Chapitre 5-2

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— Votre aide, parlons-en ! railla Daphné. Vous ne saviez même pas ce que vous étiez il y a une heure ! Personne n'en sait rien d'ailleurs. Ce ne sont que des spéculations désespérées et rien de plus.  Je pense que votre soi-disant aide est tout sauf désintéressée. Vous avez sûrement l'intention de nous arracher le plus d'informations possibles, avant d'aller revendre ça au journal à sensation le plus offrant !

Son ton dédaigneux, ainsi que son regard hautain et dégouté, reflétaient très bien tout le bien qu'elle pensait de moi.

— Pourquoi nous aideriez-vous de toute façon ? Vous ne nous connaissez même pas, ajouta-t-elle pour enfoncer le clou et pousser son avantage.

— Et pour cause ! C'est bien vous qui avez décidé que je n'étais pas assez bien pour votre précieuse communauté, lui lançai-je violemment. Vous êtes peut-être une garce sans cœur, mais ce n'est pas mon cas.

Puis je me redressai de toute ma hauteur et m'avançai vers elle les mains sur les hanches, pour éviter de lui montrer qu'elles tremblaient.

— Charles prétend que je peux vous aider...et si je trouve mes propres réponses en même temps tant mieux. Mais je n'aime pas laisser les gens dans le besoin quand je peux faire autrement...contrairement à d'autres. Ce n'est pas dans ma nature, voilà tout.

Je soutins son regard sans faiblir et sans lui montrer toute la peine et la rancœur que tout cela m'inspirait, elle ne le méritait pas.

— Arg...dit-elle en secouant la tête d'un air excédé.

Et sur ces belles et très intelligibles paroles, elle descendit de l'estrade telle une reine offusquée et sortit de la pièce en claquant la porte au passage.

— Excusez-nous je vous en prie ! me demanda Carla gentiment, avant de redresser sa chaise et de s'y assoir, exténuée. Toute cette histoire nous mine. Nous sommes tellement inquiets, qu'il nous en faut peu pour nous emporter.

Curieusement j'en doutais. Vu les comportements qu'ils avaient manifestés jusqu'à présent à mon encontre, j'avais l'impression d'être au milieu d'une famille de sociopathes dégénérés...de plus en plus engageant décidemment.

— Plus vite vous m'expliquerez ce que je peux faire pour vous...plus vite je serais partie et nous pourrons tous de nouveau nous oublier avec plaisir ! Alors venez-en aux faits.

Je me tenais debout, les bras croisés, devant l'un des coins de la table. Je m'étais rarement sentie aussi épuisée, vidée même aurait été plus juste. Mais pas question que je fasse montre de faiblesse. Je m'écroulerai plus tard en privé et à l'abri de leurs regards scrutateurs. Pour l'instant je devais faire face.

— Mais non, pas du tout ! commença Carla d'un air gêné.

— Ne vous donnez pas cette peine, ce n'est pas utile ! Donc...dis-je en fermant les yeux un court instant et en me massant les tempes avec mes pouces.

J'en avais marre des faux semblants. Je n'avais qu'une envie, que cela se termine au plus vite pour pouvoir faire le point sur tout ce que je venais d'apprendre et qui était en train de me bouffer le cerveau. Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche de nouveau, lorsque Charles la devança.

— Trois des nôtres ont disparus au cours des deux derniers mois. Nous avons essayé de retrouver leurs traces...sans résultat jusqu'à présent.

— Vous n'êtes pas censés avoir des sens surdéveloppés ? lâchai-je spontanément avant d'avoir pu me retenir et gommer le sarcasme perceptible dans ma voix.

Féline. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant