CHAPITRE 16

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PDV OPHELIA

Après cette réunion de famille improvisée, je suis en chemin pour retrouver celui qui solutionnera l'autre problème qui occupe mes pensées.

Certes, Marla, est l'un d'entre eux, mais elle n'est pas en première position sur ma liste...

Mes débuts d'actrice ne sont pas vraiment acceptable pour une fille comme moi, alors je dois y mettre un terme sans plus attendre.

Je sais ce que vous pensez, pourquoi avoir accordé à Louis 24 heures, si c'est pour agir dès qu'il a le dos tourné. La réponse est très simple, je ne laisserais pas mon destin entre d'autres mains que les miennes.

Non pas que la proposition de mon ami était malvenue mais elle restait tout de même un mystère...

En effet, sa totale dévotion soulève quelques questions  ? Est-il impliqué dans ce qui m'arrive  ? Pourquoi vouloir à tout prix m'écarter de cette affaire qui me concerne directement  ? Comme il a dit à juste titre, il s'agit de mes fesses et non des siennes...

En tant que maîtresse de mon destin, je m'apprête à rejoindre la seule personne, qui en ces heures sombres, pourra m'apporter un peu de lumière. J'ai besoin de réponses et je compte bien les obtenir...

- Salut Artchy  !

- Tiens donc qui voilà  ? La reine des pétasses, que me vaut autant d'honneur  ?

- J'ai du travail pour toi.

Je m'assois face à lui avant de lui donner plus de détails.

Artchy est le seul contact utile que j'ai gardé de Jean Baptiste Say. Ancien geek boutonneux, Arthur Deslaunay, plus communément appelé Artchy, est aujourd'hui un informaticien de renom. Il est capable de dénicher n'importe quelle info qui prend la forme d'une écriture binaire, le 0 et le 1 n'ont aucun secret pour lui...

Tout en l'observant d'un œil aiguisé, je me dis qu'un costard et une cravate peuvent changer un homme. Il remet ses lunettes en place pour enfin me questionner  :

- Tu éveilles ma curiosité... Combien doit-on retrouver de chiots tachetés pour vous contenter Madame d'enfer  ?

- À vrai dire, je ne sais pas, autant qu'il y en aura...

Je fais glisser sur la table la clé USB qui contient mes exploits sans trop de fierté mais bon je n'ai pas le choix, c'est un cas de force majeure  :

- Je veux que tu trouves la source de cette vidéo. Je pense qu'elle provient d'un portable. Voici le numéro de l'expéditeur et les deux noms des personnes qui l'ont visionné..., dis-je en lui tendant le papier recouvert de mon écriture.

- Le fichier a-t-il été transféré  ?

- Louis est le premier a l'avoir reçu, je me le suis envoyé peu de temps après. Pourquoi  ?

- Pour connaître les détails vu que je dois retracer l'historique de cette merveille jusqu'à son créateur. C'est bien ça dont il est question  ?

- Oui.

Alors qu'il insère la clé dans l'ordinateur qui est posé devant lui, je décide de lui donner un conseil avisé ou un ordre, tout dépend du point de vue  :

- Coupe le son.

- Pourquoi  ?

- Parce que nous sommes dans un lieu public.

Il consent sans trop de protestation, ça y est, elle défile devant ses yeux puisque ces derniers ne vont pas tarder à sortir de leur orbite s'il continue ce visionnage.

Ça suffit, je pense qu'il en a vu assez... D'un coup sec, je referme l'écran.

À la fois amusé et choqué, il se décide à parler le premier  :

- Alors ça, qui l'aurait cru  ? Prise en flagrant délit de luxure...

- Je me passerai de tes commentaires.

- Je le ferais à une seule condition.

Son petit sourire suffisant annonce la couleur... j'aurais du m'en douter, ces parasites en veulent toujours plus...

- Qu'est-ce que tu veux en échange  ?

- Un rencard.

Je ne peux m'empêcher de grimacer. Être en public avec lui est déjà la honte alors en rendez-vous... Mais ai-je vraiment le choix  ? Une illumination laisse place à un rictus.

À l'abri des regards, pourquoi pas  ?

- Dans un lieu public fréquenté car je te vois venir...

Là, il m'amuse d'autant plus. Incorrigible Artchy...

- Bien. Je vois que toutes ces années ont été bénéfiques pour toi. Tu as pris de l'assurance, ça me plaît.

- Un compliment  ? Tu me fais trop d'honneur.

- Ne t'emballes pas non plus.

Nous devons discuter des modalités car je connais trop bien ces amateurs, ils ne sont jamais satisfaits. L'abus de pouvoir n'est pas envisageable en ce qui me concerne.

- Tu auras un seul rendez-vous mais pas avant d'avoir mes infos.

- À part si une occasion se présente...

- Bien. Mais c'est moi qui déciderait si elle me convient... Tu proposes, je décide.

- Marché conclu.

En attendant d'obtenir mes réponses, un autre problème occupe mes pensées, je dois mettre un terme à cette affaire familiale qui n'a pas lieu d'être. Une discussion avec mon père s'impose, seul, sans cette vipère...

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant