Aime-moi ... (TERMINÉ)

CHAPITRE 5

Connaissez-vous le dicton qui dit qu'un malheur n'arrive jamais seul ? Le retour de ma mère n'est que le début d'une longue série. A commencer par le retour d'Archibald De Vaudrec.

Qu'est-ce que cette pourriture vient faire ici ? Ce mec est pire qu'une gangrène, il s'accroche à vous jusqu'à anéantir tout signe de vie. Si il y a une personne que je déteste plus que ma génitrice, c'est bien lui.

Il arbore un sourire triomphant en me voyant. Attends un peu, connard, je vais te le faire ravaler ton sourire. Je ne m'avoue jamais vaincue et ça, il le sait. A. est un adversaire de choix, mais un amateur comparé à moi. Il me connaît aussi bien que je le connais, un combat d'égal à égal, enfin selon lui.

- Ophélia, quelle surprise de te voir ici ? Toujours aussi belle...

- Permets-moi de ne pas te retourner le compliment...

- Le contraire m'aurait étonné, j'aime quand tu fais la sauvage, c'est toujours aussi sexy. Et je constate que tu n'as pas perdu tes bonnes manières...

Pauvre con.

A. est le fils d'un riche entrepreneur qui avait fait fortune grâce au e-commerce. Il est imbus de sa personne, il pense être le plus bel homme de cette terre. J'avoue qu'il est mignon mais quand même un peu de modestie ne lui ferait pas de mal. Lui et moi avions eu une courte histoire qui est passé comme un éclair.

Avec le recul, je pense que Narcisse a du mal encore aujourd'hui à digérer mon rejet. Car oui, je l'avais éjecté de ma vie aussi vite qu'il y était entré. Il se pensait grand stratège mais je lui avais démontré le contraire.

Monsieur a cru l'espace d'une seconde qu'il pourrait m'avoir rien que pour lui. Il avait tenté, en désespoir de cause de me séparer de Louis, grave erreur.

Le plan qu'il avait alors échafaudé avait pour but de me discréditer aux yeux de mon meilleur ami, mais c'était mal nous connaître. Notre riposte avait été à la hauteur de son attaque, nous l'avions humilié sur la place publique, puéril certes, mais très efficace. Ce jour là, il avait compris qu'il y avait plus fort que lui. Les conséquences de notre petit jeu avait eu l'effet escompté, son père furieux après sa progéniture l'avait exilé à Tokyo pour une période indéterminée. Visiblement il avait purgé sa peine et regagné la confiance de son père pour qu'il lui donne l'autorisation de fouler le sol parisien.

Tout en repensant à ce moment victorieux, je décide de lui faire le plus beau des sourires qui annonce la reprise des hostilités. Car oui, j'ai bien l'intention de lui faire regretter son retour aux sources.

Une fois dans la rue, je m'adresse à C. pour lui demander un complément d'information quant à l'arrivée de ce dernier, car elle est une source intarissable lorsqu'il s'agit de cancaner. Maintenant, vous comprenez mieux peut-être, l'intérêt particulier que je lui porte.

- Tu savais qu'il allait revenir ?

- Non. J'ai su ce matin par Victoria qu'il était à l'aéroport. J'ai voulu te le dire quand tu es arrivée mais ça m'est sorti de la tête. Incroyable, non? Le retour du fils prodige...

- Le fils prodige, c'est vite dit, je penserai plutôt au roi des cons...

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Observer dans un premier temps et découvrir ce qu'il manigance...

- Tu penses qu'il prépare un mauvais coup ? Peut-être qu'il est tout simplement venu en paix.

Et voilà comment C. a fini par se laisser convaincre que tout le monde est beau et gentil.

- Dans quel monde vis-tu ?

- Euh...

Quelle cruche ! Elle cligne des yeux comme si je venais de lui poser une question existentielle et qu'elle en cherchait la réponse.

J'abandonne, son manque de perspicacité aura raison de moi un de ces jours. Elle a de la chance que je sois reconnaissante pour service rendu.

- On sait très bien qu'Archibald est une vipère. Il attend patiemment dans son coin avant de déverser son venin. Et au vu de nos actuels rapports, je doute qu'il soit du genre à laisser coulé l'humiliation qu'il a vécu.

C'est vrai que Louis et toi n'avez pas été de mains mortes mais bon il a mérité ce qui lui est arrivé.

- Tu vas le dire à Louis ? Il va péter un plomb...

- Bien sûr que je vais le mettre au courant, il est le premier concerné après moi.