CHAPITRE 11

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PDVOPHELIA


La musique et les gens qui se mouvent autour de moi me donnent le tournis. Je n'ai aucune envie d'être ici, pourtant, je suis là...

Je me suis laissée convaincre par C. je ne sais plus pourquoi...

Ma vision se trouble, l'alcool que je viens d'ingurgiter y est sûrement pour quelque chose. Je sais ce que vous vous dites, Ophélia et ta promesse ? Oui, je vous l'accorde, je me suis fourvoyée... Ma promesse solennelle est bien loin, comme quoi, la mémoire est sélective...

Dans ces moments-là, j'oublie tout, mon rôle de méchante me pèse, mais c'est plus fort que moi, chassez le naturel et il revient au galop, voilà c'est dit...

Gabriel est assis à mes côtés sirotant son Dirty Black, il discute avec C.. Quand je les vois parler comme si de rien était, je ne peux m'empêcher de les trouver pathétiques. Ils conversent tranquillement autour d'un verre alors qu'il y a quelques jours encore, ils se balançaient des injures au visage.

C. pense que Gabriel est son prince charmant alors que lui n'aspire qu'à forniquer ailleurs. Leur pseudo relation ne rime à rien... Leurs attentes sont différentes, c'est un fait. Comment pourraient-ils s'accorder un jour ?

Tout ceci est ridicule, désespéré, ou c'est moi qui le suis... Je ne sais plus quoi penser. Est-ce que toutes les relations doivent être faussées ? La sincérité peut-elle vraiment surpasser le mensonge ? Je suis lasse de la lâcheté de certaines personnes...

Un air frais provenant de la ventilation vient animer mon visage anesthésié par les vapeurs de l'alcool me redonnant par la même occasion un coup de fouet.

Allez, relève-toi un peu de fierté ma grande !

Mais la rechute n'est pas loin, Louis fait intrusion dans mes pensées...

Trois jours... Trois jours que je n'ai plus de nouvelles... Je ne faiblirai pas. Jamais je ne m'abaisserai pas à courber le dos. Il veut le silence alors c'est ce qu'il aura.Les jours sont passés et je n'ai pas rappelé Louis, car j'estime que c'est à lui de faire le premier pas, pas à moi.

Et puis quoi encore ! Je n'ai rien à me reprocher contrairement à lui manifestement. Son attitude envers moi est méprisable et puérile. Depuis quand on ignore une personne sans lui dire la raison en face. Ça ne ressemble pas à Louis, ça ne nous ressemble pas... On vaut mieux que ça...

C. s'approche de moi et me lance un regard réprobateur :

- O., arrête de te prendre la tête, il finira bien par revenir...

- De qui parles-tu ?

- De Louis, de qui veux-tu que je parle ?

- Je me moque de Louis...

Quel vilain mensonge... Bien sûr que le motif de mon tourment est Louis, comment en peut-il être autrement? Je ne sais même pas ce qu'il me reproche...

Du coup, je préfère éluder sa dernière remarque en agissant comme si elle n'avait pas lieu d'être:

- Pourquoi penses-tu qu'il s'agit de Lui ?

- Parce que tu as une tête de dépressive...

N'importe quoi ! Qu'est-ce qu'elle croît celle-la ? Qu'elle me connaît mieux que personne, laisse-moi te dire C. que tu es loin du compte, tu ne sais même pas de quoi tu parles...

- Je m'ennuie, c'est tout...

- Ça fait plaisir ! On passe du temps avec toi, et toi tu te fais chier.

Gabriel, dans toute sa splendeur, le mec qui ne sait jamais la fermer... J'ai envie de lui dire de s'occuper de ses affaires pour changer un peu. Il pense être mon ami mais soyons franc, ce petit con ne pense qu'à me la mettre à l'envers... Pourquoi se fréquente-t-on ? Pas par affinités, seulement par intérêt. Bien que Louis, Gabriel, Clarisse, Archibald et moi avions tous les cinq grandi ensemble, nos parents avaient été le premier facteur de nos liens, le deuxième avaient été notre histoire commune, école, études, styles de vies et j'en passe.

Les années ont passées et des liens se sont noués et d'autres dénoués...

A. en est le parfait exemple, la relation fusionnelle que j'entretiens avec Louis a été un obstacle à notre « amitié ».

Aujourd'hui à 22 ans, bientôt 23 nous sommes toujours « amis » car nous avons compris très vite qu'avancer ensemble est la meilleure des options surtout dans un monde où la manipulation et les faux semblants sont rois.

Avant de me faire dévorer toute crue, j'ai décidé de conquérir ce dernier en devenant une femme d'affaire impitoyable, les sentiments n'y ont pas leurs places ce qui me convient parfaitement.

- De quoi tu te mêles, toi ?

- Pourquoi fais-tu ta rageuse, n'es-tu pas fatigué d'être constamment en colère ?

J'aurais tout vu, Monsieur essaye de m'analyser maintenant, il ne doute de rien...

- Tu te prends pour mon psy, c'est nouveau.

- Arrête de faire ta maligne, si c'est à cause de Louis, alors parle avec lui parce que tu commences à nous fatiguer... Arrête de t'en prendre à nous gratuitement, on y est pour rien ! dit-il tout en se désignant avec C.

S'il pense que je vais le croire, il se met le doigt dans l'œil. Il se dit innocent dans tout ce qui arrive, ai-je l'air si naïve ?

Vous voulez que je vous dise, Gabriel est rongé par la jalousie, Louis m'a toujours fait passé avant lui, et ça, il l'a toujours eu mauvaise parce que pour lui, je suis une pièce rapportée. Avant moi, ils étaient quatre et mon adhésion au groupe ne s'était pas fait sans mal. D'une certaine façon, Louis m'avait imposé me présentant déjà comme son âme jumelle. Quelle blague ! Même si aujourd'hui j'avais gagné ma place, notre cher Gaby fait toujours et encore de la résistance...

Son comportement à mon égard ne me donne pas l'envie de le couvrir de gentillesse, bien au contraire, si je m'écoutais je lui jetterais à la figure toutes les paroles acides que ma bouche retient encore...

Il faut que je parte d'ici au plus vite avant de franchir les limites. Mais avant, je compte mettre les points sur les i :

- Qu'est-ce que vous avez tous avec Louis à la fin, je n'ai pas que lui dans ma vie !

- Si tu le dis...

Son ton condescendant a raison de mon calme, j'explose :

- Oui, je le dis et puis merde !!! Vous me faites tous chier !!!

Sans leur donner le temps de répliquer, je me dirige vers la sortie du club quand mon regard s'arrêtent sur un beau brun aux yeux verts. Sans trop réfléchir, je m'approche de lui :

- Chez toi ou chez moi ?

Ses yeux marquent l'étonnement mais le petit sourire qui laisse entrevoir la blancheur immaculée de ses dents me fait comprendre qu'il n'est pas contre ma proposition :

- Je te suis où tu veux princesse...

Voilà pour ce chapitre :)

Que pensez-vous de la réaction d'Ophélia? 

N'hésitez pas à donner vos impressions, ces derniers m'aident pour la suite...

On se retrouve bientôt pour le chapitre 12 ;)

Lia <3<3<3

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant