CHAPITRE 13

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PDV LOUIS

Aïe ! Je sens que j'allais passé un mauvais quart d'heure. Ophélia est devant moi, aussi belle que dans mes souvenirs.

Malgré son incroyable contrôle, elle ne peut pas me cacher son agacement. Quand elle est énervée, son sourcil gauche se arque pour laisser entrevoir une cassure sur le demi cercle qui orne son œil et deux petites rides font leur apparition entre ses deux yeux azurs.

Vite, vite, trouve quelque chose à dire...

- J'allais t'appeler...

- Vraiment ?

- Oui, j'attendais cette après-midi...

- Donc si je comprends bien, tu te serais souvenu de ta meilleure amie en début d'après-midi ?

Je suis pitoyable, en même temps elle me prend de court. Soudain, je réalise que ma main est toujours dans celle d'Ana. Je commence à être mal à l'aise quand le regard aiguisé d'Ophélia fait le va et vient entre nos doigts entrelacés et mes yeux.

- Tu ne me présentes pas ton amie ?

Ça ne sent définitivement pas bon, la tension est palpable, il faut que je préserve Ana de l'ogresse avant qu'elle n'en fasse qu'une bouchée.

- Ophélia, je te présente Ana. Ana, Ophélia ma...

- Sa meilleure amie, me coupe-t-elle.

- Enchantée, répond Ana un peu gênée.

- Tout le plaisir est pour moi.

Non, non Ophélia ne fait pas ça. Je connais trop bien ce sourire machiavélique qui veut dire je vais faire en sorte que ta chute soit longue et douloureuse...

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps... Ravie d'avoir fait ta connaissance jolie Ana.

- Oui moi aussi... J'espère qu'on pourra faire plus ample connaissance, une autre fois peut-être...

Non, ne lui tend pas la perche... Ophélia affiche un sourire victorieux.

- Oh mais j'y compte bien. Les amies de mes amis sont mes amis...

Elle se détourne de nous pour continuer sa route. Je ne peux résolument pas la laisser partir sans essayer de m'expliquer.

- Tu peux m'attendre une seconde, je dois lui parler...

- Bien sûr, vas-y...

Je cours presque pour la rattraper, sa démarche est rapide bien qu'elle porte des talons de douze centimètres. Au moment où elle s'apprête à monter dans sa voiture je l'interpelle :

- Attends !

Elle daigne à peine me regarder ce que je peux comprendre, mais il est essentiel qu'elle entende ce que j'ai à lui dire pour ma défense.

- Stop !

Elle lève sa main droite comme pour figer mon action.

- Laisse-moi t'expliquer, je t'en prie...

- Tu sais quoi, ne te donne pas cette peine, je n'ai même pas envie de t'écouter... Retourne auprès de ta belle et oublie-moi...

- Je ne peux pas t'oublier...

- Pourtant ça ne t'a posé trop de problème ces quatre derniers jours.

Ses derniers mots me figent sur place, elle a tellement raison, j'ai agi comme un con, je dois absolument me faire pardonner.

Lorsque je reviens sur mes pas, Ana est toujours au même endroit, je peux voir dans son regard que cette rencontre impromptue la déroute.

L'effet Ophélia Brémont a fait son œuvre... Je veux la rassurer car je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète plus que de raison. Jamais je ne laisserais ma meilleure amie lui faire du mal.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant