Chapitre 2-2

26.7K 2K 373
                                    

*Version non corrigée*





Je la fixai, choquée. Comment était-elle au courant ? Je n'en parlais jamais à personne. Certainement en piratant ton dossier médical pauvre gourde, me serinai-je intérieurement. Mais quel intérêt pourrait-elle bien avoir à faire ça ? Aucun à première vue. Alors, serait-il possible qu'il y ait une explication rationnelle à...ce que j'étais ? Ou bien cela n'était-il qu'un piège habilement conçu pour m'amener à faire ce qu'elle souhaitait que je fasse depuis le début, c'est à dire la suivre de mon plein gré.

Ma respiration s'accéléra et je tentai de masquer ma fébrilité. Si elle sentait à quel point je désirais ses réponses, elle pourrait s'en servir contre moi. Je décidai donc de jouer le rôle de la fille abasourdie, ce qui n'était pas très compliqué. Serait-il possible que ce soit pour ça qu'elle soit là ? Ça qui les intéressaient depuis le début...ma différence ? Il fallait que j'en ai le cœur net et si c'était bien un piège...alors tant pis ! Je tomberai dedans et avec bonheur en plus, si cela pouvait me permettre d'avoir ne serait-ce que le petit bout d'un début d'explication.

— Dites-moi ce que vous savez !

Ma voix rendue rauque par le stress et l'appréhension résonna tout de même avec autorité, tandis que je me demandais s'il allait finalement ressortir quelque chose de positif de cette soirée de fou.

— Ce n'est pas à moi de vous en parler...

— Mais bien sûr, comme c'est pratique ! la coupai-je sèchement. Maintenant...

— Pas maintenant et certainement pas ici, m'interrompit-elle à son tour de la voix exaspérée d'une personne convaincue de s'adresser à une abrutie décérébrée.

Et voilà, on y revenait. Elle allait à nouveau essayer de me convaincre de la suivre. C'était tellement prévisible que j'étais à peine déçue. Au moment où j'ouvrai la bouche pour lui demander une bonne fois pour toute de se casser de chez moi, elle tendit sa main en avant pour m'interrompre.

— Nous pensions que vous aviez au moins une vague idée de ce que vous étiez ! A minimum que cela deviendrait évident à l'instant de notre rencontre. Mais de toute évidence...nous avions tort ! Et il fallait que ça tombe sur moi, termina-t-elle en ronchonnant pour elle-même.

— Alors là, voilà qui m'éclaire beaucoup. Je vous remercie...vraiment ! Tout est tellement plus limpide maintenant, rétorquai-je sans plus cacher mon ton sarcastique qui reflétait assez bien mon état d'esprit.

— Qu'ils ne comptent pas sur moi pour faire un cours de rattrapage pour les nuls ! Non mais et puis quoi encore, grommela-t-elle à nouveau entre ses dents, en me jetant des regards de plus en plus hostiles.

Je la regardai avec des yeux ronds, de plus en plus convaincue d'avoir à faire à une malade mentale.

— Je parle de vos capacités empathiques, pauvre gourde ! me dit-elle d'un air méchant, alors qu'elle levait les yeux et les bras au ciel comme si j'étais un cas désespéré.

Voyant que je ne réagissais pas à sa révélation fracassante, elle poursuivit d'un air de plus en plus exaspéré.

— Votre aptitude à capter les "émotions et les sentiments" des autres êtres vivants et principalement des animaux, continua-t-elle en détachant bien chaque mot, histoire de bien me faire sentir tout le mépris que je lui inspirai.

Oh mon dieu ! Ce pourrait-il que ce soit ça ? J''avais tellement bridé mes perceptions (sans réellement savoir ce qu'elles étaient) et depuis si longtemps, qu'elles ne s'apparentaient plus, pour moi, qu'a une sorte de bruit de fond incessant auquel je ne prêtais plus grande attention. D'aussi loin que je m'en souvienne, la sensation de ne pas être seule dans ma tête, avait toujours été présente.

Féline. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant