CHAPITRE 54

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Je n'ai pour habitude de mettre des liens à mes chapitres mais j'ai pour habitude d'écrire en musique alors voilà pour cette danse...

Bonne lecture ♥♥♥


PDV LOUIS

Ophélia est seule au milieu de la foule, une coupe de champagne à la main attendant très certainement une heure descente pour se faufiler vers la sortie et me fausser compagnie. Avant que les douze coups de minuit ne retentissent, elle se doit de m'accorder une dernière faveur  :

- Danse avec moi.

Son expression me fascine, elle est surprise par mon approche, qu'il y a-t-il de bizarre à proposer à ma meilleure amie un tour de piste  ?

Au vue de son hésitation, je tends la main dans sa direction pour préciser ma détermination  :.

- Louis  ! On nous regarde...

Et alors  ! J'en ai rien à faire des gens, seule, toi compte.

- Depuis quand le regard des autres t'importe  ?

Elle doute mais finit par me donner sa main. J'entrelace nos doigts et la conduit sur le parquet pour la serrer contre mon torse  :

- N'en fais pas trop quand même  !

Sa réprimande me fait rire, c'est bien une première, Mlle Brémont se serait-elle métamorphosée en une femme conventionnelle  ?

- Pourquoi ris-tu  ?

- Parce que tu me surprendras toujours beauté...

Tandis que son rire vient se joindre au mien, les premières notes de Say you love me parcourent la salle.

Instinctivement, je resserre mon emprise sur elle et impulse les premiers mouvements de nos deux corps se mouvant sur cette jolie mélodie. L'ironie du moment ne m'échappe pas, cette chanson est l'ode de tout ce qu'elle ne m'avait jamais dit. Au final, elle n'avait jamais prononcé les trois petits mots mais c'était tout comme. Elle m'avait prouvé davantage en essayant d'être plus. Tout en pensant à ce que l'on ne sera plus, je maintiens notre proximité pour la garder au plus près de moi pour ce que j'aimerais être une éternité. Mais tout a une fin même les choses les plus délicieuses. Cette danse serait notre parenthèse avant des adieux déchirants.

L'après est inévitable, mon cœur se morcelle au fil des secondes, me séparer d'elle est comme si je m'arrachais une partie de moi.

Mon étreinte la gêne, elle résiste mais renonce et s'abandonne dans mes bras. La sentir contre moi, réveille la douleur lancinante qui a pris place depuis peu au creux de ma poitrine...

Quand sa tête se pose sur mon cœur meurtri, ce dernier manque un battement. D'aussi loin que je me souvienne, elle a toujours eu cet effet sur moi, mes fonctions vitales déraillent quand elle est là. Cela s'appelle l'amour je crois.

Afin de profiter au maximum de cette dernière danse, je ferme les yeux et hume sa douce fragrance, un mélange exquis de freesia et de lilas, unique, comme elle.

La voix cristalline de Jessie Ware nous porte et nous offre un peu de répit avant le grand saut. Dans moins d'un mois, le mariage aurait lieu... Je ne regrette pas mon choix, il est pour elle mais la seule chose qui me laisse un goût amer est que je ne suis pas l'homme qui épousera ma beauté. La vie suivra sont court et inévitablement un autre homme prendra la place que j'aurai tant désiré garder, il se couchera près d'elle le soir, la rassurera dans ses moments de doute, l'encouragera quand elle se sentira faible et enfin le pire de tous, il la touchera et l'embrassera dans l'intimité qu'ils partageront. J'ai mal rien que de penser que cet enculé pourra faire ce que je ne ferai plus jamais.

- Louis.

Sa voix n'est qu'un murmure. Elle me supplie de la regarder. J'ouvre les yeux et nos pupilles embrumées se croisent enfin. Des larmes menacent son beau regard azur tout comme moi. J'essaye de me persuader que je le fais pour elle. Son bonheur et sa réussite sont plus importants pour moi que ma vie insignifiante mais le moment présent n'allège pas la peine que je ressens. En définitive, nous avions remporté bien des batailles mais définitivement perdu la guerre.

Au bord du gouffre, toute cette comédie n'a plus lieu d'être, je dois y mettre fin. Les conséquences seront ce qu'elles seront mais au moins nous serons ensemble.

Alors que je m'apprête à lui révéler le secret qui me ronge, elle stoppe mes mots d'un doigt qu'elle dépose sur mes lèvres  :

- Ne dis rien, dansons s'il te plaît.

Elle repose sa tête au creux de ma poitrine, alors que mes mains profitent de ce moment pour rencontrer sa chute de rein. Mon contact la fait frissonner, elle a toujours été sensible à mon toucher tout comme moi au sien.

Son oreille posée contre mon cœur, nous nous déplaçons au rythme de ce dernier, lent et agonisant.

Sans relever la tête, elle tente en vain de soulager ma peine  :

- Je ne t'en veux pas Louis. Elle te donnera ce que je ne peux pas t'offrir...

Si tu savais comme je m'en fous. Je préfère mille fois ton incapacité sentimentale à toute une vie auprès d'une femme que je n'aimerai jamais.

- Rien ne changera pour moi Ophélia, je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle de vie.

- Chut  ! Tais-toi.

Je la fais tournoyer quand la musique s'accélère et la ramène vers moi pour la serrer aussi fort qu'il m'est possible. Respirer devient difficile mais peu importe nous sommes ensemble, c'est tout ce qui importe.

Mais tout a une fin, n'est-ce pas  ?

La musique s'achève.... Le moment de se séparer est venu...

Mon cœur se déchire, ce qui laissera une blessure béante indélébile. Avec regret, elle s'écarte de moi.

Reviens-moi s'il te plaît, c'est trop dur. Je ne peux pas faire ça. Tan pis pour la société, je nous préfère. La panique se lit dans mes yeux car ma beauté se détient et affiche un regard rassurant  :

- Du calme beau gosse  ! Sois heureux, tu le mérites.

Immobile au milieu de la piste, je la vois s'éloigner sans pouvoir bouger, elle passe au travers de la foule amassée près du bar pour franchir la double porte du salon de réception.

Retourne-toi  ! Si elle me fait face, je pars avec elle, c'est décidé. Un soupçon d'espoir m'anime quand je vois sa cadence ralentir et se détenir sur le seuil. Elle va se retourner... Je me surprends à croiser les doigts, ma respiration se coupe attendant le moment propice pour entamer ma sortie de scène... Mais non, elle reprend sa progression et s'en va  !!!

Je rassemble toutes les forces qu'il me reste pour ne pas m'écrouler devant mes convives. Je suis détruis, je ne suis plus rien sans elle. La vie que je m'étais imaginé me glisse entre les doigts pour tomber finalement dans les oubliettes du passé. Mon futur ne sera pas celui auquel j'aspirais.

Perdu dans les limbes de ma réflexion défaitiste, je sursaute quand une main se pose sur mon avant-bras.

- Tout va bien mon bébé  ? 

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant