27. Du blanc autour de moi

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Je tapais nerveusement du talon contre le sol.

Sérieusement, ça doit faire une trentaine de minutes qu'ils sont entrés dans cette salle, et ils n'en sont toujours pas ressortis. Et si Tony était en train de tout lui raconter? Ce n'est pas parce qu'il m'a fabriqué un costume qu'il peut laisser passer ce que j'ai entrainé.

Si Peter ressent cette connexion, il ne pourra pas sortir avec MJ, car cette sensation sera trop prenante sur son esprit, je parle en connaissance de causes. Pas d'MJ veut dire que si ce truc n'est pas rapidement éliminé de nos organismes, plus rien ne pourra retenir psychologiquement au moins l'un d'entre nous de laisser cette réaction diriger nos actions. Car il ne pourra pas ressentir de culpabilité vu qu'il n'est pas encore tombé amoureux d'elle, et j'en suis arrivé à un stade où je ne peux pas me stopper moi-même.

Je soupire une énième fois et me penche en avant pour poser mes coudes sur mes genoux, et ma tête dans mes mains. Je vois du coin de l'oeil qu'Happy attend debout depuis tout le temps qu'ils sont dans la salle. Il a les mains croisées devant lui et semble impatient. Il tourne la tête vers moi et remarque que je l'observe, puis reporte son regard devant lui comme si de rien n'était. J'ai l'impression qu'il compte meubler le silence, quand la porte s'ouvre finalement sur Peter qui sort après cette attente interminable. Il pointe la porte après avoir rentré ses mains dans ses manches.

Peter: Tony m'a dit de te dire d'y aller.

- Ah, ok merci.

Je le dépasse et ferme la porte derrière moi. Je vois Tony, ses deux bras appuyés sur une table de laboratoire, qui semble intensément réfléchir. Il lève la tête vers moi et pousse sur ses bras pour s'éloigner de la table en laissant s'échapper un soupir.

Tony: Alors là tu as fait vraiment fort. Cette réaction chimique entre vos ADN est imprévisible. On dirait qu'elle a muté d'un hôte à l'autre, pour s'adapter à son porteur.

Je croise les bras.

- Et c'est sencé être une bonne ou une mauvaise nouvelle?

Il pose sa main sur sa bouche, cherchant visiblement ses mots.

Tony: Pour Peter, la formule semble avoir dégradé en complexité, ce qui fait que JARVIS a réussi à trouver un moyen d'éliminer l'élément étranger présent dans son corps. Et vu que nous l'avons découvert rapidement, il n'a pas eu le temps de se lier aux cellules de son corps.

Il marque une pause, puis reprend.

Tony: Ce qui est une bonne nouvelle pour lui. Mais, je ne pense pas que ce soit possible pour toi. J'ai remarqué la dernière fois que certaines particules de ce virus s'étaient logé dans des zones de ton cerveau et de tes muscles qualifiées de potentielles capacités. Je n'avais pas encore trouvé un moyen de les éliminer, donc ça ne m'a pas sauté aux yeux, mais maintenant que j'ai la solution devant moi, cela paraît évident. Si j'utilise la même méthode que pour Peter dans le but de te les enlever, ces capacités risquent soit d'être détruites, soit d'être activées, et directement liées aux réactions menées comme automatisme, ce qui pourrait donc empirer ton état.

Je ne peux qu'ouvrir la bouche. Aucun mot ne sort. Il vient de dire que ce- virus ne pourrait m'être enlevé. Si auparavant je n'avais aucune certitude concernant cette possibilité, il se pourrait que ce soit le cas à présent. Pire encore, si jamais il m'arrive de débloquer un nouveau pouvoir, il est possible que je finisse par m'en servir sans m'en rendre compte pour que cette sensation s'enivre de lui.

Il faut que tout ça s'arrête. Ça doit s'arrêter, car je n'en peux plus. Je me sens épuisée mentalement, et je sais que ce n'est que le début.

Je cherche un siège pour m'asseoir, car je sens le sol se dérober sous mes pieds, prise par la même occasion d'un gros coup de fatigue.

Pourquoi tout doit être si compliqué?

Le silence se décide à camper dans la salle où nous nous trouvons, pendant que je tente vainement de reprendre une respiration régulière.

Tony: Je suis navré que cela ne marche pas pour toi.

Je prends difficilement une grande inspiration alors que je sens mes yeux commencer à piquer.

- C'est pas... C'est pas grave. Vous avez fait ce que vous pouviez pour moi.

Je passe ma main sur mes yeux d'où risquait de s'échapper un semblant de larme, puis me lève de ma chaise pour quitter la salle. Je passe devant Happy et Peter, pour qui je ne lève pas la tête, et sors de la salle d'où ils se trouvent, avant de quitter le bâtiment. J'avance lentement, me perdant rapidement dans mes pensées.

Peter doit certainement déjà être en train d'attendre que son virus soit éliminé, et moi je marche, sans but précis. J'ai juste envie de pleurer, de crier, de hurler même, de manifester ma putain d'existence qui ne mérite visiblement pas d'être ménagée, même après la première vie merdique à laquelle j'ai eu le droit.

Mais en même temps j'ai envie de m'enterrer, de trouver un puit d'où je ne pourrais plus jamais sortir, d'où cette foutue sensation me laisserait tranquille. Où personne ne me trouverait, où tous mes problèmes seraient réglés, ou du moins laissés de côté.

J'expire bruyamment alors que ma marche s'accélère progressivement, jusqu'à me mettre à courir, moment où mes muscles semblent enfin se détendre. Je sens l'adrénaline inonder mes veines. Je ne sais pas où je vais, où je suis, ni même quelle heure il est, mais je continue d'avancer.

Le soleil commence à se coucher, alors que je tire une toile sur un arbre pour y grimper. Je monte sur ce dernier et regarde les alentours. De la forêt à perte de vue, plus rien à l'horizon. Je suis satisfaite de ce que je vois et inspire tout l'air que ma cage thoracique peut se permettre de contenir, avant d'en lâcher la totalité le plus bruyamment possible.

Je hurle, à pleins poumons, gorge déployée, poings serrés et yeux fermés. Je laisse sortir ma frustration, ma colère, ma haine, ma rage, ma fatigue, tout. Je reste un bon moment sans bouger, dans la même position. Peut-être que j'espère quelque chose en guise de réponse?

Quand je me remets finalement en place, mes poumons et ma gorge me brûlent tellement que je ne sais pas si j'arriverais encore à parler, ou même à respirer. Mes mains me font un mal de chien, et j'ai tellement serrés mes paupières que je ne vois que du blanc autour de moi. Ma tête tourne violemment alors que je me sens tomber par terre, chutant de l'arbre sur lequel je me trouvais.
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Yooo!
Désolé ce chapitre est un peu court, je n'arrivais pas à y caser plus d'idées, j'avais peur que ça fasse trop chargé...

Mais bref, j'espère que vous avez aimé, j'essaie d'être plus régulière.

Je vais en Grande Bretagne (enfinnnnn) maintenant, genre le train va démarrer dans cinq minutes et je suis trooooop stressée mais trop contente en même temps, donc je ferais de mon possible pour profiter un max de mes vacances et sortir des chapitres parce que j'adore l'histoire et les commentaires que je reçois.

Bye bye!!

Peter Parker x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant