Aime-moi ... (TERMINÉ)

CHAPITRE 42

PDV OPHELIA

- Bienvenue à Moscou Princesse  !

- Marco  ?

Mais c'est quoi ce look  ? Avec sa barbe désordonnée et son allure négligée, j'ai du mal à reconnaître l'homme distingué que j'ai engagé à Paris.

- Oui allons-y, nous avons de la route devant nous.

Je reste plantée là alors que lui me distance. Peut-être va-t-il rebrousser chemin  ? Pensez-vous, rien du tout, il continue sa route sans même se retourner. Je me résigne et prend ma valise seule puisque Monsieur Marco est le dernier des goujats.

Arrivée dans le parking, Marco poursuit sa course contre la montre sans faire cas de mes talons de 12 centimètres. Pauvre con  !

Ses grandes enjambées finissent par s'arrêter près d'une voiture marron délavée et usée par le soleil.

- Votre carrosse est avancé Princesse  !

Quelle horreur  ! Cette voiture ne ressemble à rien, je ne peux résolument pas monter dans ce tas de boue, ma réputation en dépend.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça  ? Dis-je tout en désignant cet objet s'apparentant à une voiture.

- Notre voiture. Un problème, joli cœur  ?

Oui, déjà tu vas arrêter avec tes surnoms débiles, sans ça, je risque de devenir violente et de te planter mon talon aiguille entre les deux yeux.

- Je vous paye assez pour rouler dans un autre moyen de transport, non  ? Pourquoi en avoir choisi un qui date de l'Antéchrist  ?

- Perspicace en plus... Ce n'est pas par manque de moyen mais par soucis d'efficacité que nous allons prendre ce véhicule que je qualifierais de discret et tout spécialement sélectionné pour vous...

En plus d'être un goujat, ce mec se fout de ma gueule en me prenant pour une débile. Heureusement pour lui, qu'il a des arguments qui enchaînent ma colère débordante pour le moment. Finalement je décide de rentrer dans son jeu, le sarcasme ne m'est pas étranger non plus.

- Vous me faites trop d'honneur... Et pourquoi  ?

- Là où nous allons, les gens se méfient des gens comme vous...

- Comme moi  ?

Alors là, je m'y attendais pas à celle-là... Des gens comme moi, il va falloir développer mon vieux car j'entends d'ici le cliquetis de la chaîne qui commence à céder.

- Oui. Pété de tunes quoi  ! D'ailleurs, il faudra vous changer avant d'arriver à destination. J'espère que votre merveille contient quelque chose de moins «  too much  »...

Quoi  ! Ce mec est en train de dénigrer ma tenue. Mets-toi à la page mon grand  ! Tu devrais te regarder dans une glace avant d'insulter mes goûts vestimentaires. On ne peut pas dire que le pantalon jaune pourri informe que tu portes te rende justice non plus. Pauvre con  !

Je le fusille du regard et Monsieur s'en contrefout, il ouvre la portière qui grince et se faufile dans ce vieux tacot.

Et ma valise  !

Après un effort surhumain, ma valise épouse parfaitement le coffre de cette vieille Honda. En avant ma grande  ! C'est pour la bonne cause...

Marco passe la tête par la vitre et me crie presque dessus  :

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain  ?

Je souffle pour évacuer la frustration et l'énervement que m'inspire ce mec. Je m'avance vers la portière qui couine elle aussi, je l'aurais parié celle-là, et tout en retenant ma respiration je dépose mes fesses sur le siège abîmé de cette pauvre voiture. Les ressorts de ce dernier sont en train d'agresser ma peau même à travers le tissu de ma robe. Aïe  ! Je me tortille jusqu'à que mon postérieur trouve une position qui lui convienne à peu près. Il me regarde faire en retenant son rire. C'est ça, rigole bien parce que dés que j'aurais ce que je suis venue chercher, on verra bien qui se fendra la gueule  !