Je prends une grande inspiration, fixant devant moi la porte de métal qui me sépare des scientifiques et des soldats dont je questionne la présence de virilité. Mes yeux parcourent lentement le mécanisme bloquant l'entrée, analysant le moindre détail au minimètre près.
Bon, aucune faille ni aucune serrure. Il va falloir le faire à l'ancienne.
J'écrase mon poing contre le fer blindé, qui se déforme de manière à répliquer la forme de ma main qui a infligé le coup. Un léger bruit parvient jusqu'à mes oreilles malgré ma mauvaise audition, me donnant une idée du vacarme que je suis en train de causer.
Je réitère mon mouvement plusieurs fois, jusqu'à ce qu'une cassure apparaisse à l'endroit où j'avais décidé de m'acharner. Un dernier coup me permet de passer mon poing à travers la porte et de déformer lentement à la seule force de mes bras le métal restant pour agrandir le trou. J'arrive rapidement à passer mon corps dans l'ouverture et scrute les environs pour repérer le chemin que KAREN veut que j'emprunte.
Des bruits de pas se font entendre. Un sourire apparaît sur mon visage.
Il est temps pour moi de leur rendre la monnaie de leur pièce.
J'entame ma course, et ne me gêne pas pour donner des coups violents à qui a le malheur de croiser ma route, les envoyant dans les vapes d'un seul geste, aggrandissant petit à petit mon sourire qui me procure un sentiment de vengeance accomplie.
Je n'en connaît aucun. Je n'ai jamais vu le visage de quiconque. Je ne sais même pas si l'un d'entre eux pourrait être capable de se défendre contre moi. Mais ce n'est pas grave. Ils ont délibérément choisi de travailler pour cette organisation qui a trouvé bon de tuer des personnes et d'en torturer d'autres encore et encore, pour finalement ne rejetter la faute que sur une seule et unique personne qui était loin d'avoir les épaules suffisantes pour tout supporter.
Alors je frappe, je saisis par le col, et je frappe encore. Je lance des insultes sans vraiment être sûr qu'elles passent la barrière de mes lèvres. Je plonge mon regard dans leurs yeux surpris ou même remplis de dégoût, et je les maudits d'avoir osé croiser mon chemin dans ce laboratoire de fous à lier.
Le temps autour de moi ralentit alors que ma joie est à son paroxisme. Je jette un coup d'oeil rapide vers ce qui me semble être une silhouette familière et stoppe ma course. J'avale difficilement ma salive alors que je me rends compte que j'avais raison. Derrière une nouvelle porte blindée, avec pour seule ouverture sur l'intérieur une vitre pare-balles d'au moins quatre épaisseurs de verre, se trouve Suzanne.
Mes yeux croisent les siens en de longues secondes qui paraîssent être plus. Un sentiment bizarre se loge dans mon coeur alors qu'il semble me piquer d'une vive douleur. Ses yeux criants semblent résonner jusque dans mon âme. Je serre les dents, regarde dans toutes les directions pour vérifier qu'il n'y a personne qui pourrait m'attaquer, et m'approche de sa cellule en un pas lourd. Ma main se pose sur le métal froid qui me sépare d'elle.
Je recule en un sursaut, et mon coeur rate un battement alors que je me rends compte que j'allais essayer de la libérer.
Mais quel idiot.
Je secoue la tête pour remettre mes idées en place et avance de quelques pas pour m'éloigner d'elle. Un bruit sourd retentit. Je m'arrête une nouvelle fois et reviens sur mes pas, pour à nouveau croiser son regard, et finalement assister à une vision d'horreur. Des tâches de sang sont désormais présentes sur la vitre. Elle l'avait frappé si fort pour attirer mon attention qu'elle s'était ouverte les phalanges et que du sang s'en déversait à présent en continu.
Je laisse s'échapper un soupir alors que je comprends ce que je m'apprête à faire.
Je ne suis vraiment pas normal. Qui voudrait aider celle qui a emmené (t/p) ici ? Elle l'a trahi ! Pourquoi je fais ça ?
Je reporte mon attention sur elle alors que je sais que c'est contraire à mes principes de laisser quelqu'un mourir, même si c'est un méchant. Je tente de lui faire des signes lui indiquant de reculer, car je m'apprête à défoncer la porte, mais elle fait de grands gestes de l'autre côté pour essayer de m'en dissuader. Je fronce les sourcils.
Ah bah si elle ne veut finalement pas que je la sauve, je vais m'en donner à coeur joie !
Je comprends enfin qu'elle tente de me faire regarder la serrure qui bloque sa porte, et y porte mon regard à contrecoeur. Je ne peux me retenir de hausser les yeux au ciel quand je vois que c'est un cadenas à chiffre. J'ouvre la bouche pour parler, mais ne parviens toujours pas à entendre ma voix.
Bah quoi ? Tu penses que je vais perdre mon temps à tenter toutes les séquences ?
Je la vois hausser les yeux à son tour avant de m'indiquer un 7 avec ses mains. L'ampoule magique dans mon cerveau semble enfin s'allumer tandis que j'appuie sur le chiffre qu'elle m'indique. Je relève la tête en l'attente du chiffre suivant.
79327561093583129
Taper la combinaison entière me prend bien une dizaine de minutes, compte tenu du nombre de fois où je dois alterner entre elle et le cadenas, et du temps qu'il lui faut à chaque fois pour se souvenir d'un chiffre après l'autre.
Heureusement, aucun chiffre qu'elle m'a donné n'est faux, car sinon je l'aurais certainement laissé tomber pour aller chercher (t/p). Elle m'a quand même fait perdre bien plus de temps que ce que j'aurais voulu, sachant que j'en ai déjà laissé passer bien assez quand j'étais inconscient.
Je réussis à déverrouiller la porte, et à peine cette dernière est ouverte que je la vois filer à toute vitesse en dehors. Je la rattrape de justesse en lui attrapant le bras.
Reste là.
Je ne peux m'empêcher un rire sarcastique en voyant qu'elle se permet d'avoir l'air pressée et presque hautaine à présent. Mais je ne comprends toujours rien à ce qu'elle essaie de me dire, alors je fais vite, car je ne veux pas non plus rester trop longtemps à côté d'elle.
KAREN
KAREN: Oui Peter ?
Fais ton truc que M. Stark m'avait montré, pour quand on est un peu blessé.
KAREN: Tout de suite.
Un petit flacon tenu par un bras mécanique apparaît de mon dos et se met automatiquement à appliquer son contenu antiseptique sur les mains de Suzanne, avant qu'un autre bras apparaisse pour lui enrouler des bandages sur lesquels je tire mes toiles pour les sécuriser.
Je la lâche, et aussitôt elle s'en va en courant vers la direction d'où je venais, non sans avoir rapidement hoché la tête pour me remercier. Je soupire et détourne le regard, avant de partir moi aussi en courant à son exact opposé.
Elle m'avait fait perdre assez de temps, alors peu m'importait ce qu'elle cherchait à faire dans ce laboratoire, je ne voulais pas en faire partie.
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Peter Parker x Reader
Fiksi Penggemar"Je pense qu'au départ je les croyais, quand ils disaient vouloir le bien de l'humanité. Se rendaient-ils compte de ce qu'ils faisaient ? Je ne l'ai compris que plus tard, mais je ne pouvais plus rien y faire." Les expériences qu'elle a subies l'ont...
