Lettre numéro 54

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Ma chère Patricia,


Je t'écris pendant que je me prépare pour me rendre à New York pour la Première de "Hamlet: le prince de Danemark" avec à l'affiche Terrence Grandchester et sa mère Eleonor Baker. J'ai vraiment hâte de revoir Terry sur scène. Tu sais que je n'ai jamais fini la représentation de «Roméo et Juliette» il y a toutes ces années. Pendant l'entracte, j'ai appris que Susanna était à l'hôpital et qu'elle voulait obliger Terry à être avec elle. Alors je devais lui parler, je voulais lui dire qu'elle ne pouvait pas faire ça... Mais quand je me suis rendue compte qu'elle avait perdu sa jambe en sauvant la vie de Terry et qu'elle l'aimait autant que moi, si pas plus, je n'ai pas pu lui dire que si elle me prenait Terry, j'allais mourir intérieurement...Tu connais le reste. J'espère seulement que ce théâtre ne va pas raviver tous ces mauvais souvenirs et je ne parle même pas des Legrand qui ont encore essayé de me rendre la vie difficile en déchirant mon billet... Et voir la grande Eleonor Baker sur scène avec son fils, sera sûrement hors de prix.


Je vais à New York avec Annie, Archie et le petit Alistair. C'est Anthony-William qui a demandé une faveur à sa grand-mère. Son ami lui manquait trop, alors Annie et Archie sont aussi invités! Tu sais, je me suis toujours demandé ce qui se serait passé si vous étiez tous venus avec moi à New York... C'était aussi la dernière fois que je voyais Alistair ; il m'a accompagnée à la gare. Je voyais bien qu'il voulait me dire quelque chose, mais il n'a rien dit. Si seulement il m'avait prévenu! Bon, excuse-moi de raviver les vieilles blessures, mais ce voyage à New York est en train de me faire penser à tout ce qui s'était passé il y a plus de 10 ans...


Je vais profiter de ce voyage à New York pour parler à Terry. Cette tête de mule n'a toujours pas répondu à ma lettre ! Je commence à me demander s'il l'a même lue. Mais il sera bien forcé de me parler si je me présente devant lui. Nous avons un fils ensemble, pour lui, nous avons le devoir d'essayer d'arranger les choses. Souhaite-moi bonne chance, je vais en avoir besoin. Je sais au moins que j'ai le soutien de sa mère et de mon fils. Ça me donne du courage.


Et toi, comment va la jeune mariée ? As-tu déjà commencé à vomir ? Je ne savais pas que tu étais coquine à ce point à propos ! Les plaisirs de la chair t'ont rendue beaucoup moins timide. Tu m'as bien fait rire dans ta dernière lettre. Profite bien de ton homme ma belle et sois heureuse.
Mes compliments à ton mari.


Je t'embrasse très fort


Ton amie,


Candy

Ne m'oublie jamais...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant