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— Vous êtes...quoi ? arrivai-je à répondre.
Je tentai de masquer ma surprise et mon effarement derrière une voix neutre et posée mais le petit sourire moqueur que je sentis s'épanouir sur mon visage, risquait de me gâcher mon effet !
Mais où étais-je tombée ? Il fallait vraiment que je parte de là au plus vite. Si ces gens se prenaient vraiment pour des sortes de loup-garou, ils avaient vraiment de gros problèmes et je n'étais pas en mesure de les aider. Je commençai à pivoter pour rejoindre la porte d'entrée, quand il continua.
— Et vous êtes l'une d'entre nous, enfin...en quelque sorte.
Cette fois, je ne pus empêcher l'éclat de rire hystérique que je retenais à grand peine depuis sa "pseudo révélation fracassante", de sortir de ma gorge. Non...trop c'était trop ! Je ne tirerai rien de concret de cette bande d'allumés. Il fallait que je gagne du temps et sorte de cette maison de fous. Il dû percevoir ma panique et ma résolution, car il se leva et tout en me fusillant du regard, me dit d'une voix rendue rauque par la rage.
— Surmontez votre choc et écoutez ce que j'ai à vous dire ! L'explication est là...devant vous. Vous n'êtes pas complètement humaine et ne l'avez jamais été. Vous êtes une métamorphe, comme nous et la raison de vos violents maux de tête est que vous rencontrez enfin des membres de votre espèce sans être habituée aux réactions que cela provoque, petite idiote.
— Je ne suis pas en état de choc ! lui criai-je, toute trace de rire envolée et d'une voix qui n'était plus que stridente et agressive. Je ne suis pas et vous...vous n'êtes pas des loups garous ! Ça n'existe pas ! Vous êtes malades ou...trop fan de romans fantastiques...franchement je ne sais pas ! Mais...laissez-moi partir...
— Je n'ai jamais parlé de loup-garou, m'interrompit-il d'un ton excédé. Mais de métamorphe.
— Ah oui, c'est tout de suite plus plausible ! Et quelle serait la différence selon vous ? demandai-je alors que je m'évertuai toujours à atteindre la porte.
— Nous pouvons nous transformer en animal. Une seule sorte d'animal propre à chaque individu, quand nous le souhaitons et pas à la pleine lune comme les mythes et légendes le laisse entendre, m'expliqua-t-il d'un ton docte.
Je me mis à secouer la tête d'un air incrédule et continuai à reculer, quand je butai avec force contre le mur. J'avais mal calculé ma trajectoire et atterri à environ un mètre de la porte qui menait au vestibule salvateur. Il se mit alors à avancer vers moi d'une démarche menaçante, ses yeux verts (très semblables à ceux d'Hannah maintenant que j'y faisais attention) plantés dans les miens.
— Non, attendez ! paniquai-je.
Je levai les bras devant mon visage dans un geste instinctif de protection.
— Une démonstration vaut mieux qu'un long discours, dit-il d'une voix froide en s'arrêtant à moins d'un mètre de moi.
Il tendit son bras droit devant lui et je me recroquevillai, dans l'attente du coup. Mais il arrêta son geste à quelques centimètres de mon visage. Je sentis alors comme des fourmillements me parcourir tout le corps et les élancements sous mon crâne atteignirent des sommets inégalés, me faisant souffrir le martyr. Subitement, je vis sa main commencer à changer...sa peau ondulait, ses os semblaient bouger comme dans un mauvais film d'horreur. Beurk...Ça avait l'air douloureux.
Sauf que nous n'étions pas dans un film et que malheureusement pour moi, je n'étais pas en train de faire un cauchemar. Si horrible que fut la scène qui se déroulait devant les yeux, je n'arrivais pas à en détourner le regard. Après ce qui me parut une éternité, la transformation faute d'un autre terme, cessa et je me retrouvai face-à-face avec une gigantesque...patte d'ours !
C'est à ce moment que la pièce se mit à tourner et que tout devint noir.
Je revins à moi, allongée sur une surface douce et moelleuse, qui s'avéra être l'un des deux canapés. En voyant les élégantes poutres blanc cassé au plafond, tout me revint en mémoire et je m'assis brusquement, trop à l'évidence, car la pièce se mit à tanguer de nouveau.
— Alors...suis-je toujours un « gourou délirant » pour reprendre votre expression ? demanda-t-il d'un ton cassant. Où allez-vous enfin ouvrir les yeux que l'on puisse passer à la suite ?
Je ne répondis pas et me contentai de le fixer d'un regard perdu.
— Je ne vais pas vous faire de mal, reprit-il. Si telle avait été mon intention, j'aurais déjà eu l'occasion de le faire une bonne dizaine de fois. Au fait, vous vous êtes évanouie !
Son ton condescendant et sarcastique me hérissa, ce qui me permis de sortir plus rapidement de mon état d'hébétude.
Merci pour l'info, comme si je n'avais pas remarqué ! À l'évidence il avait raison, il aurait eu tout le temps de me faire du mal pendant que j'étais dans les vapes. Surtout, pourquoi me dévoiler tout cela s'il n'y avait pas une part de vérité dans ce qu'il m'avait appris, à savoir, que je serais moi aussi une métamorphe. Non, ça c'était la partie impossible de l'histoire et pour cause...il y avait un problème de taille.
— Si j'étais réellement une métamorphe, comme vous semblez le penser, pour quelle raison ne me serais-je jamais transformée ? Parce que je pense que je l'aurais remarqué !
— Justement vous auriez dû et le fait que cela ne se soit pas produit est...inhabituel. Pour ne pas dire unique...
— Unique ! Unique en quoi ? Si ce que vous dites est vrai, nous sommes nombreux. Alors en quoi serais-je unique ?
— À ma connaissance vous êtes la seule dans votre genre, dit-il un petit sourire amusé aux lèvres.
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Féline. Tome 1
Paranormal*Vainqueur des Wattys 2016 dans la catégorie "Lectures Assidues"* Christina, orpheline de Détroit, vit enfin une existence normale après des années de galères. Mais la mise en garde d'une mystérieuse inconnue va la plonger au cœur d'un...