Lettre numéro 31

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Mon cher Charlie,



Si tu étais en face de moi, je t'aurais donné un grand coup de poing sur ton nez tordu !!! Tu as louché sur ma Candy ??!! En fait je devrais être flatté. C'est vrai que c'est une fille pas comme les autres, elle fait ressortir le meilleur en moi. Elle m'a percé à jour lorsque nous étions a l'école et que je jouais les caïds... Je perdais tous mes moyens lorsque j'étais en sa présence ! Depuis l'instant où je l'ai vue sur le pont de ce bateau, mon cœur était à elle, même si je me suis moqué d'elle et de ses taches de son sur son joli petit nez... et je ne savais même pas si j'allais la revoir un jour, mais elle occupait mes pensées nuit et jour... La revoir à l'école, à l'église alors que je dérangeais, elle avait mis la mauvaise robe d'uniforme. Elle était en blanc au lieu d'être en noir comme les autres. Ne me demande pas pourquoi est-ce qu'on devait s'habiller en noir pour aller dans la maison du Seigneur... J'ai appris plus tard que c'était un tour que lui avait joué sa cousine la rouquine aux papillotes en se servant d'une de ses amies. Mais la voir avec sa robe blanche, elle ressemblait à un ange au milieu de toutes ces pécheresses en noir ! Tu ne peux pas imaginer ma joie lorsque je l'ai revue au collège. Elle occupait mes pensées depuis le bateau et maintenant elle allait être dans le même internat que moi !!! J'avais envie de sauter de joie ! Mais bien sûr je devais jouer les durs et je ne pouvais pas le montrer... Notre relation était assez particulière, pendant l'école nos avions eu des escapades, séparément dois-je dire, nous avons passé l'été ensemble en Écosse, je l'ai embrassée et elle m'a giflé et pratiquement traité de délinquant!!! Une jeune fille bien ne se laisse pas embrasser par le premier venu, mais c'était moi... j'ai assumé qu'elle était prête ! Dans ma colère et ma stupéfaction, je l'ai giflée à mon tour et elle m'a encore giflé. Tu parles de tuer la romance !!!! Mais j'aimais tout ce qu'elle faisait... je ne lui en voulais pas de m'avoir giflé au contraire, j'étais heureux parce que j'étais le premier à l'avoir embrassée... Elle n'avait donc jamais embrassé son cher Anthony ! À partir de ce moment-là, j'ai cessé d'être jaloux d'un pauvre garçon qui n'était plus de ce monde, qui en fait n'a pas pu vivre tout ce dont il rêvait avec elle. Ayant vécu la mort de Susanna je comprends mieux la tristesse qui entoure l'atmosphère lorsqu'une personne meurt et surtout si c'est une personne aimée. Alors je comprends mieux ce qu'elle a éprouvé pour lui et je regrette ma jalousie maladive qui était puérile.



Tu me dis d'aller la voir pour en avoir le cœur net sur notre relation ? Elle est mariée à mon meilleur ami, c'est un homme bien et je suis sûr qu'il la rend heureuse. Pour le moment je fais mon deuil et je passe du temps avec mon père avec qui, je dois l'avouer, j'ai une meilleure relation. Il s'est excusé d'avoir refusé d'aider Candy lorsque je suis venu le lui demander. Surtout lorsqu'il m'a dit qu'elle l'avait suivi, accrochée à sa carriole pour le supplier de ne pas arrêter ses dons au collège qui risquait de fermer sans ça et que Candy lui a montré la note que je lui ai laissé... il dit qu'elle l'a convaincu de me laisser poursuivre mon rêve. Je me suis toujours demandé pourquoi mon père n'était pas venu me chercher et j'avais conclu qu'il se fichait de moi éperdument, mais non, c'est grâce à Candy ! En Écosse elle m'a convaincu de me réconcilier avec ma mère, une vraie petite fouineuse qui met son nez là où ça ne la regarde pas ! Mais grâce à elle, j'ai de meilleures relations avec mes deux parents. Tu sais quoi, plus je parle d'elle plus j'ai envie d'aller l'enlever... Mais je ne peux pas faire ça à mon meilleur ami...


Mais je te promets qu'une fois ma période de deuil passée, je vais envisager ta suggestion. Je ne sais pas dans quel état d'esprit je vais me trouver, on verra bien. Seul l'avenir nous le dira.


Je me souviens avoir lu dans les journaux, que tu avais usurpé mon identité. Et j'étais heureux d'avoir pu te servir de couverture pour quelques temps. J'ai donc envoyé un chèque à Candy pour payer les frais d'hôpital que ta présence avait occasionné et j'ai même dit à Candy de t'acheter un soda à la fraise que tu aimais tant. Alors si Candy a eu des ennuis, je les ai réglés.


Avec tout ça, je ne t'ai même pas demandé comment tu allais, si tu avais trouvé quelqu'un pour faire ta vie. Ton entreprise marche bien ! Je te souhaite toutes les chances du monde et je vais t'envoyer des clients à chaque fois que l'occasion se présentera.


Merci d'être toujours mon ami mon pote. Tu m'as protégé enfant et je t'ai toujours considéré comme le grand-frère que je n'ai jamais eu. Merci Charlie pour ton amitié et pour tes conseils.


Ton ami,


Terry

Ne m'oublie jamais...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant