41. Tu ne m'as rien dit

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J'ouvre les yeux, je suis couchée sur le sol à l'extérieur, devant la fontaine. Il fait froid, tout est noir autour de moi, la mince lumière de la Lune me montre qu'on est en plein millieu de la nuit.

Qu'est-ce que ça voulait dire ? Comment se fait-il que je puisse rêver alors que je suis déjà supposée le faire? En plus, ce rêve je l'ai déjà fait, j'en suis sûre, mais quand et pourquoi ? J'ai du mal à m'en souvenir. Qu'est-ce qu'il se passait dedans déjà? Il y avait encore ces scientifiques, et j'étais attachée. Pourquoi ? Je ne sais plus. Je crois que j'étais dans un laboratoire, je n'arrive pas à me rappeler si c'était le même, ou un autre que d'habitude. Il y avait des voix aussi, qu'est-ce qu'elles disaient ? J'ai oublié.

Je m'assieds le dos contre la fontaine et ramène mes jambes contre mon torse, puis passe les bras autour d'elles.

J'ai mal à la tête à force d'essayer de me rappeler. Pourquoi est-ce que tout est aussi flou dans mes souvenirs ?

Je soupire en laissant tomber ma tête en arrière, contre le bord de la fontaine.

Pourquoi je retourne tout le temps à cette foutue fontaine ? Il n'y a rien autour d'elle, et rien ne s'y passe de particulier. Et surtout, est-ce que je rêve vraiment ou est-ce que je suis juste en train de perdre la tête ? Pourquoi tout est aussi réaliste? Pourquoi c'est aussi long? Je ne pourrais pas avoir un signe pour que je sache définitivement la vérité ?

Je me lève lentement et me retourne, avant de poser mes mains sur la pierre froide, et de me pencher en avant.

Bon, quand faut y aller...

Je plonge ma tête dans l'eau glacée de la fontaine et ouvre les yeux. J'inspire lentement et reste un bon moment dans cette position. Tout semble redevenir calme dans ma tête, l'eau gelée a l'air de me refroidir le crâne, qui était visiblement en surchauffe parce que je réfléchissais trop. Je me redresse finalement et sors ma tête de l'eau, puis après avoir vérifié que mes cheveux n'étaient pas trempés, je me dirige vers l'appartement.

Le bruit de la porte d'entrée est presque inaudible alors que je la referme doucement. Je commence à ressentir des picotements dans mon bras, Peter devrait revenir de patrouille dans quelques minutes, il semble loin. Je marche lentement vers la chambre et appuie sur la poignée, puis pousse doucement la porte et entre dans la pièce avant de la refermer. Un bruit sourd retentit derrière moi et je sursaute en me retournant.

- Peter! Tu m'as fait super peur! Ça ne va pas d'attendre dans le noir comme ça ?

Je pensais qu'il n'était pas encore là. Comment ça se fait? J'y pense, même si c'est étrange que je puisse rêver dans mon propre rêve, la sensation a tout de même grandement diminué quand je suis proche de lui. Ça me perturbe encore plus. Pourquoi je dois quand même la ressentir? Ça m'empêcherait de perdre la tête et de douter de tout si seulement je ne ressentais rien.

Il marche rapidement vers moi et pose ses mains sur mes épaules. Un frisson me parcourt le long du dos et remonte jusqu'à l'arrière de ma tête.

Peter: Tu étais où ?

Je l'observe un moment, il porte son costume de Spiderman et semble essoufflé, il vient à peine de rentrer. Ses cheveux sont complètement ébouriffés, ce qui montre qu'il a récemment enlevé son masque. Il affiche un visage paniqué et soulagé en même temps alors qu'il me regarde droit dans les yeux.

- Je suis partie me balader parce que j'avais du mal à dormir.

Peter: Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? Et s'il t'était arrivé quelque chose? Tu ne sais pas le nombre de tarés qui traînent dans les rues la nuit!

J'ai comme un sentiment de déjà-vu. Ce n'est pas Liz qui disait ça? C'était quand j'habitais encore chez elle, non?

- Je suis désolée, j'avais besoin de réfléchir un peu à l'air libre.

Il resserre la prise qu'il a sur mes épaules.

Peter: Je t'ai cherché partout! J'ai paniqué à mort quand je ne t'ai pas vu sur le toit. Tu étais introuvable, j'ai eu super peur!

- Ne crie pas, tu risques de réveiller ta tante.

Il s'arrête un moment et finit par chuchoter.

Peter: J'ai eu vraiment peur. J'ai tout fait pour que tu ne sois plus dehors pendant la nuit, avec tout ce qu'il s'y passe, et tu es quand même sortie pile à ce moment là.

- Peter, je t'ai dit que j'étais désolée.

Il ne dit rien. Il se contente simplement d'hocher la tête et de lâcher mes épaules pour appuyer sur l'araignée de son costume en se retournant. Je détourne promptement le regard, même si l'image de la vue de profil de ses abdos y est déjà bien ancrée. Il attrape un T-shirt posé sur le dossier de sa chaise et l'enfile rapidement avant d'aller se coucher dans son lit et de se tourner face au mur.

Peter: Bonne nuit.

Je reste là où je suis sans bouger pendant quelques secondes, essayant de charger le trop plein d'informations, puis cherche moi aussi de quoi me changer et monte l'échelle du lit superposé pour me coucher.

J'espère juste comprendre ce qu'il se passe, ou au moins que ça s'arrête au plus vite, parce que je sens que ça commence à me faire perdre la tête. Il y a trop d'informations, je ne sais plus où donner de la tête, mais surtout, Flash est gentil, enfin, pour l'instant il ne m'embête plus. J'ai du mal à savoir comment me comporter vis à vis de ça. On verra bien si il continuera sur la durée.

Je ferme les yeux.

Faites juste que je ne me réveille pas devant la fontaine cette fois.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant