Lettre numéro 24

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Ma chère Patty,



Je te remercie beaucoup pour la lettre. J'étais vraiment très heureuse d'avoir de tes nouvelles. Ça fait maintenant quelques années que je vis à la maison Pony avec mon fils, Anthony William. Il s'est passé tellement de choses. Je vais te raconter en bref. J'ai brisé ma promesse à Susanna et j'ai revu Terry derrière son dos. Notre passion était tellement forte que nous n'avons pas pu résister... Et je me suis retrouvée dans l'ennui et Terry est retourné pour retrouver une Susanna qui s'était alitée pendant son absence. Inutile de te dire combien je me suis sentie coupable. Je ne pouvais pas lui dire que j'attendais un enfant de lui, car Susanna avait besoin de sa présence. Je sais que le fait que je l'aie retrouvé en cachette n'avait peut être rien à avoir avec l'état de santé de Susanna, mais moi je pense que le ciel nous a puni en rendant Susanna malade pour nous culpabiliser à vie ! Bref, je me suis mariée avec Albert pour ne pas éclabousser la famille André... C'est un homme merveilleux. J'aurais voulu vraiment l'aimer d'amour. Il ne m'a pas dérangée. Je lui ai dit que j'étais prête à être sa femme dans tous les sens du terme lorsqu'il était parti en voyage pendant plusieurs mois. Il est revenu juste à temps pour la naissance d'Anthony. C'est un des plus beaux moments de ma vie. Mettre un enfant au monde est une chose merveilleuse, Patty. Le bébé ressemble tellement à Terry, sauf qu'il est blond comme moi. Je pense qu'Albert espérait que l'enfant me ressemblerait comme ça il aurait pu essayer d'oublier que Terry était son père. Mais l'enfant ressemble à Terry sauf pour les cheveux... Albert m'a ensuite remercié pour mon offre et que malheureusement, il ne pouvait pas être avec une femme amoureuse d'un autre homme qui venait d'avoir un enfant qui était son portrait craché. Il m'a dit qu'on devait se séparer à l'amiable et qu'il s'occuperait toujours de nous. Il nous verse une rente, que je refuserais en temps normal, mais qui m'aide tellement dans le travail que je fais à l'orphelinat. J'organise des galas de charité, des sorties, des excursions pour les enfants. Je le fais aussi à Chicago, où j'ai rencontré plein de monde pendant mon séjour au manoir en tant qu'épouse d'Albert. Je n'aimais pas la vie mondaine avant alors j'étais ravie de voir que les riches pouvaient beaucoup aider ceux qui sont dans le besoin, certains pour bien paraître, d'autres pour les exemptions de taxe. Alors je me suis mise à aimer les réceptions où il y avait des collectes de fonds, des dîners organisés où les gens payaient des prix ridiculement élevés pour un plat et dont les profits allaient aux orphelinats locaux. J'aime aussi beaucoup m'occuper des enfants de la Maison Pony. Pour mon travail d'infirmière, je travaille pour le docteur Martin. Ce bon docteur, ex-alcoolique qui avait eu la bonté de m'engager lorsque la famille Legrand m'avait mise sur la liste noire et que je ne pouvais pas trouver du travail nulle part à Chicago. Il a pu ouvrir une clinique ici au village avec l'aide d'Albert. Cette clinique aide tellement de gens qui ne seraient pas allés voir un médecin en temps normal, parce la clinique qu'il a ouverte est accessible à tout le monde. Albert a tenu à ce que tout le monde puisse être soigné. Car depuis que le Docteur Lenard a pris sa retraite, les gens doivent se déplacer jusqu'au village voisin pour aller voir un médecin et ceux qui sont trop malades ou trop fatigués préfèrent rester chez eux à attendre pour voir s'ils iront mieux d'eux-mêmes. Alors l'arrivée du Dr. Martin et de sa clinique a changé beaucoup de choses en bien. Avoir un docteur prêt à venir à l'orphelinat c'est aussi merveilleux.



Sinon, mes journées sont belles et merveilleuses, surtout lorsque je m'occupe des enfants. Ces petits anges ensoleillent ma vie tous les jours. Il y en a qui se font adopter et ça nous brise le cœur en même temps que ça nous réjouit. Et de nouveaux arrivent dans leur coquilles de tristesse et nous faisons tout pour qu'ils se joignent à nous et continuent à vivre. Tout est possible dans la vie, je suis parvenue à surmonter mon chagrin d'avoir perdu Terry il y a toutes ces années. La présence d'Anthony William dans ma vie a vraiment fait toute la différence au monde.


J'espère que tu as aussi réussi à surmonter ton chagrin et continuer ta vie sans Alistair. Il aurait voulu que tu sois heureuse après lui ma belle. Annie et Archie essayent de jouer les entremetteurs avec moi, mais je ne veux rien entendre pour le moment. Mon cœur appartient à Terry qui est marié à une autre femme. Je demande pardon tous les jours au bon Dieu parce que j'aime le mari d'autrui. Alors je comprends mieux que personne ce que tu ressens, ma chérie.


J'attends de tes nouvelles.


Avec toute mon amitié,


Candy

Ne m'oublie jamais...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant