CHAPITRE 25

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PDV OPHELIA

3 semaines... Un petit week-end champêtre s'était transformé en 3 semaines de retraite spirituelle. Je rentre sur Paris, revigorée de toutes les forces qui m'avaient abandonnées. Seule, au milieu de la nature, j'avais réussi à canaliser la colère qui me rongeait, si bien qu'elle a presque disparu.

La trahison de Louis pique de temps à autre mon petit cœur mais la douleur intense que j'avais ressenti alors ne me fait plus souffrir. Je suis en quelque sorte guérie de cette énième trahison comme si mon corps s'était habitué à la longue. Je lui avais accordé une confiance aveugle et lui, à la première occasion, m'avait planté un couteau dans le dos alors qu'il venait de prononcer les trois petits mots. Même si la douleur est moindre, mon esprit se torture encore et encore en essayant de trouver le pourquoi du comment. Rien n'a de sens, je connais Louis depuis qu'on est enfant, on est proche, on se respecte, alors pourquoi  ? Pourquoi avoir filmé mon intimité, pourquoi avoir essayé de salir ma réputation, POURQUOI  ?

Vous vous demandez certainement pourquoi je n'ai pas posé ces questions à l'intéressé lui-même et bien la réponse m'est inconnu encore, je ne sais pas. Au fond, je crois que je n'ai pas trouvé la force de le faire ou peut-être que je ne l'ai pas fait par peur d'entendre les réponses. L'insécurité que me provoque Louis me terrifie, moi qui ne craint rien et personne, je me retrouve presque désarmée face à mon meilleur ami. Néanmoins, ma fierté demeure et persiste, je garde malgré tout la tête haute pour deux raisons. La première est que j'ai l'assurance d'Artchy que la vidéo a été effacé via le réseau et la deuxième est que si riposte il doit y avoir, alors elle serait à la hauteur du mal causé car vous vous doutez bien que je vais pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Quelque soit sa motivation ou ses excuses, jamais je ne laisserais passer une telle bassesse, il serait jugé, tel serait son châtiment.

En attendant, une fête d'anniversaire attend mon retour. Et oui, aujourd'hui est le jour de la célébration de ma venue au monde, gloire à moi  !

D'ordinaire, mon anniversaire est le moment de l'année que je préfère car en plus d'être privilégiée, je suis choyée le temps d'une journée. Mais vu la conjoncture actuelle, je ne sais plus trop si j'ai envie de festoyer... Je serais bien restée à l'écart dans mon refuge mais mon père en avait décidé autrement. Une fête est en cours de préparation, tu dois être là, voilà ses mots. Rendre ma présence indispensable après trois semaines d'absences me semble absurde. Je m'étais rendue compte lors de mon éloignement que je suis plus seule que jamais, plus aujourd'hui et davantage demain. La solitude ne me fait pas peur, contrairement à ce que vous croyez, je peux me satisfaire du silence et de la tranquillité, une fois le masque tombé.

Oh, Mlle Ophélia  ! Vous voilà  !

Carmen me court littéralement dessus et saute dans mes bras. Cette petite femme me surprendra toujours. Je ne la repousse pas car je sais que ma gouvernante est hypersensible et que je lui ai certainement manqué même si la réciproque n'est pas tout à fait vraie. Néanmoins, je suis contente de la voir, elle est la seule figure féminine auprès de laquelle j'ai grandi. À défaut de mon amour, elle aura ma reconnaissance éternelle.

- Bonjour Carmen.

Elle recule d'un pas et m'observe attentivement. Qu'est-ce que j'ai  ? Je tourne instinctivement la tête vers le miroir de l'entrée mais Carmen ne me laisse pas le rejoindre, elle m'immobilise m'encerclant de ses mains  :

- ¿ Por qué se marchó*  ? (*Pourquoi êtes-vous partie  ?)

- Je  ...

Au moment où je m'apprête à lui répondre, une dizaine de personnes fait irruption dans l'appartement et s'affaire à déposer les différents colis qu'elles ont en main dans la pièce principale.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant