CHAPITRE 46

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PDV OPHELIA

- Ça suffit  !!!

J'explose, mes limites sont dépassées depuis presque une heure maintenant. Je n'ai de cesse de tourner en cage comme une bête sauvage enfermée. Marco qui vient de claquer la porte, chargé de morceau de bois pour alimenter le feu, me regarde comme si la folie m'avait gagné. Mais il n'a pas tort, je suis en train de perdre les pédales.

- Qu'est-ce qui vous arrive encore, princesse  ?

Il plaisante, j'espère. Quel est mon problème  ? Tu veux vraiment le savoir  ? C'est toi mon putain de problème, le jour où je t'ai engagé, j'aurais mieux fait de me casser une jambe.

- J'en ai plus que marre  ! J'ai froid, j'ai faim et je suis épuisée, voilà ce que j'ai  !

Marco me passe à côté, sans faire cas de mon malheur. Lui, est paisible et s'accommode de la situation présente.

- Ce ne sera plus long...

- Ah oui  ? Vous me répétez ça depuis deux mois  ! Depuis deux mois, on va de ville en ville, plus perdue les unes que les autres, comme des fugitifs. Ça ne m'amuse plus  !

Il me regarde pensif avec un brin d'amusement qui redouble ma colère. Il m'énerve tellement que j'ai envie de le claquer. Ce mec prend tout à la légère.

- J'oubliais que la discrétion, c'est pas votre truc... Vous préférez briller et que tout le monde vous admire, mais désolé pour vous princesse, l'heure n'est pas à la célébration de votre petite personne.

Je n'en peux plus, je craque. Mon sang froid s'est perdu en route...

- Je veux rentrer MAINTENANT  !

- Vous abandonnez alors  ?

Il ne manque pas d'air, son self-contrôle ne m'impressionne pas. Qu'est-ce qu'il croit ce connard  ? Que reclus au milieu de nulle part, on réussira à mettre la main sur Milan Azarov.

- Non, je change de tactique. On va jouer selon mes règles puisque les votres laissent à désirer et prouvent jour après jour leur inefficacité.

- Bien et que fait-on  ? Je serais curieux de connaître la marche à suivre...

- Pour commencer, nous rentrons à Moscou et ensuite nous allons attendre sagement qu'Azarov vienne à nous. Je pense avoir fait preuve de persuasion auprès du prêteur sur gage lundi dernier.

- Comme il vous plaira votre altesse.

- Et arrêtez de prendre ce ton condescendant avec moi. N'oubliez pas que le portefeuille, ici, c'est moi.

- Comment l'oublierais-je  ? C'est devenu votre refrain préféré. Préparez vos affaires, je vais aller faire le plein.

Je donne un coup sec dans ma valise qui roule jusqu'à ses pieds et prends mon sac d'une traite.

- Elles sont prêtes, allons-y  ! Je vous attends dans la voiture.

Tiens prends-toi ça dans les dents blaireau  ! C'est pour tout ce que tu m'as fait endurer. Tu ne m'a pas ménagé et bien moi non plus maintenant. À mon tour de reprendre les commandes des opérations. Marco a tendance à oublier que je suis la cliente et lui l'employé. Merde à la fin  !

Vous aurez compris, que j'ai le mal du pays. La France me réclame, Paris m'appelle, Louis me manque...

Je n'en pouvais plus, presque un mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles. Bien que cette expérience soit un fiasco, elle m'aura au moins fait prendre conscience d'une chose, vivre sans Louis est inenvisageable. Je me laisse une semaine encore pour mettre la main sur Azarov et après je rentre, ma décision est prise. Mon beau gosse est trop loin de moi, sa vision me hante dès que mes yeux se ferment, mes limites sont atteintes, ma santé mentale en dépend. Sans mon meilleur ami, je suis dépourvue de mon équilibre, je trouverai un autre moyen pour exterminer la sorcière.

Aime-moi ... (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant