50. Histoire de respirer

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Le soleil tape sur mon visage lorsque que je me réveille. Le paysage semble changer en tournant autour de moi. Le jour et la nuit s'enchaînent à toute vitesse, alors qu'un vent violent vient faire virevolter mes cheveux, manquant de m'emporter avec lui. Ma tête tourne aussi vite que le paysage défile, finissant par me donner une sévère envie de vomir.

J'ai soudainement l'impression que mes pieds vont quitter le sol à cause de la force du vent. Je regarde ces derniers et remarque avec soulagement qu'ils sont solidement encrés au sol. Je me sens faiblir et faillis tomber. Un grand objet se rapproche de moi, je porte mon attention dessus. C'est un grand cube blanc. Il semble lentement effectuer une légère rotation sur lui-même alors qu'il se dirige vers moi, et semble presque léviter tellement il est silencieux.

Ça... s'est déjà passé, non? J'ai de nouveau ce sentiment de déjà-vu... Je crois que c'était un rêve. Pourquoi est-ce qu'il revient?

Je remarque le côté du cube d'où l'intérieur est visible, laissant entrevoir une salle toute aussi blanche que l'extérieur. Je plisse les yeux en attendant qu'il se rapproche plus de moi.

C'est vrai, il y avait ce laboratoire à l'intérieur, et aussi l'un de ces scientifiques.

Je regarde autour de moi, tout est blanc. Un blanc éclatant à rendre aveugle. Je fais quelques pas en avant, vers le laboratoire, mais mes jambes finissent par lâcher quand je vois plus clairement le scientifique en question présent dans la salle.

J'essaie de me rattraper avec mes mains mais elles ne touchent rien et je tombe en arrière, dans ce qui me semble être un vide profond. Il n'y a rien autour de moi, tout est blanc. Je chute la tête la première. Le vent fait s'écraser mes cheveux sur mon visage, jusqu'à ce qu'une mèche touche mon oeil. Je ferme les yeux en tentant de l'enlever, puis les réouvre.

Je me tiens debout sur une grande plaque métallique. Une dizaine de regards sont braqués sur moi. J'ai des électrodes placés un peu partout sur mon corps, je remarque qu'ils sont en quantité déraisonnable, particulièrement sur mes bras.

J'essaye de les bouger, mais ils sont bloqués, le reste de mes membres aussi. Je me sens paniquer, ma poitrine ne bouge plus, je ne respire plus. Je ferme les yeux, tentant difficilement de me concentrer sur la quantité d'air que je veux inspirer.

??: Elle semble s'adapter plus facilement que prévu au manque d'oxygène.

Mes yeux s'ouvrent par automatisme. La voix résonne plusieurs fois dans ma tête avant que je comprenne ce qu'il se passe réellement. Je croise des yeux à tous les endroits où je regarde. Des caméras sont placées un peu partout dans mon champ de vision.

???: Baissez encore le niveau.

??: Mais monsieur si vous faites ça elle risque de-

???: Qui est la personne en charge de cette expérience ? Vous ou moi?

Je n'entends plus rien. Quelques secondes s'écoulent et je recommence à manquer d'air. Plus rien ne veut trouver son chemin dans mes poumons.

Je crois que je commence à halluciner. J'entends une voix. Elle semble lointaine. Des cris retentissent. Je vois de plus en plus flou, jusqu'à ce que tout devienne noir. J'ai l'impression d'avoir des tambours dans la poitrine. Ça fait mal. Les voix semblent s'éloigner davantage. Il ne reste qu'un mot qui tourne en boucle dans mon esprit, comme si quelqu'un le répétait

Encore

Je sens mon corps être secoué de spasmes. Il se cogne contre la barre en métal à laquelle je suis solidement attachée. Un courant électrique semble soudainement le parcourir, mais mes yeux ne s'ouvrent pas. Je crois entendre quelqu'un crier. Je sens une nouvelle fois de l'électricité passer dans mon corps, mais l'air refuse toujours de pénétrer mes poumons.

Allez!

J'ouvre les yeux d'un coup, il est devant moi. Il n'y a personne autour de nous, nous sommes seuls. Les couloirs du lycée derrière lui semblent vagues, légèrement flous.

Peter: Oui c'est bien, inspire, expire...

Je m'éxécute alors que je sens sa voix me calmer lentement. Mes poumons me brûlent, ma tête me fait si mal que j'ai l'impression d'y avoir été transpercé, mon cœur bat à mille à l'heure, mais je respire enfin. Sa silhouette semble disparaître petit à petit, comme s'il était conscient d'avoir réussi. Tout se noircit lentement, puis s'éclaire à nouveau.

Je sens mes yeux s'ouvrir. L'intensité de la lampe au dessus de moi me force à les refermer. Je prends quelques dizaines de secondes pour pouvoir m'y habituer et finis dans l'incompréhension totale. Mon esprit est désormais plus clair.

Où est-ce que je suis?

Je regarde autour de moi. Tout est blanc du sol au plafond. Le draps que je tiens dans les mains est encore plus fin qu'une feuille de papier, et le matelas sur lequel je suis assise doit à peine faire le double de son épaisseur. Je repère un mouvement en hauteur et découvre une caméra située dans un angle qui semble me pointer.

Je peine à respirer. J'ai encore l'impression de manquer d'air et une forte migraine semble avoir élu domicile dans mon crâne. Je soupire difficilement en passant mes mains sur mon visage.

Qu'est-ce que je fous là? J'ai déjà galéré pendant des jours à deviner si je rêvais ou non, et maintenant que mes problèmes sont plus ou moins réglés, ça recommence ? Non mais sérieux, c'est une comédie. Je m'attends à la venue d'une personne me disant que c'était une caméra caché à ce niveau là.

Je relève la tête. Un bruit de serrure se fait entendre et un homme d'âge moyen passe la porte, habillé d'une large blouse blanche qui lui descend jusqu'aux genoux. Je sens ma respiration s'accélérer.

Merde. Ça fait un moment que je ne l'avais pas vu lui. Et je n'espérais vraiment pas le revoir.

Je me pince le bras discrètement, même si cela ne change rien à la première déduction que j'avais faite. Ce n'est pas un rêve.

Pitié, laissez-moi respirer un peu, rien qu'un peu.

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant