CHAPITRE 53

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PDV OPHELIA

- Ophélia  ! Tu es sublime ce soir.

- Merci Carlos.

Je m'approche de l'assemblée qui s'est réunie ce soir pour célébrer les fiançailles tant attendues. Carlos Muñoz, fidèle ami de mon père est aussi actionnaire chez BDG, et a toujours eu beaucoup de considération pour ma légitimité contrairement à Charles Devilliers. Le soutien qu'il me porte me rassure quant à la future place que j'occuperai dans la société.

- Quand es-tu rentrée  ?

- Hier matin. Laisse-moi te renvoyer le compliment, un vrai tombeur dans ce costume trois pièces, et ce petit nœud papillon...

Un rire guttural s'échappe de sa bouche, Arturo est un homme simple qui aime la vie. Voilà comment je voudrais être, mais mon self-contrôle m'en empêche.

- On ne changera pas ce vieux bougre, je lui avais dit que le nœud était de trop.

Marta, sa femme est à ses côtés, une belle andalouse qui ne manque pas d'humour et de piquant, ce qui n'est pas pour déplaire à son mari.

- Ophélia  ! Quelle surprise  ! Enfin parmi nous  !

- Bonjour Gladys. Oui retour au bercail.

- Quand te verra-t-on au siège  ?

Voici une question des plus intéressantes. Charles Devilliers se joint à nous pour ne pas manquer une miette de l'annonce que je m'apprête à faire.

- Je prendrai place autour de la table dans un an. En attendant Monsieur Duroy Joffrey veillera sur mes intérêts.

- Un an  ! Cariña* c'est beaucoup, non  ? (* ma chérie)

Carlos, bienveillant s'inquiète de ce revirement, mais ai-je vraiment le choix  ? L'associé de mon père a bien étudié le contrat de gérance qu'il a fait signer à Marla. Il m'est impossible de le casser pour le moment, alors je choisis pour une fois de rester en retrait le temps qu'il m'ait donné pour parfaire ma formation et valider mon diplôme en suspens à cause du décès soudain de mon père. Ne dit-on pas à ce sujet, que tout vient à point à qui sait attendre. Alors faisons preuve de patience et sagesse pour une fois. En voyant la tête de mes futurs collaborateurs, je ne peux m'empêcher de sourire, ils sont bouche bée... La maturité me rend plus réfléchie, comme quoi, même moi, je peux changer, incroyable, non  ?

- Puis-je te parler un instant en privée, Ophélia  ?

Charles est décontenancé et supporte mal être pris de court. Je peux entendre le tic tac du compte à rebours de son éphémère régence qui se décompte au fil des secondes.

- Bien sûr, veuillez-nous excuser.

Le père Devilliers m'agrippe le bras et me conduit jusqu'au jardin d'hiver loin des oreilles indiscrètes, sa déformation professionnelle lui jouerait-elle des tours  :

- Qu'est-ce que c'est cette histoire  ?

Son ton n'est pas des plus courtois, du calme Charles, la zen attitude te ferait le plus grand bien.

- Marla et moi-même avons pris une décision concernant nos actifs.

- Vraiment  ? Et quelle est-elle  ?

Je jubile rien que d'imaginer sa déception.

- Elle me cède les 35% que lui a légué mon père.

Ça y est, Charles Devilliers dégringole à ma plus grande joie. Ça t'apprendra à essayer de me doubler, sale traître  !

- Je vois que tu rebondis toujours Ophélia. Je suis juste surpris, je ne savais pas que ta mère et toi vous pourriez trouver un accord.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant