53. Karen

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Je m'arrête et mets ma main devant mes yeux une longue seconde pour me cacher le visage. Le soleil m'éblouit. C'est toujours la même chose quand le soleil se lève et se couche, c'est une bonne chose qu'il y ait aussi une option prévue pour ce cas de figure dans mon costume.

- KAREN

KAREN: Bonjour Peter, que puis-je faire pour vous?

- Il y a trop de lumière qui arrive dans mes yeux, tu peux faire ton truc habituel ?

KAREN: Tout de suite. J'active les verres photochromiques.

Les verres devant mes yeux se teintent graduellement d'une couleur brune et ma vue se soulage en même temps que le paysage s'assombrit. Cette option est très pratique quand je dois patrouiller dans la ville, notamment aux heures de pointe, et à celles où la police se fait plus rare mais qu'il y a pourtant le plus de petits rigolos qui se baladent dans les rues.

Je tends mon bras en avant.

??: Oh mais je me souviens de toi, tu es le jeune homme très aimable qui m'a aidé il y a de cela plusieurs semaines.

- Bonjour madame, comment vous allez depuis le temps ?

??: Très bien, très bien, attend-moi ici un petit moment, veux-tu?

Elle revient quelques minutes plus tard avec une boîte en plastique qui contient des churros à l'intérieur.

??: J'espère que tu as aimé ceux que je t'ai donné la dernière fois en remerciement. C'est pour toi, tu peux les prendre.

- Merci c'est gentil de votre part.

Elle me fait finalement un signe de la main en guise d'au-revoir, et je tire quelques toiles pour atterrir sur le toit d'un grand bâtiment. Je m'installe sur le bord de sorte à ce que mes pieds se balancent dans le vide, puis soulève un bout de mon masque pour commencer à les manger. La vue surplombante que cet immeuble a à offrir est hors-norme.

Au final elle était bien ma journée. Même si c'est vrai qu'il y a eu quelques petits soucis, personne n'est mort et ces churros sont une vraie tuerie. C'est sûr qu'elle aurait tout de même pu être meilleure si j'avais miraculeusement reçu des nouvelles de (t/p) après tout ce temps, mais ...
...
J'aurais mieux fait de ne pas y penser. Ça va me saper le moral si je continue.

Je remets mon masque en place, me redresse et saute la tête la première pour sentir le vent s'écraser sur le tissu de mon masque.

J'aurais presque envie de l'enlever pour réellement ressentir le vent dans mes cheveux. Presque. Mais je ne suis pas encore assez fou pour me pavaner à découvert alors que des gens ne rêvent que d'afficher ma tête dans tous les médias possibles et imaginables, pour des raisons diverses et variées.

J'ouvre soudainement les yeux en me rendant compte que je suis restée à penser plus longtemps que d'habitude. Mes bras bougent par automatisme en voyant le sol à ni plus ni moins qu'un mètre de mon visage, me laissant le frôler de très près lorsque l'une des toiles que j'ai tirées atteint finalement un bâtiment, puis me ramène vers le haut. Je prends un temps pour réguler mon souffle et reprends mon observation de la ville.

Il n'y a plus l'air de se passer grand chose par ici non plus depuis que j'ai livré leur ami à la police. Tant mieux, ça veut dire que je serai moins fatigué en rentrant. Il doit me rester plusieurs exercices à faire pour demain, je pourrais les finir en une traite dès que je serais rentré.

Je ressens une sorte d'électrochoc me parcourir le corps en une fraction de seconde. Je remarque que mes mouvements ralentissent peu à peu. Ma vision commence à légèrement s'embrumer.

Et c'est reparti... C'est déjà la troisième fois aujourd'hui que ça m'arrive, sérieusement.

Je fais tout ce que je peux pour atterrir sur un toit avant de perdre connaissance, mais je ne vois plus rien avant même d'avoir pu lancer ma dernière toile, et mon esprit sombre dans l'inconscience.

Tout est noir, puis un faisceau de lumière parvient jusqu'à moi. Cette fois les rôles sont inversés, je me trouve dans l'ombre et elle est dans la lumière. Elle est immobile face moi, mais je ne peux distinguer que sa silhouette.

Peter

Mon nom résonne plusieurs fois dans mes oreilles, comme si elle m'appelait. Elle le répète encore et encore, aussi réglé qu'une horloge, devenant aussi fort qu'un tambour, pour finir par laisser un bourdonnement dans mes tympans.

Peter je suis là.

Mes yeux s'ouvrent d'un coup. Mon corps est toujours en mouvement. Ma respiration est normale. Tout semble vouloir me faire croire qu'il ne s'est rien passé. Pourtant, mon nom se fait toujours entendre. Je regarde autour de moi et avance sans but précis si ce n'est déterminer l'origine de cette voix. La cadence de mes mouvements se fait de plus en plus rapide.

J'ai compris. J'ai enfin compris d'où elle vient. Elle est là. Elle m'appelle. Elle est en train de me guider à elle au travers de ces rêves.

J'avance à bout de bras en direction de l'endroit d'où provient le son. Mon coeur bat à mille à l'heure. Plus je m'en rapproche, plus je semble ressentir sa présence. Elle est vraiment là, quelque part à m'appeler.

KAREN: Vous avez un appel entrant de la part de Tony Stark.

J'ignore ce qu'elle me dit et continue d'avancer sans un mot.

KAREN: Vous avez un appel entrant de la part de Tony Stark.

- Refuse-le

KAREN: Je suis désolée, mais il ne m'a pas été donné la possibilité de refuser un appel de la part de Tony Stark dans mon programme.

- Ne décroche pas alors et laisse-le sonner.

KAREN: Je suis désolée, mais cela m'est également impossible. J'ai été programmé de manière à automatiquement répondre aux appels en provenance de Tony Stark dans un temps maximum d'une minute. Vous n'avez jusqu'à présent jamais refusé un seul appel entrant de ce destinataire.

- Ah bah ça va être une première alors.

Tony: Tu es au courant qu'il y a aussi un micro dans ton costume?

- Ah monsieur Stark bonjour comment vous allez ?

KAREN: Le temps imparti d'une minute est écoulé. L'appel a été automatiquement autorisé.

- C'est le scoop de l'année ça merci.

KAREN: Il n'y a pas de quoi. Si vous avez besoin de quelque chose d'autre n'hésitez pas à me le demander.

- Je sens que je vais bien avoir mal au crâne en rentrant ce soir...

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant