang est compatible ? Alors ça c'est la meilleure!

...

De gros bruits retentissent à nouveau devant la porte, mais cette fois-ci, c'est comme si une bagarre avait lieu au dehors. Quelqu'un toque.

Tony: Petit, c'est toi à l'intérieur ?

Un soupire s'échappe de mes poumons. C'est pas trop tôt.

- Oui, c'est moi.

Tony: Bien, j'entre.

Un coup violent déforme la porte. Je sens mon bras trembler légèrement.

C'est bizarre, il n'a pas bougé d'un millimètre après que j'aie drainé mon sang. Pourquoi maintenant ?

Il frappe une nouvelle fois la porte en métal qui se déforme un peu plus. Mon bras se met à trembler de plus belle. Je recule doucement vers la table sur laquelle se trouve (t/p) et me retourne une demi-seconde pour la prendre dans mes bras. Je marche ensuite vers la porte d'entrée alors que deux nouveaux coups s'abattent brutalement contre la porte, et tire une toile dans l'angle du plafond et du mur dans le silence absolu. Je grimpe rapidement, toujours avec (t/p) dans mes bras, et attends que la porte soit finalement enfoncée. Comme je m'y attendais, un homme inconnu passe rapidement le bas de la porte. Il tient dans sa main ce qui ressemble à un mégaphone, mais que je comprends être l'objet qu'il a utilisé pour me tromper. Je profite du fait qu'il ait le dos tourné pour atteindre le sol sans un bruit et m'enfuir dans le couloir.

??: Il est sorti ! Attrapez-le !

- MAIS LAISSEZ-MOI TRANQUILLE BORDEL!

Je cavale comme je le peux. Ma jambe est encore douloureuse, mon corps est fatiguée à cause de tout le sang que j'ai donné, je suis essoufflé, je ne sais pas où je vais, et je sais encore moins quand je pourrais rentrer avec elle saine et sauve dans notre monde.

Je veux juste que ça s'arrête.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant