42. Une fois que je me serais réveillée

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Je passe la porte d'entrée du bâtiment et marche lentement dans le long couloir vide. Mes muscles sont encore chauds. J'ai l'impression de voir flou, comme si j'avais un voile blanc placé devant les yeux.

J'aurais peut-être dû demander à Happy de venir me chercher au lieu d'y aller toute seule en courant, surtout que j'ai eu du mal à me repérer vu que je n'y suis allée qu'une seule fois en voiture, et que j'étais relativement perdue dans mes pensées à ce moment là. Ajouté à ça le fait que plus j'avançais, plus j'avais la tête qui tournait, et que j'ai failli me prendre un arbre à cause de ça.

J'appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur et attends quelques secondes pour que les portes s'ouvrent, avant d'y entrer et de sélectionner un étage. Une fois sortie, je me dirige vers la grande salle où se trouvait Tony la dernière fois que j'y étais allée. Un bruit d'outil métallique qui tombe sur le sol se fait entendre, je me retourne et marche vers son origine. Je m'arrête devant une porte entrouverte et observe un moment depuis ma position.

Happy: C'est assez triste, ils pensent tous les deux de leur côté être seuls à devoir endurer ce fardeau.

Je vois Tony regarder l'outil tombé au sol avec un air nostalgique, faisant de légers mouvements circulaires avec sa main tenant un verre d'alcool.

Tony: Ils ne comprennent rien, c'est pourtant assez évident à remarquer quand on les voit.

Il l'amène à ses lèvres et boit une gorgée avant de hausser les épaules et de reporter son attention sur son interlocuteur.

Tony: Après, un secret n'est jamais vraiment gardé bien longtemps, la vérité finit toujours par sortir. Je pense que tout se passera tout seul. L'un d'eux finira par craquer et tout révéler à l'autre, qui fera sûrement de même pour soulager sa conscience.

Trop bizarre. Ils parlent de quel Avenger là ? C'est bien trop vague pour deviner. C'est peut-être une série ? Happy doit être du genre à regarder des comédies romantiques. Mais Tony... ça m'étonnerait un peu quand même. De quoi est-ce qu'ils... Non, je ne suis pas venue pour ça.

Je recule de quelques pas puis marche devant moi en m'assurant de faire des bruits de pas assez forts pour qu'ils m'entendent arriver, mais sans en faire trop. Je croise leurs regards et m'arrête devant le bas de la porte.

Tony: (T/p), je t'en prie, entre.

Je m'exécute et me rapproche d'eux, puis les salue.

Tony: Qu'est-ce qui t'amène ici?

- Je sais pas trop en fait, mais j'ai l'impression de devenir folle.

Il hoche la tête dans un semblant d'intérêt et m'indique une chaise à quelques mètres d'eux avant de m'y conduire et de m'y faire asseoir. Il fait signe à Happy et sort de la pièce par une porte au fond, menant à une autre salle. Je regarde un moment Happy, qui lui aussi a l'air de se mettre à chercher quelque chose des yeux, puis qui s'y dirige quand l'objet en question apparaît miraculeusement dans son champ de vision.

Ils retournent tous les deux vers moi, et tandis que Tony allume une tablette à moitié transparente, Happy dépose une valisette sur la table la plus proche de nous, et l'ouvre pour en sortir un truc qui ressemble à un scanner de code barre et un autre à un stylo sans mine. Ils échangent ce qu'ils ont en mains.

Ok, je deviens folle. Ce rêve n'a décidément plus aucun sens.

M. Stark appuie sur le présumé stylo, qui contrairement à ce que je pensais s'avère être en réalité une lampe à lumière bleue, et commence à inspecter mon visage avec, et plus précisément mes yeux.

Euhh, il veut me rendre aveugle? J'ai fait mes devoirs hein, je connais les dangers de la lumière bleu-violet pour les yeux. C'est un scientifique, donc il est aussi sencé savoir qu'y être exposé de manière répétée, sur le long terme et à courte distance, ça augmente le risque de cataracte provoquant l'altération de la vue, et de lésions de la rétine pouvant entraîner une Dégénérescence Maculaire liée à l'Age donc une DMLA.

Mais là, il me le met carrément à moins de 2 centimètres de l'oeil.

- Euh, c'est pour quoi ça?

Tony: Pour vérifier la dilatation de tes pupilles.

- Avec une lumière bleue? Vous vous attendez à y trouver quoi?

Tony: Des traces du virus. Il est difficile à voir à l'oeil nu, et c'est plus rapide et plus simple que les rayons X.

- Donc c'est plus simple de me faire perdre la vue.

Tony: Tes yeux se corrigent automatiquement, c'est un de tes pouvoirs.

Je ne dis rien et avoue ma défaite alors qu'il finit de passer la lampe sur mon second oeil. La lumière s'éteint enfin et je vois du noir pendant un petit moment. J'entends les pas d'Happy, puis Tony émet un soupir.

Tony: Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour arriver avec toujours une nouvelle découverte scientifique sur toi.

Il semble faire défiler quelque chose sur la tablette alors que je recouvre de plus en plus la vue.

- C'est quoi cette fois-ci ?

Tony: Il semblerait que ta vue ait diminué depuis la dernière fois, le virus est assez bien présent dans tes yeux. C'est très étonnant.

Et ça ne peut pas être à cause de lui? Il vient juste de tenter de me casser les yeux, donc c'est peut-être juste un mécanisme de défense. Enfin, j'avais déjà mal aux yeux en venant, et ça ne doit pas faire plus d'une heure que je ressens ça, donc ça doit juste être mon cerveau qui gère mal le surplus d'informations et qui veut me forcer à me réveiller. Ce que je n'arrive pas à faire, sinon cela ne serait pas drôle.

Ou sinon c'est juste parce que j'ai eu un peu de mal à me repérer une fois être partie de l'appartem-

- Oh non pas déjà.

C'est sûrement mon cerveau qui me prévient que je ne pourrais pas m'éloigner de lui une fois que je me serais réveillée.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant