CHAPITRE 45

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PDV LOUIS

- Où va-ton Monsieur  ?

- Chez Mlle Beauchamps.

- Bien Monsieur.

La circulation est ralentie à mon plus grand soulagement car je me dirige vers ce qui sera le dernier acte de toute cette comédie qui a viré en tragédie depuis peu.

Perdu dans mes pensées, je ne fais plus cas d'où je suis, je pense juste où je voudrais être...

J'ai conscience que fuir n'est pas la solution mais rester me semble au-dessus de mes forces. Si j'avais été lâche, tout ceci aurait été plus facile mais je ne le suis pas. J'ai décidé de combattre, de me battre pour elle et d'une certaine façon c'est ce que je suis en train faire bien que dans cette histoire je sois le sacrifié. Mais l'amour n'est-il pas sacrifice  ? Attention, je vous parle du grand amour, le seul qui vous anime toute votre vie qu'il soit consommé ou pas. Aimer quelqu'un est en quelque sorte un dévouement de soi, s'abandonner pour privilégier l'autre quoiqu'il se passe. Ma vision est peut-être un peu archaïque à votre goût mais elle n'en reste pas moins sincère. Au plus profond de moi, je sais que j'appartiendrais à une seule femme, la femme qui m'a prouvé à maintes reprises son amour sans en avoir véritablement conscience. Cette même femme qui par son absence, redouble et intensifie mon amour infini. Je pose la main sur ma poitrine et caresse à travers mon costume le tatouage indélébile qui laissera la trace de ce dernier. La sonnerie de mon téléphone vient troubler mon évasion. Ma divine évidence...

- Oui  ?

- Louis, c'est moi, je viens de voir ton appel...

Je pousse un soupir, elle va bien.

- Je t'attends mal, où es-tu  ?

- M'en parle pas, je suis au fin fond de nulle part mais ça va. Et toi  ?

- Ça va. Je viens de sortir de la grande messe avec les actionnaires. Tu étais la grande absente...

- Marla y était  ?

- Oui, elle a fait une entrée remarquée, ça t'étonne  ?

- Pas vraiment. Et qu'est-ce qu'il s'est dit  ?

Je lui dis la vérité ou je lui mens. Quand elle saura que mon paternel est de mèche avec la sorcière, elle va flipper...

- Louis  ! Tu es toujours là  ?

- Oui, pardon. Elle a passé la main à mon père.

Elle reste silencieuse. Même si elle se trouve à des milliers de kilomètres, je peux attendre le brouhaha qui règne dans son esprit.

- On ne peut plus compter sur le soutien de ton père désormais, elle a dans la poche. Je vais me la faire  !

Ça c'est le moins qu'on puisse dire, si tu savais à quel point, il nous l'a mis à l'envers...

- Quand rentres-tu  ? Les choses s'accélèrent ici, il faut que tu reviennes au plus vite.

- De quoi il s'agit exactement  ?

Bien joué Louis, tu ne peux rien lui dire, souviens-toi, un marché est un marché.

- Rien laisse tomber.

- Qu'est-ce que tu dis... C'est quoi ce téléphone de merde... Louis  ! Tu m'entends...

Oh oui je t'entends même très bien, plus que je ne voudrais. Tu fais naître en moi un sentiment de culpabilité, j'ai envie de te demander pardon et te faire promettre que jamais tu ne me tourneras le dos... Mais je ne peux rien te dire...

- Bon je sais pas si tu m'entends, écoute je sais que je t'ai promis de rentrer dés que j'aurai vu ma grand-mère mais la donne a changé.

Quoi  ! Non ne fais pas ça  ! Reviens-moi et empêche-moi  !

- Elle m'a donné un nom, un certain Milan Azarov. Selon elle, il est la solution à tous nos problèmes Louis. Tu te rends compte  ? Une seule personne peut mettre fin à tout ça.

Pas exactement. Si tu savais, peut-être que tu pourrais te battre pour nous...

- Ophélia, je suis désolé...

- Quoi  ! Qu'est-ce que tu dis  ?

- Prends soin de toi, je t'aimerais toujours...

- Bon je vais raccrocher parce que je comprends rien, seuls des bribes me parviennent. Dès que je reviens sur Moscou ou un bled connecté je te rappelle...

L'écran du téléphone s'éteint. Notre conversation qui n'en était plus vraiment une à la fin se coupe net. J'aurais même pas pu lui dire au revoir. Je lui annoncerais la grande nouvelle à son retour qui aurait lieu je ne sais quand. À croire que tout est contre nous. Je dois me résoudre, les jeux sont faits...

- Monsieur, nous y sommes.

Le moment est venu...

- Monsieur, vous n'êtes pas obligé de le faire...

- Je n'ai pas le choix Marcus.

- On a toujours le choix, tout est une question de décision Monsieur.

- Si ça pouvait être aussi simple...

- Ça l'est, il faut juste y croire, et vous verrez que les forces qui faiblissent se revigoreront pour vaincre enfin. Le véritable amour triomphe toujours si on s'en donne la peine.

Le véritable amour, c'est bien dont il est question sauf que pour une fois la fin ne sera pas celle que l'on attend. Les jeunes amoureux ne finiront pas leur vie ensemble, ne se marieront pas et n'auront pas d'enfants.

- Merci Marcus pour ton réconfort mais mon choix est fait.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant