CHAPITRE 9

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PDV OPHELIA

Assise à notre table habituelle, j'attends l'arrivée de Clarisse, ce qui n'est pas coutume, puisque en temps normal, c'est le contraire. Je déteste attendre, je dois me rendre à l'évidence, aujourd'hui n'est résolument pas un bon jour.

Je prends mon mal en patience...

J'allume une nouvelle fois l'écran de mon téléphone pour voir si Louis m'a répondu, mais non, aucun message...

Pffff... Mais qu'est-ce qu'il fabrique, il n'a jamais été aussi long...

Signe que mon impatience grandit, mes doigts se mettent à battre le bois de la table à laquelle je suis assise.

En désespoir de cause, je tente une nouvelle fois et appuie sur l'écran de mon téléphone, mais rien, toujours rien, pas de nouveaux messages.

Préoccupée par le silence de mon meilleur ami, je n'entends pas C. arriver, elle me fait sursauter quand elle m'interpelle :

- Salut pétasse !

- Salut C.

- Ça va ?

J'ai envie de lui répondre que non, ta voix nasillarde agresse ma jolie tête, mais cette pique l'aurait vexée, et j'ai besoin d'elle plus que jamais aujourd'hui, alors soyons gentille mais trop quand même, faut pas exagérer :

- Tu peux arrêter de crier. Non pas trop, comme tu le vois. Je me sens encore un peu vaseuse... Mais bon, comme on dit demain est un autre jour...

- En même temps, qu'est-ce qu'il t'a pris ?

Qu'est-ce qu'il m'a pris ? Je t'en pose moi des questions... Elle me regarde plus attentivement et vient juste de remarquer que je n'ai pas quitté mes lunettes Gucci.

- Tu comptes garder tes lunettes de soleil à l'intérieur ?

Et c'est reparti, elle m'exaspère... Cette fille a toujours quelque chose à dire... Pour la faire taire, je me penche légèrement vers elle, et lève discrètement mon masque de protection pour qu'elle comprenne qu'elles me sont indispensables.

- Oh mon dieu ! Remets-moi vite ces lunettes avant que quelqu'un nous voit.

- Tu comprends mieux maintenant.

- Oui, oui c'est bon. Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Tu es vraiment affreuse !

- Je te l'accorde, j'ai un peu exagéré mais je le paye assez, pas besoin de hurler sinon je m'en vais.

- Du calme... Ne t'énerve pas... C'est juste que je n'ai pas l'habitude de te voir dans cet... état.

- Pourquoi est-on ici d'ailleurs ? On aurait très bien pu se retrouver chez toi vu ta tête, sans vouloir te vexer.

Sa remarque ne me fait ni chaud ni froid. Si les circonstances avaient été différentes, je lui aurais fait payer son affront, mais pas aujourd'hui, je suis préoccupée par d'autres problèmes plus importants.

A commencer par celui de ma mère... Voilà comment je me retrouve à parler de ma génitrice à C. Personne, à part Louis, connaissait l'existence de ma mère, le discours officiel étant qu'elle était partie quand j'étais bébé. Pourtant la réalité était tout autre, elle n'avait cessé de faire des intrusions furtives dans nos vies, chacune motivée par une seule raison : l'argent.

Bien que mon père affirme le contraire, moi je reste dubitative qu'à ses véritables intentions. La prudence est de rigueur avec ce genre de personne sinon elle finisse par vous faire tomber.

C. allait m'apporter son aide pour mettre mon plan à exécution...

- C'est horrible ! Elle manque vraiment pas de toupet celle-là, se pointer comme si de rien était...

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant