CHAPITRE 30

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PDV OPHELIA

- C., les rideaux  ! Fais attention  !

- Peux-tu m'expliquer encore une fois, pourquoi fait-on ça  ? Carmen pourrait très bien s'en charger.

Clarisse pas très agile de ses doigts, laisse encore le tissu tomber au sol, elle me désespère.

- Parce qu'il n'y aura personne ici à part moi.

Elle écarquille les yeux, je peux lire la terreur dans son regard.

- Mais c'est horrible  ! Comment vas-tu faire  ? Qui va te faire à manger ou même pire le ménage  ?

- Moi.

Enfin pour la cuisine, faire à manger ne doit pas être si difficile que ça... Pour le ménage, je débaucherai Carmen, de temps en temps, car je veux bien faire des efforts mais il faut pas pousser non plus.

- Je t'admire, tu sais  ? Tu es vraiment très courageuse.

Quelle idiote  ! Parfois, son étroitesse intellectuelle me fait un peu flipper mais bon Clarisse restera Clarisse, quoiqu'il arrive, elle est mon amie de fortune. Je sais, dit comme ça, ça peut paraître atroce mais je vous assure qu'elle y trouve largement son compte.

Finalement, après une semaine d'isolement, j'ai décidé qu'il est temps de me reprendre et de voler de mes propres ailes. J'ai laissé la suite Jardin derrière moi et tourne la page en emménageant dans mon appartement. Un grand duplex typiquement parisien avec moulure et parquet sera mon nouveau chez moi.

Clarisse s'est assis sur mon fauteuil bergère que j'adore et semble songeuse. À quoi peut bien réfléchir Barbie  ? Rien que d'y penser, je rigole déjà. Trêve de plaisanterie, à nous deux satanés rideaux  !

Alors que je suis sur l'escabeau en train d'attacher ce dernier, je manque de tomber lorsque C. décide d'ouvrir la bouche  :

- Que s'est-il passé entre Louis et toi  ?

Je ne sais pas quoi répondre... À vrai dire, je n'ai pas revu Louis depuis ce fameux soir. Il avait besoin que je m'éloigne de lui alors c'est ce que j'avais fait. Mise à part les trois semaines de ma retraite spirituelle, nous n'avions jamais été séparés. Mais la situation présente impose que je m'écarte de sa vie pour arrêter de torturer son âme. Je dois me rendre à l'évidence qu'à mes côtés, il n'est pas heureux alors à juste titre, j'avais pris la décision pour nous deux puisque lui en était incapable. Couper tout contact avec mon meilleur ami a été la chose la plus difficile que j'avais eu à faire. Y repenser raviver la douleur dans ma poitrine, C. ne connaissait pas toute l'histoire et c'était très bien comme ça.

- Pourquoi cette question  ?

- Parce que ça fait plus d'une semaine que vous vous êtes pas parlés et ça ne vous ressemble pas.

- Comment ça  ?

- Et ben tu vois, vous êtes du genre toujours collés, genre siamois alors on se pose des questions...

- On  ?

- Gaby et moi.

Mais bien sûr, il n'a pas fallu longtemps à la fouine pour faire intrusion dans la conversation. Ne peut-il pas s'occuper de ses affaires, bon sang  !

- Vous parlez de Louis et moi maintenant  ?

- Pas que... Mais oui en ce moment votre comportement nous intrigue... Alors  ?

- Divergence d'opinion, c'est tout ce que tu as besoin de savoir.

Je sais très bien que ma réponse ne satisfait pas sa curiosité, mais que croyait-elle  ? Que j'allais lui balancer tout dans les moindres détails, très peu pour moi. J'ai beau avoir perdu beaucoup dans cette histoire, je ne laisserais pas pour autant les gens m'approcher plus que ce qu'il en était déjà. À voir le résultat avec Louis, ou encore mon père, je ne vois pas pourquoi j'aurais changé ma manière de procéder. La barrière de non-attachement est d'autant plus de rigueur. Personne ne me ferrait plus souffrir comme ces deux hommes avaient pu le faire.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant