Lettre numéro 55

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Ma chère Patricia,


Je t'écris pour te raconter ce qui s'est passé lorsque je suis allée à New York pour la Première de Hamlet. Nous avons reçu des billets. Anthony-William s'est arrangé pour que nous ayons tous des billets, même Alistair. Le voyage à New York était différent de la fois où je suis allée seule pour la Première de "Roméo et Juliette"... enfin, pas tellement, car j'étais aussi heureuse qu'à cette époque. J'allais revoir Terry et Anthony-William. Terry en colère ne me dérange pas. J'espère que sa colère va finir par tomber. Et je sais que sa colère dure plus longtemps parce que je ne suis pas à New York. Si j'habitais New York, j'aurais réussi à le convaincre de ne plus être en colère contre moi. Alors j'ai pris une décision dans le train, je ne vais pas retourner à Chicago et à la Maison Pony. Je vais rester à New York, près de mon fils et près de Terry. J'ai peut-être fini par m'habituer à l'absence de Terry dans ma vie, mais l'absence de mon fils, je n'y suis pas encore habituée et je ne veux pas m'y habituer. Je veux vivre avec mon fils...et avec Terry, lorsqu'il sera calmé. Je dois reprendre ma vie en main, et je veux une famille avec mon fils et Terry.


Revoir mon fils était merveilleux. Revoir Terry aussi. Mais comme je ne pouvais pas le serrer dans mes bras, étant donné sa colère contre moi, c'est Anthony-William qui en a fait les frais. J'ai aussi serré Eléonor dans mes bras pendant longtemps. C'est une femme merveilleuse, qui a promis de m'aider avec son fils, et qui a déjà commencé avec les billets pour Hamlet.


Le duc de Grandchester est venu de l'Angleterre pour la Première de Hamlet et j'ai l'impression qu'il veut reconquérir la mère de Terry. Je trouve ça tellement romantique! J'ai l'impression de bien le comprendre car moi je veux reconquérir Terry, alors c'est un peu comme si nous étions du même côté. Il s'est souvenu de moi, de notre conversation lorsque je me suis accrochée à sa calèche pour lui parler du Collège et des dons. Il n'arrive toujours pas a croire que j'ai plaidé la cause d'un collège qui m'avait traitée aussi mal. J'ai vu le regard de Terry qui me regardait en douce et qui suivait notre conversation. Son regard était reconnaissant. J'ai eu l'impression qu'il voulait me parler, mais il s'est retenu.


Voir Terry sur scène avec sa mère était une sensation très... inouïe. J'ai assisté à leurs retrouvailles en Ecosse, tu sais que j'étais dans la confidence depuis Saint-Paul; j'ai eu la même impression en les voyant sur scène. C'était comme s'ils étaient en train de revivre tous les deux la tension qu'ils avaient il y a des années.


Après la Première et les applaudissements, c'était la réception à l'hôtel de ville. C'était très beau, les journalistes étaient là à poser des questions aux acteurs.


Après le réception, nous sommes allés chez Éléonore et je suis allée mettre Anthony-William au lit. Je pense l'avoir dorloté comme à l'époque où il était encore bébé. Mais ça ne le dérangeait pas aussi longtemps que nous étions que nous deux. Il m'a dit qu'il attendait son papa. Alors je l'ai laissé et j'ai rencontré Terry à la porte. Je lui ai dit que nous devions parler. Il m'a regardé et il a dit qu'il devait souhaiter bonne nuit à son fils d'abord. Je l'ai attendu à la porte et je les ai entendus. Oh c'était merveilleux de les voir ensemble! Anthony-William qui fait l'accent britannique lorsqu'il parle avec Terry et son père! Il m'a dit que son père lui avait appris et lorsqu'il récitait le rôle d'Hamlet avec lui, il apprenait aussi à parler comme les Anglais. Son père le complimentait sur son talent. Ils s'entendent si bien. Anthony-William lui a demandé à la fin s'il allait me parler. Et il lui a dit que oui, qu'il allait me parler, car j'étais sa mère. Mais ça ne m'a pas découragée. J'ai attendu patiemment qu'il termine son temps avec notre fils. Lorsqu'il est venu il m'a regardée et il a continué son chemin. Je l'ai suivi jusqu'au salon où se trouvait le piano de sa mère. Il alla prendre place au piano et il joua un morceau très doux. À la fin, il me regardait. Je me suis rapprochée de lui et j'ai dit que c'était très beau, qu'il n'avait pas perdu sa touche, qu'il s'était même amélioré. Comme il ne répondait toujours pas, je lui ai dit que j'avais pris une décision, que je restais à New York pour être près de mon fils, qui lui voulait rester près de lui. Je lui ai aussi dit qu'il allait falloir qu'il se décide à m'adresser la parole, tôt ou tard, car j'étais la mère de son fils et que nous étions liés pour la vie. Je l'ai félicité pour sa performance et j'ai quitté le salon. Il ne m'a pas retenu. Je suis retournée au manoir des André.


Je ne vais pas me décourager. Mais bon, c'est Terry, je le connais bien et sa réaction ne me surprend pas du tout.


Voilà les nouvelles du moment, ma belle. Je te raconterai la suite quand elle va se passer !


Je te fais un gros bisou et à ton mari aussi.


Candy

Ne m'oublie jamais...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant