Aime-moi ... (TERMINÉ)

CHAPITRE 12

PDVLOUIS

Quatre jours... Quatre jours desilence... Ces derniers jours m'ont paru une éternité. Selon Gaby, je suis sur la voie de la guérison. Quelle connerie !

Plus le temps passe et plus je me sens coupable, elle ne mérite pas que je l'ignore ainsi. Ophélia a beau être ce qu'elle est, elle n'en reste pas moins ma meilleure amie.Elle m'a pardonné plus d'une fois mes faux pas alors pourquoi je m'en faisais, peut-être que je dramatise trop la situation. Je n'ai qu'à lui dire ce qui me ronge et elle m'aidera à faire face comme nous le faisons en temps normal. Mais voilà, la perspective qu'elle me rejette, retient mes aveux. Je ne supporterais pas qu'elle m'écarte de sa vie, j'en mourrais. Alors faire l'autruche me semble plus raisonnable, j'attends encore et je lui enverrai un message pour excuser mon silence... D'ici là, je trouverai bien quelque chose à lui dire.

Je suis devant la bibliothèque à attendre l'arrivée d'Ana, douce et jolie Ana.

Pendant mon isolement, dans ces lieux, j'ai fait la connaissance d'une belle blonde aux yeux verts amandes. Ébloui par sa beauté, je n'avais pas réussi à aligner deux mots mais c'est sans compter l'aplomb de Gaby qui avait accouru à ma rescousse pour entamer la conversation avec ma belle inconnue.

...

- Salut, moi c'est Gabriel et la carpe qui se trouve derrière moi s'appelle Louis. Et toi ?

Elle éclate de rire, un très joli son aussi beau que sa silhouette.

- Ana.

Gabriel s'approche d'elle et continue de l'interroger, un brin séducteur :

- Qu'est-ce qui t'amène dans ces lieux Ana par un bel après-midi ensoleillé ?

- Le travail, toujours le travail et vous ?

- La torture, toujours la torture mais maintenant que l'on te voit elle devient plus douce.

Le sourire de la belle Ana s'agrandit, il témoigne de l'amusement que lui procure les paroles de mon ami.

- Ah je vois, mais il me semble que finalement vous avez trouvé une échappatoire, dit-elle tout en désignant la sortie. Tu as perdu ta langue ?

Instinctivement, je tourne la tête pour regarder derrière moi. Triple idiot !!! Elle s'adresse à toi, à qui d'autre? Je dois me ressaisir pour ne pas perdre la face déjà entachée par mon manque de perspicacité.

- Désolé, Louis, dis-je en tendant le bras vers elle.

Je lui serre la main sous les yeux dépités de Gabriel. Oui, je sais, je suis en train de merder... Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

- Enchantée Louis... Mais je connais déjà ton prénom...

Le reste de sa phrase reste en suspens, elle attend de moi que je lui en révèle plus.

- Devilliers, Louis Devilliers.

Super ! Pour l'originalité on repassera, j'enchaîne les bourdes les unes après les autres. À côté de Gaby, je fais tâche. Quel con !

- Ana Beauchamps.

Sa peau est vraiment douce. Je dois me rendre à l'évidence son contact ne me laisse pas indifférent, elle réveille en moi des sensations que je n'ai éprouvé qu'avec Ophélia.

Ophélia... Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je ne peux pas la trahir... L'indécision me gagne, ai-je envie de faire plus ample connaissance avec Ana ?

Ma tête s'affirme avec un non catégorique alors que mon corps crie un oui exacerbé.

Que faire ? Mes émotions et ma conscience se battent en duel, qui triomphera ?

...

Quatre jours plus tard, comme vous l'aurez compris, mes émotions ont remporté le combat haut la main. Ana est étudiante en droit, mais contrairement à moi il lui reste un an avant d'obtenir son diplôme. Elle aspire à travailler pour un cabinet d'avocat qui défend les justes causes, un peu rêveur selon moi mais terriblement craquant. Défendre la veuve et l'orphelin est plus important pour elle que la gloire et la célébrité. Elle n'a que faire de la reconnaissance, elle croit en la justice de notre pays et elle compte bien utiliser son savoir à bon escient.

Nous avons déjà eu deux rendez-vous, et aujourd'hui sera notre troisième. Même si je passe du bon temps à ses côtés, je culpabilise car la sensation de tromper Ophélia reste omniprésente. Pourtant, nous ne sommes pas en couple mais je n'arrive pas à me la sortir de la tête.

A de nombreuses reprises, j'ai saisi mon téléphone et regardé sa fiche contact sans réussir à aller plus loin. J'étais tiraillé par le choix qui s'imposait à moi, un message ou un appel. J'ai fini par me défiler, ni l'un ni l'autre n'avait eu grâce à mes yeux. Pensez ce que vous voulez de moi, j'assume, j'ai fait preuve de lâcheté... Mais je compte bien y remédier... Ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin ?

Cette journée serait la dernière où je verrais ma douce et belle Ana.

- Salut, désolée je suis en retard.

Quand elle arrive, elle est toute essoufflée, ses cheveux sont le témoin de la course folle qu'elle vient de faire pour me retrouver. Je la regarde et la trouve encore plus irrésistible que la veille. Ses beaux yeux verts me transpercent de part en part. Je dois reconnaître que je suis conquis. Mes bonnes résolutions partent en fumée. Ana, 1. Ophélia, 0.

- Pas grave, j'espère que tu as faim ?

Sa langue passe sur ses lèvres et déclenche en moi un besoin de les goûter. Je n'ai jamais été aussi affamé. Ma virilité se réveille et se serre dans mon jeans. Comment peut-elle me faire autant d'effet ? Elle, si innocente, si discrète...

- Oui, une faim de loup... Où m'amènes-tu, beau brun ?

Je suis foutu...

Son ton est aguicheur. La petite fille modèle est bien loin. Elle fait preuve d'audace et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire, je dirai même que ça m'excite...

- Un resto que j'aime beaucoup, je n'en dirais pas plus.

- Pourquoi autant de mystère ?

Le piège se referme sur moi, mes pulsions prennent le dessus. Manger n'est plus dans mes projets, je crois que me retrouver seul dans un lit avec elle me tente plus finalement...

Mais je dois garder le contrôle sinon je risque de l'effrayer. Ana est différente des filles que je fréquente, elle n'est pas coutumière des baises après seulement deux rendez-vous, c'est certain. Si je veux la posséder, je dois prendre mon mal en patience... Restons sages pour le moment...

- Parce que je veux que la surprise soit à la hauteur de tes espérances.

Jouer le parfait gentleman n'est pas si difficile tout compte fait, ma dernière phrase est plein de sous-entendus certes, mais elle n'en reste pas moins convenable.

Porté par l'entrain et l'impatience qu'elle manifeste, je me laisse guider par mes pulsions. Je m'approche un peu plus près et dépose un baiser prédateur qui frôle la commissure de ses lèvres, gonflées par l'appétit qui la tiraille. Ana soupire et semble ravie par mon geste, si bien qu'elle entrelace nos mains avant d'entamer notre marche :

- Allons-y ! Je meurs de faim...

Oh que oui ! Mettons-nous en appétit avant de se délecter d'un dessert de choix.

Tout est parfait. Rien ne pourrait altérer la bonne humeur qui m'anime en cet instant. Enfin, à l'exception d'une personne...

- Tiens donc, qui est revenu d'entre les morts, si je m'attendais à ça ?

- Ophélia !