Ne m'oublie jamais...

Lettre numéro 46

Mon cher papa,

Comment allez-vous? Je suis bien revenu en Amérique et il s'est passé tellement de choses, que je n'ai pas trouvé le temps de vous écrire. Je suis arrivé juste à temps pour le mariage de mon ami Charlie. J'étais heureux de retrouver maman. Je vous ai dit qu'on allait jouer ensemble sur scène ; je serai Hamlet, le prince de Danemark et elle sera Gertrude, ma mère. Les répétitions se passent très bien. Retrouver le théâtre après tous ces mois d'absence, je ne savais pas qu'il me manquerait autant.

J'ai aussi eu une très grande surprise à mon retour. Parmi mon courrier de fan, j'ai trouvé une lettre d'un petit garçon de 9 ans qui répond au nom d'Anthony-William André et qui se dit mon fils. Sa maman est Candice Neige André ! Vous avez un petit-fils, père ! Vous vous rendez compte que Candy ne m'en a pas soufflé un mot pendant toutes ces années ? Candy est toujours pleine de surprises ! Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle m'ait fait ça à moi ! J'ai manqué les années de mon fils que je ne récupérerai plus jamais !! Elle m'a apporté le petit et il habite avec moi à présent. Père, je ne sais pas si vous pouvez imaginer tout la joie qui inonde mon cœur quand je suis avec lui. C'est un petit garçon magnifique. Il me ressemble tellement. Il apprend le rôle d'Hamlet et je récite avec lui. Ça fait tellement plaisir d'avoir un mini-moi à mes côtés. Il a tout simplement les cheveux de sa maman. Il est très brillant à l'école et il a un talent inné pour l'écriture. Vous devriez lire ce qu'il écrit dans son journal intime. Je compte l'amener en Angleterre pour vous rencontrer un jour, mais pour le moment, si vous pouvez trouver un peu de temps pour venir le rencontrer, ça me ferait très plaisir et à lui aussi. N'oubliez pas de modifier votre testament. Je plaisante, bien sûr! Le petit a certainement un compte en fiduciaire de la part du père adoptif de Candy qui se trouve aussi être son ex-mari...

Voilà papa, vous pouvez distribuer les cigares ! Il y a un nouveau Grandchester dans ce monde, et c'est mon fils !!! Il est merveilleux et je suis tellement heureux !!! Vous allez l'adorer aussi, je vous assure. En fin de compte, je ne suis pas si différent de vous. Moi aussi j'ai eu un enfant illégitime que votre charmante épouse appellerait « un bâtard ». J'ai aussi épousé ma femme par devoir et obligation, comme vous... Je suppose que le fruit ne tombe pas trop loin de son arbre.

J'espère avoir très bientôt de vos nouvelles, papa.

Votre fils,

Terrence.