Peter Parker x Reader

103. Je ferais tout pour les sauver

Le silence se rallonge. Mon cœur se resserre à chaque seconde qui passe. Je sens la main de Peter exercer une pression sur la mienne pour me rassurer. Je croise son regard. Il hoche doucement la tête pour me rappeler qu'il est avec moi. Je reprends mon souffle, tentant de garder une voix calme, bien qu'au fond de moi, des torrents se déchaînent incessamment.

- Dans le laboratoire... J'ai trouvé une photo de nous.

J'inspire à nouveau alors qu'il relève la tête.

Les souvenirs que j'ai récupérés sont encore fragmentés. Si je vois un plus grand nombre de photos – de moi, de nous – peut-être me souviendrais-je davantage d'eux, de comment ils s'étaient comportés avec moi tout ce temps... mais aussi peut-être pourrais-je enfin déterminer si je peux lui faire confiance. Si je peux croire en ses paroles.

Parce que je sais que j'ai envie d'y croire, que ce serait la solution la plus facile. Que depuis tout ce temps, je n'étais pas dans cette solitude constante parce qu'il avait choisi de ne pas venir me chercher, mais parce qu'il en était incapable. Parce qu'il avait peur d'empirer la situation qui n'était déjà pas des meilleures. Parce qu'il... m'aimait toujours ?

L'idée est encore trop abstraite et surprenante pour que je m'autorise à y croire. Il me faut d'abord voir, me souvenir. Et alors peut-être que ma décision sera moins difficile à prendre. Je laisse les mots s'échapper dans un souffle :

- Est-ce que tu en as d'autres ?

Ses yeux s'illuminent pendant une courte seconde. Il essuie son visage d'un revers de manche, se voulant discret, avant de se lever et de presque se précipiter hors de la pièce en se raclant la gorge.

Papa: Ah, oui ! Bien sûr. Laissez-moi le temps de retrouver le carton que j'ai réussi à sauver. Il doit être quelque part dans la maison.

Je laisse mes épaules s'affaisser alors qu'il disparaît derrière un mur, expirant tout l'air de mes poumons. Mes yeux se perdent dans le vide. Je sens la main de Peter faire des aller-retours dans mon dos. J'avale difficilement.

Peter: Tu vas bien ?

Je secoue la tête. La pression redescendue, les émotions que je tentais d'enfouir en moi surgissent sans me laisser le temps de les assimiler

Le monde autour de moi tourne à cent à l'heure. Un goût amer refuse de quitter ma bouche. Un acouphène résonne dans mes oreille, comme si une bombe venait d'exploser à côté de moi. En quelques sortes, ce n'est pas loin de la vérité.

Je reprends mon souffle.

Il va falloir du temps pour arranger les choses... et ça vaut pour tous les deux.

...

Un sourire ornait désormais le visage de mon père. On aurait presque pu oublier, si ce n'est pour les rougeurs atour de ses yeux, qu'il avait montré ses faiblesses quelques heures plus tôt. Contrairement à ses précédentes révélations, parler du temps où ses actions n'avaient pas encore eu de répercussion sur ma vie semblait lui convenir davantage. Son ton était presque devenu enjoué, alors qu'il tournait une nouvelle page du classeur dans lequel des photos étaient emprisonnées dans de petites pochettes plastique.

Papa: Tu avais 3 ans sur celle-là. Nous venions de réussir à t'acheter un vélo, sans passer par aucune application qui aurait pu collecter nos informations et nous faire repérer par l'organisation.

Je hoche doucement la tête, attardant mon regard sur mon visage souriant, plein d'insouciance. Il porte son attention sur la photo en dessous, s'en remémorant certainement la journée entière, puis lève la tête et sursaute en regardant par la fenêtre.