CHAPITRE 50

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PDV LOUIS

- Où est-elle  ?

J'entre dans l'appartement et bouscule Carmen au passage, il faut absolument que je la vois.

- OPHELIA  !

À son tour, elle pénètre dans le salon et reste immobile et m'observe comme si j'étais devenu fou. Et sur ce point, elle n'a pas totalement tord car j'ai la sensation de glisser dans un gouffre où Ophélia me regarde m'enfoncer sans me tendre la main. Je suis en train de perdre la tête, j'ai besoin de la voir même si c'est pour qu'elle déverse sa colère sur moi...

- Elle n'est pas là, Mr. Louis.

- Où est-elle alors  ?

Je sens Carmen se tendre, mes mots sont menaçants, pourtant je n'ai rien contre elle. La petite femme ne recule pas et va même jusqu'à me tenir tête. Ce qui est sûr, c'est que notre Carmen, ne manque pas de caractère.

- Je ne sais pas.

C'est ça, à d'autres  !

Mon intention beau être des plus pacifistes, mon corps s'y refuse et avance un peu plus près d'elle pour l'intimider davantage  :

- Tu sais toujours tout Carmen. Ne me prends pas pour un idiot  !

Son regard charbonneux me fixe comme s'il pouvait envoyer des décharges électriques.

- Pour une fois, je l'ignore... Mlle Ophélia est rentrée un peu plus tôt et a adopté la même attitude que vous. Au départ, je n'ai pas compris ce qu'il se passait mais quand je l'ai vue se jeter sur le courrier como una loca* (*comme une folle), j'ai saisi rapidement l'enjeu de la journée quand elle a découvert ça  !

Carmen me colle sous le nez l'invitation à mes fiançailles qui a lieu demain soir.

- Putain de merde  !

J'y crois pas, Ana a ignoré mes recommandations. Je lui ai expressément demandé de ne pas envoyer d'invitation à Ophélia, je voulais la lui donner en main propre pour éviter tout ça. Quelle merde  ! Même cette jolie blonde que je croyais hors de tout soupçon vient de me la mettre à l'envers.

- C'est le cas de le dire. J'ai vite compris que vu sa réaction, elle n'était pas au courant de votre prochain mariage.

Contre toute attente, Carmen se met à me frapper avec le carton un nombre incalculable de fois  :

- Mais qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête  ?

Le seul moyen de l'arrêter est de lui arracher l'arme de fortune qu'elle a choisi pour exprimer son mécontentement.

- C'est bon, j'ai compris  !

Désormais, le bout de papier glacé en main, je me laisse tomber sur le fauteuil bergère flambant neuf. Je me sens au plus bas.

- Je me sens assez minable comme ça, pas besoin d'en rajouter.

- Quand allez-vous arrêter votre petit jeu malsain et enfin ouvrir les yeux  ! Vous et Mlle Ophélia allaient finir par me rendre loca*  ! (* folle)

Carmen gesticule et baragouine des mots en espagnol que je ne comprends pas. Elle a raison, à un détail près  :

- Je ne joue plus, je l'aime.

Elle stoppe net devant moi et me regarde avec attention  :

- En épousant une autre femme, vous êtes un homme curieux, vous  ?

J'aurai tout entendu  !

Elle reprend ses allers-venues dans la pièce jusqu'à me donner le tournis. Elle doit rester maître d'elle, car j'ai besoin de notre bonne fée plus que jamais.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant